BMP – Vulnérable, invulnérable  !

BMP – Vulnérable, invulnérable  !
Par moments, je me sens à la fois vulnérable et invulnérable.
La vulnérabilité fait partie de la vie et elle est au cœur de nos émotions, mais, c’est aussi pour moi, oser être vivant. En fait, quand j’écris que je suis et que je me sens vulnérable, je me sens nue dans ma tête et blessée et mon corps n’existe plus ; il n’y a plus rien de confortable à ces moments-là.
Il y a des jours où je me sens faible et dans ces cas-là, mon discernement est plus fragile. Je veux dire que j’appréhende les événements imprévus, les situations difficiles qui me ramènent dans le néant en moi-même. Je me trouve alors dans un univers de la peur, de la frayeur et d’anxiété, mais aussi je me rends compte que je ne suis pas du tout mature. Difficile d’admettre que l’on peut se retrouver dans cet état de vulnérabilité. Quand cela m’arrive, j’ai cette impression qu’on peut me démolir en claquant juste les doigts, que les jugements des autres peuvent m’anéantir et qu’une réflexion, devant tout le monde, me donne envie de disparaître. Je ne me sens montrée du doigt, pas à la hauteur, et je me sens si seule, sans plus aucun courage. J’écrirais même que depuis la Covid, cet état de vulnérabilité a augmenté. Je me déstabilise plus rapidement et je suis beaucoup plus anxieuse et j’ai encore moins confiance en moi. Tous ces changements de rythme de vie qui me bousculent attaquent aussi la confiance en moi.
Pourtant, même si cette faiblesse qui m’inonde par moment, cela ne veut pas dire que je ne vais pas me relever et si je tombe, je sais me battre et être dans l’action. Je me dis que malgré tout, être vulnérable ce n’est pas forcément un défaut. Cela permet de se montrer tel qu’on est et aussi le courage de se tenir debout, c’est en général possible, sauf si l’angoisse est trop forte. De même qui ne se sent pas angoissé. On passe tous par différentes émotions.
Il y a d’autres jours où je me sens moins vulnérable, mais c’est parce que je suis dans ma zone de sécurité, dans ma zone de confort, par exemple quand je suis chez moi, entre mes quatre murs avec mes crayons. Quand je me sens sûre dans ma tête, quand je n’ai pas trop de dissociations, quand je sais que je dois garder certaines chose pour moi, quand j’anime un atelier que j’ai bien préparé. Quand je perçois par exemple les yeux pétillants des personnes.
Je pense que l’on peut tous se sentir, par moment, vulnérable et invulnérable. C’est pour cela que je voulais aborder cela et dire ce qui se passe pour moi dans ces cas-là.
Pour accompagner cette réflexion, je vais donc faire une création.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

L’idée était de dessiner deux corps de femme, l’un qui sera recroquevillé qui exprimerait le fait de se sentir vulnérable vis-à-vis de l’autre et donc l’envie de se protéger en se mettant en boule.
L’autre corps viendra recouvrir le corps recroquevillé et lui sera plus ouvert et beaucoup moins sur la défensive. Il sera plus dans l’étirement vers le haut.
En fait l’idée était que les deux corps devaient être réunis, se toucher pour ne faire qu’un.
Mon esquisse avait bien pris vie sur ma feuille, mais il lui manquait ce petit plus rendu par les couleurs pour lui donner encore plus de respiration.
Là je me suis laissé emmener par les tons qui me parlaient sans violence dans ma tête, bien au contraire avec beaucoup d’apaisement. Je me suis donc baladée entre les couleurs violettes, orange, rouge-rosées et jaunes. Je ne me sentais pas trop mal, je prenais même plaisir à habiller et à réchauffer les deux corps. Ils étaient en vie et donc ils ne devaient pas avoir froid, contrairement au temps de l’extérieur. Les finitions ont été faites au pinceau fin.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Comme médium, la peinture aquarelle. Un crayon BH pour l’esquisse.

Que ressentez-vous face à votre production ?

Je regarde ma production, une envie de me mettre en boule pour respirer un moment. Je me sens épuisée dans ma tête, il y a des faits que je découvre comme s’ils étaient nouveaux. Peut-être pas assez de couleurs arc-en-ciel dans ma création, je me sens ainsi.

BD – Donner la couleur – Rapt sur Facebook

BD-– Aquarelle-n°-610-–-Donner-la-couleur-3Faire danser les couleurs dans les têtes de ces illuminé.e.s
Illuminée moi la première, les couleurs, la ronde des couleurs, ces mots m’étaient inconnus il y a quatre ans. C’est une histoire invraisemblable à vous faire tourner le ciboulot.

Rapt sur Facebook

Derrière mon ordinateur, alors que ma cervelle faisait des bonds  sur ma page Facebook, comme une grenouille dopée à la couleur noire avec des colères rouges, j’étais observée par une personne qui répondait au nom d’Emmanuelle. Elle a fini par me happer par ses idées arc- en-ciel, de plusieurs mélodies de couleurs à chaque fois nouvelles.
Mais Voyons c’est quoi ça ? Elle m’a laissée me bercer sur le fil de mes premiers apprentissages de nuances de couleurs, mes premiers bourgeons blancs sont nés timidement sur le blogue http://artherapievirtus.org/RAIVVI/.
L’hiver était bien présent dans ma tête. Parfois un petit reflet de soleil timide montrait son bout de son nez mais retournait vite se cacher car la trouille le guettait. Mais voilà il y avait cette panoplie de couleurs qui m’était inconnue et qui représentait ce nom d’ Emmanuelle. Celle-ci m’attirait de plus en plus vers elle. Curieuse d’en savoir plus, curieuse de savoir ce qu’elle éprouvait en elle quand elle me parlait de toutes ces palettes multicolores diverses. J’avais l’impression que l’hiver dans sa tête n’existait pas, que seules le printemps et l’été étaient présents. Comme si dans son ciboulot il n’y avait que la vie qui existait et pas la mort, seulement la couleur sous toutes ces formes ! qu’elles soient, rondes, carrés, rectangulaires, ovales, longues, petites, bouffies, mais jamais de noir. Tout ce petit monde avait  pour elle sa place, sur une feuille, dans un collage, ou sous forme de mosaïque et que chacun de ses traits, ses formes, racontait une histoire, avait une âme, que cela soit réalisé avec les doigts, les pinceaux, les pieds, le nez, tout est vivant et le tout est entouré par les couleurs pétillantes  d’Emmanuelle qu’elle me faisait découvrir à travers ses mots aussi.
Et moi, de tout ça j’en étais intriguée, j’étais alléché par un monde nouveau, qui me titillait dans mes petites boules de neurones.
Plus mes bourgeons grossissaient avec la chaleur que m’envoyait Emmanuelle, plus je découvrais des couleurs de plus en plus variées, c’est comme une naissance d’une partition de musique, car les couleurs ça chantent ça danse et tout cela commence à chanter pour moi  à danser dans ma tête et à prendre la direction du printemps et de l’été, voilà ce que me transmet Emmanuelle par son aide et son « don » depuis voilà  pratiquement bientôt quatre ans 🙂 vive la ronde des couleurs en folie 🙂