L’art-thérapie : quand créer peut soigner

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Le samedi 27 août 2016
Loin de la psychanalyse, des thérapies cognitivo-comportementales et des approches psychothérapeutiques où la relation patient-praticien est souvent décrite comme neutre et aseptisée, l’art-thérapie apparaît comme une perspective de soin originale qui utilise le processus de création artistique. Enquête sur une thérapeutique en vogue.
Et si on faisait appel à l’artiste qui sommeille en nous afin de nous soigner ? C’est le point de départ de l’art-thérapie, une approche thérapeutique dans laquelle un “artiste-thérapeute” utilise ses connaissances artistiques pour aider des patients à se soigner de troubles mentaux ou physiques.

L’idée que l’art peut être cathartique ne date pas d’aujourd’hui ; d’Aristote à Freud, on n’a eu de cesse de la théoriser. Puisant ses racines dans l’étude des œuvres d’art produites par des malades mentaux, à l’image des productions d’Adolf Wölfli, l’art-thérapie a évolué pour s’articuler autour d’un discours entre thérapeute et patient basé sur la production artistique de ce dernier. Malgré le franc succès qu’elle rencontre actuellement, la discipline connaît quelques difficultés à produire des études scientifiques qui lui permettraient d’être reconnue par l’Etat. Lumière sur une méthode thérapeutique encore trop méconnue.

Créer pour soigner

“Ça m’a vraiment sauvé la vie. L’art-thérapie peut vraiment sauver des vies.” Aujourd’hui, quand Caroline parle d’art-thérapie, elle ne manque pas d’éloges et n’hésite pas à recommander cette pratique “comme médicament, pour n’importe quoi et n’importe quel art”. Cette quadragénaire d’abord passée par la psychiatrie pendant une dizaine d’années pour gérer ses troubles addictifs a découvert cette méthode thérapeutique il y a deux ans en rentrant dans un CSAPA (Centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie). Depuis, Caroline se rend une fois par semaine à ses séances où elle est accompagnée par un art-thérapeute qui l’aide à se soigner en pratiquant le slam.

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12 mai 2016 – Forum médical – Toulon

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Forum – Musique et Médecine : un outil thérapeutique reconnu à l’Hôpital

Le XIVe Forum médical du CHITS sera consacré, ce jeudi 12 mai 2016, à l’Art-Thérapie, et plus spécialement à la musique, sous l’égide du Dr Véronique Di Costanzo, chef du service d’endocrinologie et du Pôle « Médecine et Spécialités », à l’hôpital Sainte-Musse,

Tandis que les techniques évoluent sans cesse, au CHITS comme ailleurs, avec l’arrivée d’une nouvelle IRM ou d’un robot chirurgical, l’art en thérapie est une histoire ancienne, mais qui n’a pas encore trouvé toute sa place dans les services hospitaliers.

A Toulon, le Centre Hospitalier a été un précurseur dans ce domaine : dés les années 95, le Dr Nérina Profizi, chef du service de biologie et virologie a invité l’art à l’hôpital. Des concerts, des expositions de peinture se sont déroulés dans le hall d’accueil de l’hôpital de La Seyne. La relève a été assurée par Mme Brigitte Genetelli, directrice des Soins du CHITS. Et aujourd’hui, le Dr Véronique Di Costanzo utilise l’art, et notamment la musique, avec ses patients, en endocrinologie, et espère pouvoir l’étendre à d’autres spécialités (algologie, neurologie…)

Ce Forum original, organisé avec l’Association Pour l’Information Médicale et Scientifique (APIMS) présidée par le Dr Yannick Knefati, a choisi de s’intéresser spécialement de la musique, considérée comme thérapeutique depuis l’Antiquité. Ce sera donc l’occasion de découvrir de surprenantes et passionnantes histoires. C’est sans doute, également, l’art le plus étudié scientifiquement.
 

Des effets multiples

« Les effets de la musique, chez l’homme, sont multiples souligne le Dr Di Costanzo. Les aires cérébrales affectées au traitement de la musique sont plus nombreuses que celles affectées au langage. L’entraînement stimule la plasticité cérébrale, ce qui ouvre de véritables voies de recherche, grâce à l’IRM fonctionnelle entre autres.
Il est d’ailleurs possible d’ identifier un « cerveau musicien » à l’œil nu grâce au volume des lobes temporaux. Les hormones aussi sont impliquées dans le ressenti musical.

Finalement, la musique agit sur le rythme cardio-respiratoire, la pression artérielle, la tension musculaire, les capacités motrices, visuelles, le ressenti de la douleur, le stress, la cognition… La musique, à l’origine d’émotions intenses, pourrait constituer l’un des stimuli de circuits alternatifs aux voies lésées, et ressusciter des souvenirs enfouis. »

A ce stade, l’art et la recherche se rejoignent, et sont plus que jamais d’actualité.
Non sans humour, Véronique Di Costanzo, rappelle que le plus vieil instrument connu, la flûte-fémur de l’homme de Néanderthal, « est âgé de plus de 40 000 ans, accréditant la thèse que la musique, davantage que le langage, est peut-être le propre de l’Homme. »

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