BMP – Quand l‘eau et la couleur se mélangent


Dans ma tête j’avais cette envie de bien mouiller ma feuille avec de l’eau, de laisser la couleur aquarelle en quelque sorte « ramper dessus », laisser le mouvement de la couleur posée sur l’eau, faire ce qu’elle veut, lui laisser le champ libre pour son mouvement. Mais dans ma tête ce n’était pas si simple.

Le mot lâcher-prise a vite fait son apparition en moi,et cela ce n’est pas si simple pour moi. C’est comme laisser faire ce qui se passe devant moi, sans y mettre des barrières, sans faire intervenir ce qui vient de mon cerveau. De cela, j’en suis incapable pour l’instant car c’est comme se laisser aller à ce qui se passe dans l’instant, et aussi laisser sortit les images qui me font mal.
Et ça c’est une situation qui m’effraie. J’ai l’impression que je dois mettre une espèce de « muselière » à mon cerveau pour que les souvenirs trop violents ne sortent pas brusquement et ne m’entrainent pas. C’est comme s’il fallait que je contrôle mon cerveau. Attention pas les personnes, non, mon cerveau pour lui faire peut-être comprendre aussi que je ne veux plus de ces souvenirs qui me font souffrir.

Comment avez vous dessiné ?

Pour la réalisation de cette peinture, j’ai gardé un peu de laisser aller. C’est le geste de mon pinceau, son mouvement,  qui exprime en couleurs  ce que je ressens en moi au moment où je le réalise,  c’est-à-dire, un peu d’angoisse, une angoisse liée au fait que mon fils reprend le chemin du lycée demain et je me demande si ça va bien se passer, car je me fais beaucoup de soucis.

Et puis je dirais que mon pinceau va aussi exprimer, mes divers questionnements, non utiles et utiles : comme par exemple : demain j’ai deux dames qui reviennent me voir dans mon cocon familial, pour trier avec moi mes tableaux. Et cela m’angoisse fortement. Je pense que je devrais travailler cela, car c’est une angoisse liée à mon passé, dès que quelqu’un fait intrusion chez moi. Car c’est un peu cela « une intrusion » comme si on venait me surveiller, alors que je sais que ce n’est pas le cas, mais pourtant dans ma tête c’est ça. Et c’est une bataille avec le présent et le passé qui se présente à chaque fois, pour pouvoir laisser place au présent.

J’ai donc commencé par mouiller le haut de ma feuille, et j’ai déposé tout de suite mon aquarelle dessus.  Et je me suis amusée à faire des formes avec mon pinceau sans réfléchir vraiment, mais simplement à regarder si celles-ci donnaient un sens à la naissance de mon tableau.
Car pour moi cette peinture, une fois fini devait avoir un sens avec plein de couleurs quand on la regardera.
Voilà j’ai travaillé par cette méthode pour faire naître ma peinture.

Matériaux utilisés :

Feuille de format de 50 x 70 cm à grain fin.
J’ai utilisé les couleurs aquarelles suivantes : Vert phtalocyanine, ocre jaune, terre d’ombre brûlée, bleu de Prusse, bleu coeruleum, rouge de cadmim foncé, jaune citron, blanc de Chine.

Qu’avez vous ressenti face à cette production ?

Une colère, parfois aussi de l’incompréhension, des doutes ! Mais je me disais que c’est le week-end et dans ta tête c’est encore l’explosion. Mais en moi je voulais faire la part des choses qui me venaient en tête limite à me faire disjoncter.
Je n’ai pas de souvenir de m’être dissociée. Juste cette sensation de vertige. Mais bouger ma feuille pour prendre en photo m »a effrayée un moment, l’eau, mais je n’ai pas compris pourquoi.

Que ressentez-vous fac à cette production ?

Je suis très étonnée quand je regarde ma peinture finie. Elle est colorée et en même temps elle fait ressortir ce côté mystère qui me ressemble, car je pense être un mystère pour les personnes qui ne me connaissent pas.
J’observe un paysage avec le reflet des nuages dans l’eau.
Je souris car je me dis que le hasard parfois peut étonner.

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.