L’effet de l’art sur notre cerveau


24 mars 2019

Quel est l’effet de l’art sur le cerveau ?

– Psychanalyse et art, lien au-delà de l’inconscient
– Le mythe de Persée et Méduse et l’art
– Andy Warhol et ses capsules temporelles
L’impact de l’art sur les personnes est profond et indéniable. Il peut nous attirer de manière superficielle mais aussi avoir un très grand pouvoir en tant que stimulus pour déplacer un souvenir de notre mémoire à notre conscience. Les réactions sont différentes chez chaque personne. Il peut nous transporter dans notre passé ou dans des lieux extrêmement lointains. Quoi qu’il en soit, sa capacité à produire un effet au plus profond de nous est indiscutable. Nous allons donc nous intéresser à l’effet de l’art sur notre cerveau.

Reconnaitre les formes

Notre cerveau est capable de reconnaître les formes d’une peinture, ses lignes et ses ombres, de façon instantanée. Il essaye toujours de retrouver des visages dans tout ce que nous voyons. Cette tendance est due au fait que le cerveau est habitué à chercher une familiarité avec les objets à partir de schémas ou de formes, même quand l’information est incomplète.
Lorsque nous sommes face à une production artistique, notre cerveau travaille pour donner une forme et un sens à l’information qui nous parvient. En d’autres termes, nous avons une habileté innée pour organiser des formes et des schémas afin de leur donner un sens.
Indépendamment de cette capacité, nous savons aussi que l’effet de l’art sur notre cerveau est similaire à celui qui se produit quand nous regardons la personne que nous aimons. Le flux sanguin vers le cerveau peut augmenter jusqu’à 10%.

Cognition incarnée

Une autre tendance suivie par le cerveau est celle consistant à vouloir se place à l’intérieur du tableau. Les neurones miroirs transforment les images de l’oeuvre en émotions réelles. Ce phénomène porte le nom de cognition incarnée.
Plus l’oeuvre sera analysée, plus notre cerveau se placera à l’intérieur de cette dernière. Il « traduira » le message du tableau en émotions humaines. C’est pour cela que la visualisation d’un paysage désertique peut produire une sensation de chaleur ou de soleil touchant notre peau.

La chimie cérébrale

Dans une série d’expériences pionnières sur la cartographie cérébrale, le professeur Semir Zeki, neurobiologiste à l’University College de Londres, a examiné les cerveaux des volontaires tandis qu’ils observaient 28 images.
Il a ainsi découvert que la partie du cerveau qui s’excite quand nous tombons amoureux est également stimulée quand nous observons de grandes œuvres d’art ou des images de grande beauté. L’art déclenche une augmentation soudaine de la substance chimique qui nous fait nous sentir bien, la dopamine, dans le cortex orbito-frontal du cerveau. Ceci nous fait ressentir des sentiments de plaisir intense.
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Art-thérapie et cours de peinture en groupes

Ces deux pratiques se sont énormément développées. Les cours d’art en groupe vous permettent de vous faire des amis tout en créant une belle oeuvre d’art.
L’art appliqué en thérapie est un outil de projection très efficace. Le développement d’habiletés artistiques améliore nettement l’attention, l’état de conscience et le contrôle émotionnel. La connaissance de soi et l’estime de soi, de leur côté, augmentent considérablement.

Par ailleurs, il aide à résoudre des problèmes qui nous ont affectés dans le passé et qui se manifestent dans le présent. Cet effet de l’art sur notre cerveau s’utilise avec des personnes qui souffre d’un stress post-traumatique. Il a pu se produire à la suite de conflits belliqueux, d’agressions sexuelles ou de catastrophes naturelles.

L’art-thérapie est aussi efficace chez des individus qui souffrent de maladies physiques comme le cancer, la démence ou Alzheimer. Ou lorsqu’il s’agit de traiter des troubles de nature psychologique, comme la dépression et l’anxiété.

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Art-thérapie : quand la musique soulage les douleurs

Art-thérapie : quand la musique soulage les douleurs
Publié par Brigitte Bègue, journaliste santé
Jeudi 1 septembre 2016
Il y a des rencontres formidables. Celle de Claire Oppert, violoncelliste, et du Dr Jean-Marie Gomas, pionnier en matière de soins palliatifs, en est une. Ensemble, ils ont mis au point le « pansement Schubert » pour améliorer, par l’art-thérapie, la prise en charge de la douleur des patients en fin de vie.

