M’amuser, transformer et remplir des organes humains. Hop ! une nouvelle production va venir pointer son bout de nez. J’avais écrit que dessiner des organes peut s’avérer, par moment, un peu difficile. Je l’ai constaté par moi-même il y a peu de temps. Je pense que cela vient du mouvement, celui que l’on donne avec l’aide de notre crayon sur la feuille, mais aussi des nuances et des couleurs. Pourtant j’avais cette forte envie d’essayer, mais d’une façon totalement inattendue. Tout comme j’avais l’envie de sortir de mes tiroirs mes crayons Conté de couleur.
Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?
L’idée était donc d’intégrer des organes, tels que : des côtes, un sacrum, un pelvis, un coccyx, un sternum, un pubis et un début de colonne vertébrale dans un instrument de musique tel que la contrebasse. Le choix de cet instrument vient de ce qu’il ressemble bien, avec ces formes arrondies, à un début de corps de femme, mais de dos. Je trouve que l’on distingue bien, l’arrondi des hanches et des fesses et le haut des épaules.
Me voilà donc lancée avec mon crayon à faire apparaître les premiers traits.
J’ai commencé par les côtes, puis le sternum, suivi du petit visage. En effet comme c’est le semblant d’un corps humain, il devait donc y avoir un visage. Je prenais plaisir à dessiner ces arrondis. En fait c’était la situation de forme qui me parlait dans ma tête. Ensuite je suis allée plus bas, pour faire apparaître le début de la colonne, du pubis et du coccyx. C’était drôle car, par moment, j’avais l’impression de vouloir remplir comme une espèce de vide dans ce semblant de corps, qui est finalement, un instrument de musique. En fait plus j’avançais dans la naissance de tous ces organes, moins je savais si c’était un corps humain ou alors un drôle d’instrument de musique. En fait après observation, les deux me plaisaient bien, car la symbiose me parlait. J’ai donc laissé ce mouvement m’envahir dans ma tête. Par moment je me dis que ce qui est bien c’est de pouvoir changer de trajectoire dans la naissance d’une création. Il y a cette liberté qui me semble intouchable.
Mon esquisse était terminée et elle était là-devant mes yeux, mais bien nue ! Il lui manquait son « habit » de couleur. J’étais trop pressée de sortir mes crayons Conté de couleur. Il y a longtemps que je ne m’en m’étais servie et je voulais leur redonner vie et mouvement sur ma feuille. En plus, je pouvais me salir les doigts et surtout m’amuser avec les divers mélanges. En fait, c’était tellement apaisant que mon corps n’était plus là. Je ne sentais que le bien-être en déposant les couleurs. J’appréciais avec les yeux. Tout comme j’essayais de ne pas trop m’arrêter à me laisser entraîner par je ne sais quoi !
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Cette production a été conçue sur une feuille de 36 x 46 cm. Comme médium des crayons Conté à Paris de couleur, marron, rouge, des crayons Appli fluo ; bleu, vert, rose, rouge. Un crayon HB pour faire naître l’esquisse.
Que ressentez-vous en face de votre création ?
Je regarde ma production et dans ma tête l’envie de ne pas m’arrêter était là. Mais je me dis aussi : « mais quelle idée » ! Je ne sais pas pourquoi. Je ne me sens pas angoissée. Je sens juste le fait d’avoir pris du plaisir. Je ne sens rien d’autre, à part cette sensation d’être comme happée de l’intérieur.
Laisser un commentaire