BMP – Le cocon dans les couleurs

BMP – Le cocon dans les couleurs
Cette idée m’est venue, car depuis mon réveil, j’avais froid même si derrière la fenêtre le soleil est présent. Je n’avais qu’une envie, me remettre en boule dans un endroit chaud par exemple sous un plaid. J’ai même ressorti mes gilets, alors que d’habitude, je ne suis pas frileuse. Cela m’a étonnée.
C’est donc l’envie de me remettre en boule au chaud que je vais retranscrire en une forme sur ma feuille.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Dans ma tête, j’avais envie de couleur, de chaleur et donc de me mettre en mode en boule comme un œuf ! Mais dès que j’ai pris mon crayon à papier pour faire apparaître les premiers traits sur ma feuille blanche, j’ai ressenti le besoin de me sentir serrée, contenue. Cela, je devais aussi le dessiner.
L’idée était donc que je fasse apparaître un corps enroulé sur lui-même, mais bien serré. Ainsi, cette chaleur sera bien maintenue. Je sentais celle-ci se mettre en place sur ma feuille. Mes mains étaient gelées. Mais plus j’avançais dans mon esquisse, plus je sentais cette chaleur envahir mon corps. C’était un peu comme un feu qui restait allumé grâce à la braise et qui subitement jaillit d’un coup par l’aide d’un coup de vent. Que ça faisait du bien !
Le corps était donc dessiné sur ma feuille, mais je ne sais pas, une angoisse était là à vouloir monter. Alors mon autre idée était d’entourer ce corps en boule comme un œuf, de couleurs diverses, comme pour ramener encore plus de chaleur, mais aussi de douceur. Ainsi, cette angoisse fuira. En fait, je pense que je souhaitais aussi déposer sur ma feuille, cette chaleur subite qui avait saisi mon corps et ma tête, alors que je dessinais. Le mouvement de mon poignet et de ma main étaient en symbiose avec cette chaleur qui faisait du bien.
J’ai donc commencé par rajouter des traits de séparation autour de ce corps pour renforcer ce mode cocon, en boule. A ce moment précis, je souhaitais juste laisser mon cerveau s’exprimer. Pour ma part, je devais juste retranscrire ce qu’il me dirait.
Je me suis sentie subitement vidée dans mon corps qui, d’un coup, me paraissait tout plat. Cela m’a donné cette impression que ma tête était toute seule.
Après une courte pause, j’ai repris mon dessin, sur lequel j’ai commencé à déposer les premiers traits noirs, accompagnés de petits motifs simples sur le corps. Je souhaitais déposer beaucoup de noir alors qu’au début, ce n’était pas le cas. Quand j’ai ensuite commencé à déposer les premières couleurs (peinture aquarelle) je me suis sentie apaisée. J’ai eu la même réaction qu’au début : laisser mon cerveau décider. Quelques finitions ont été faites aux feutres de couleurs diverses.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille de 36 x 46 cm. Comme médium, la peinture aquarelle. Un crayon HB pour faire naître l’esquisse.

Que ressentez-vous en face de votre création ?

Quand je regarde ma production de loin, ma première impression dans ma tête m’a angoissée, car je percevais une cible au centre de ma feuille. Mais après, j’ai été attrapée par les couleurs et ça, ça fait du bien.

BMP – Une femme cubiste assise aux traits de couleurs

BMP – Une femme cubiste assise aux traits de couleurs
Dans ma tête je voulais beaucoup de couleurs, beaucoup de traits, et cela plus qu’une forme. Mais je devais bien dessiner une forme pour que cela puisse voir le jour. Du coup, je dois me lancer pour trouver une idée de forme pour mon ébauche.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

En ce qui concerne les médiums, je savais que j’utiliserai les différentes couleurs des stylos gel. Comme j’en ai quarante, il y a de quoi faire. Je devais donc trouver une forme dans laquelle je pourrais commencer à les y intégrer.
Il me fallait donc plusieurs formes, et là, je remercie ce monde du cubisme.
Mais dans ma tête, il y avait une question qui attendait une réponse, mais BMP n’avait pas encore de réponse, cette question étant : « faut-il faire apparaître un visage dans cette nouvelle production aux multiples couleurs ? » Mon idée étant de dessiner un corps, mais tout corps possède une tête, un visage, sauf que moi je n’avais pas envie de le montrer ce visage, car à ce moment-là, je souhaitais rester dans mon cocon. Seulement un corps sans tête peut emmener les personnes qui regardent sur un chemin flippant.
Comme je ne savais répondre à ce questionnement j’ai pris mon crayon à papier HB et j’ai commencé à dessiner les premiers traits sur ma feuille. Ces mêmes traits quand il y en aura suffisamment, se transformeront en de nouvelles petites formes géométriques. C’est ainsi que mon ébauche a pris forme sur ma feuille. Dans ma tête, je ne savais toujours pas si je devais faire apparaître une bouche, un nez, etc. Le « non » était bien implanté en moi.
Je continue donc avec ce « non » et je me mets à déposer mes premiers traits de couleurs. En fait je n’attendais que cela : pouvoir mettre beaucoup de traits et des couleurs. Cette attente s’est transformée en une drogue, en un manque, comme une famine que je devais combler, en me gavant littéralement de ces traits.
Je prenais  plaisir à mettre tous ces traits avec une grande attention, mais  cette attention s’est, hélas, mise à disparaître petit à petit. Mais comme ce fut petit à petit, j’ai pu terminer le manteau de mon esquisse. C’était comme si tout était dosé, ce dosage devant s’arrêter de lui-même une fois que j’aurais fait le plein dans mon cerveau, combler mon plaisir. C’est ce que je percevais à ce moment-là : un mouvement de l’instant présent.
Aucune finition n’est faite. Elles se faisaient toutes seules au fur à mesure. Finalement, j’ai rajouté des yeux et une bouche, mais je ne sais pas ce qui m’a fait changer d’avis !

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille de format 36 x 46 cm. J’ai utilisé un crayon HB pour l’esquisse et différentes couleurs des stylos gel Roller.

Que ressentez-vous face à votre création ?

Je ris car je suis rassasiée de traits de couleurs dans ma tête. Au début, j’avais du mal avec ces crayons, mais maintenant, je me sens plus à l’aise. Cela me fait travailler ma patience qui parfois a tendance à me quitter. Je n’ai pas vu passer le temps de ce rendez-vous avec le médium. Je suis dans un autre monde qui passe trop vite.