Art-thérapie et douleur : le miracle du « pansement Schubert »

Selon la définition proposée par la Fédération Française des art-thérapeutes, « l’art-thérapie est la pratique de soin fondée sur l’utilisation thérapeutique du processus de création artistique »…
Imaginez une chambre d’hôpital dans laquelle se trouve un patient et, à ses côtés, une musicienne jouant du violoncelle. La scène se déroule au service de soins palliatifs de l’hôpital Sainte-Perrine à Paris. La violoncelliste, c’est Claire Oppert, concertiste et musicothérapeute. Il y a quelques années, alors qu’elle travaille dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ephad), elle constate qu’une patiente atteinte de démence s’agite et hurle pendant le soin qu’essaie de lui prodiguer l’infirmière. Claire Oppert : « Je me suis assise à côté d’elle et j’ai joué le mouvement lent du 2ème trio de Schubert. Immédiatement, le miracle s’est produit : la patiente s’est calmée et s’est mise à chantonner, l’infirmière a pu réaliser sa ponction veineuse en deux minutes. Pendant les deux semaines suivantes, je suis venue jouer à chaque fois qu’elle avait un soin et tout s’est bien passé ». L’idée du « pansement Schubert »* était née.

Art-thérapie : l’émotion par-delà de la maladie

Le pouvoir relaxant de la musique est connu, son effet sur la douleur est une réalité. Ici, l’originalité de la démarche est qu’il s’agit de musique vivante. « Mettre un casque sur les oreilles des patients pendant 15 mn pour leur faire écouter un enregistrement n’a pas la même portée que quelqu’un qui joue d’un instrument à côté de vous, souligne le Dr Jean-Marie Gomas, coordinateur de l’Unité douleurs chroniques et soins palliatifs de l’hôpital Saint-Périne où Claire Oppert exerce depuis 2011. Le violoncelle est proche de la voix humaine avec des fréquences facilement accessibles quel que soit l’état cognitif et le niveau socio-culturel des patients. Inutile d’être mélomane pour qu’il fasse vibrer le corps. On s’adresse au ressenti, à l’émotion ». C’est là toute la raison d’être de l’art-thérapie. Le médecin le précise, « le pansement Schubert ne guérit pas, ni ne remplace la morphine mais il apaise car il vient toucher la personne par-delà de la maladie ».

10% à 30% moins de douleurs

Pour mesurer l’impact de cette expérience musicale, une étude a démarré en 2014 et se terminera en 2017. Elle vise à inclure 200 volontaires. Pour l’heure 92 patients ont déjà bénéficié d’un « pansement Schubert ». Les premiers résultats décrivent une atténuation des douleurs induites par des actes médicaux de 10 à 30%, une décontraction musculaire et une diminution de l’anxiété. Ils sont évalués à partir de certains critères : tension artérielle, respiration, échelles de la douleur, observation du visage, du regard, paroles… Chaque séance dure en moyenne 15 mn à raison d’une à deux fois par semaine. Claire Oppert se met près du lit avec son instrument pendant que le soin a lieu : « En général, les patients me demandent de jouer doux. C’est eux qui choisissent ce qu’ils veulent écouter. Du classique au jazz en passant par des musiques ethniques ou baroques, je m’adapte. Quand ils n’ont aucune idée, je joue du Schubert ».

Des notes qui font du bien

« Ça me fait du bien », c’est ce que disent la majorité des patients à l’issue de la séance. « Quand ils sont conscients, 90% d’entre-eux se mettent à chanter », raconte la musicothérapeute. Mais même dans le coma, ils réagissent : les sons provoquent une décontraction musculaire dans 80% des cas, leur respiration se ralentit et s’amplifie.
« Plusieurs études montrent que le cerveau de personnes dans le coma réagit à la musique, rappelle le Dr Gomas. Quelques-unes se sont même réveillées après avoir entendu un morceau connu ». Bénéfique pour les patients, le « pansement Schubert » valorise aussi les soignants : « Ils ont l’impression que leur soin est meilleur », affirme Claire Oppert. Des bienfaits difficiles à quantifier avec des chiffres. Dr Gomas : « L’art-thérapie entre peu à peu dans les lieux de soins, le problème est le financement. On est dans un monde médical où tout doit être évalué mais avec le “pansement Schubert”, on est dans la recherche de la qualité, de la finesse, de la sensibilité. Ça ne se quantifie pas. Si le malade dit “j’ai moins mal”, on n’a pas besoin de colonnes de chiffres ».

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