Qu’est-ce que l’Art-Thérapie ?

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publié dans 30 juillet 2015 par psychoenfants dans Mieux comprendre, Thérapies

L’art a des vertus thérapeutiques. Parce qu’elle prend appui essentiellement sur le dessin, sur la peinture ou la sculpture, l’art thérapie s’adresse particulièrement aux enfants. Quelques lignes pour comprendre la thérapie par l’art.
Née aux États-Unis dans les années trente sous l’impulsion de la psychothérapeute Margaret Naumburg, l’art thérapie privilégie un mode d’expression autre que le langage verbal. Via la sculpture, le dessin ou la peinture, l’art thérapie permet à l’individu d’accéder à son intimité la plus profonde pour l’exprimer et la transformer si nécessaire.

A qui s’adresse l’art thérapie ?

L’art thérapie s’adresse à ceux et celles qui rencontrent des blocages émotionnels plus ou moins violents ou qui évoluent dans un environnement affectif inhibiteur – deuil, abus sexuel, harcèlement. En somme, en sollicitant les intuitions du patient, sa pensée, son imagination, l’art thérapie part du postulat que tout geste créateur et artistique divulgue de façon plus ou moins implicite l’inconscient d’un individu et le conduit nécessairement à une meilleure connaissance de lui-même. Ici, le geste créateur laisse parler les douleurs, les non-dits, les violences tapies au plus profond de l’être, pour éveiller en lui un potentiel créatif et un sentiment de bien-être nécessaire à l’affirmation de soi.

Comment se déroule une séance d’art thérapie ?

Bien que le travail expressif demeure central dans la démarche de l’art thérapie, le thérapeute a besoin d’un premier entretien oral avec son patient pour évaluer l’étendue de ses troubles et en cerner la ou les origines. Après avoir privilégié le mode d’expression verbal, la thérapie s’appuie donc, dans un second temps, sur un mode d’expression artistique. Le patient sera ici amené à produire une œuvre en fonction de l’art qu’il aura choisi – dessin, peinture, sculpture, etc. Sachant néanmoins que la peinture est le support le plus souvent utilisé par les enfants. Les séances de productions peuvent être individuelles ou avoir lieu en groupe, selon le souhait de chacun.

Le thérapeute s’attachera par ailleurs aux gestes de son patient, à la spontanéité de l’exécution, à sa façon de structurer l’espace pictural, d’organiser les formes, d’agencer les couleurs et d’associer les idées les unes aux autres. Au cours d’une séance, certains patients prendront ainsi conscience du sens caché de leur œuvre. Les couleurs utilisées pourront, par exemple, susciter en eux une émotion. De la même manière, les formes agencées pourront leur rappeler un souvenir douloureux, refoulé.

Prix d’une séance d’art thérapie

Ici, les séances durent environ deux heures, parfois trois, selon l’inspiration artistique du patient. Le prix, quant à lui, oscille entre 30 et 80 euros en fonction de l’ancienneté du thérapeute et du matériel artistique utilisé.

Unica Zürn – Exposition Centre d’Étude de l’expression – du 29 mai au 28 juillet 2015 au Musée Singer-Polignac

Deux œuvres d’Unica Zürn seront présentées lors de l’exposition L’art pour l’art, La Collection Sainte-Anne du 29 mai au 28 juillet 2015 au Musée Singer-Polignac.
inv.-n°0273-300x218Berlin, juillet 1916 – Paris, octobre 1970
Unica Zürn
Sans titre
9 novembre 1961
Encre noire sur papier
50 x 67 cm
© crédit photographique
Collection Sainte-Anne
inv. n°0273
Pour aller sur le site du Centre d’Étude de l’expression, cliquez sur le dessin
La dédicace de la page de garde.
« Son père est le premier homme dont elle fait la connaissance… »
page 36
Elle décrit ce qui s’est passé avec son frère.
« En ce mois de juillet tranquille et brûlant, par un après-midi où l’orage menace, son frère se faufile dans sa chambre et la jette sur le lit. Le visage comme pétrifié et gardant un silence inquiétant, il déboutonne son pantalon et lui montre entre ses jambes l’objet qui s’est allongé. Elle est tourmentée par la curiosité et l’angoisse. Elle sait ce qu’il veut faire. Mais elle le méprise. A ses yeux il n’est qu’un jeune sot de seize ans. Elle se défend de toute son énergie, mais il est plus fort qu’elle et elle ne peut plus se dégager. Elle le méprise parce qu’il est trop jeune. Il se jette sur elle et il lui plante son « couteau » (comme elle l’appelle) dans sa « blessure ». Haletant il pèse de tout son poids sur son petit corps. Il s’agite sur elle en un rythme accéléré. Elle sent une douleur cuisante et rien d’autre. Elle est honteuse et déçue. De s’abandonner la nuit au cercle sombre des hommes autour de son lit est suffisamment excitant et voluptueux pour renoncer à cette misérable réalité que lui offre son frère. Après un moment qui lui paraît un siècle, son frère roule du lit et sort sans un mot. Il revient quelque temps après, rouge de colère. « Si tu en parles à mère, je te tuerai. » Elle le regarde, muette et méprisante. Elle est indignée et furieuse. Cet événement fait du frère et de la sœur des ennemis mortels. Elle a envie d’assassiner son frère. C’est seulement parce qu’il est plus fort qu’elle qu’il a réussi ce qu’il voulait. Elle lui souhaite tout le mal possible. Elle va songer à la manière de le faire mourir à petit feu. »