Quand une idée surgit dans ma tête, je la pose sur ma feuille et je la fais grandir immédiatement, au pinceau, sans me servir du crayon, je veux dire, pas de dessin au crayon à papier. C’est un peu l’imprévu au bout de mon pinceau.
Alors par moment, cela fait un peu comme un pas de danse,;j’avance, je recule, je tâtonne, je réfléchis, je trie, je recherche. D’un côté je veux faire évoluer mon dessin, mais de l’autre les idées qui me viennent ne sont pas toutes réalisables.
Mais à chaque fois, j’essaie de me frayer un petit chemin dans ma tête, pour trouver une issue, pour continuer. Par exemple, il me suffit parfois qu’un mot m’accroche et je peux rendre cela avec mon pinceau et cela permet la continuité, la prolongation.
Par ailleurs, il y a le fait qu’en moi, il est nécessaire que ce qui se termine ne crée pas de la souffrance, alors je cherche et je n’arrête mon travail que lorsque se termine en me laissant dans la paix.
Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?
Pour en revenir à mon dessin, j’avais en tête un arôme, la fleur, mais un arôme rempli de couleur comme l’éléphant multicolore ELMER !
Mais un arôme multicolore, ça n’existe pas. Pourtant pourquoi ne pas en créer un ? Mais cela faisait un combat en moi : le droit ou pas le droit. Je sais pourtant qu’avec le geste de la peinture on peut tout imaginer ! Mais là il fallait que je reste dans la limite du raisonnable alors que par moments, je suis tout à fait capable de m’en abstraire.
Il y avait donc le dessin de cette fleur. L’arôme tout seul sur ma feuille. Je le sentais seul, et j’étais effrayée par la solitude. Je devais donc absolument augmenter mon dessin, une fois que cet arôme aurait eu ces première couleurs sur lui. Ce qui m’a poussée à aller plus loin, c’est donc ce mot solitude. Je vous ai parlé de ces mots qui me permettent de sortir des impasses. Là, c’est celui-ci qui a été ma porte de sortie.
Alors mon pinceau et moi nous avons habillé cet arôme. Une couleur jaune pour le cœur et du rose pour ce qui normalement blanc. C’était être dans le présent.
Ma fleur étant habillée, je devais donc continuer mon dessin au pinceau, à main levée, tout en essayant de rester dans cette logique du temps présent.
Mais le problème cet éléphant Elmer ne me quittait pas ! Mais pourquoi lui et pourquoi ce lien avec cet arôme ? Tout comme j’avais besoin de sentir dans ma tête une fin, une finition sans souffrance ? Je pense que par moments, avec moi, il ne faut pas chercher à comprendre.
Je voulais malgré tout mettre une petite touche des couleurs de cet éléphant dans mon dessin. Alors j’ai eu l’idée de créer des feuilles, tout en restant dans une harmonie de mélanges.
Et hop me revoilà partie, j’avais trouvé la fin pour mon dessin. Mais est-ce que j’avais le droit de créer une fleur qu’on ne trouve pas dans le commerce ? J’aurais tendance à dire non ! Pourtant, je me suis lâchée un peu plus dans les couleurs et dans mon geste avec mon pinceau mais en y mélangeant une pointe de logique pour rester dans le temps présent.
Voilà au final mon drôle d’arôme est né et les couleurs sont présentes.
Mais ce que j’écris est parfois étrange 🙂 !
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Aquarelle conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm
Crayons graphic HB, peinture aquarelle.
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