La médiation artistique, une voie d’accès à l’inconscient par Natacha Pirotte

Logo-artnme15/01/2016
Natacha PIROTTE, art thérapeute.

Notre inconscient régit une grande part de notre vie. Cela vous étonne ? Et pourtant, c’est vrai : une bonne partie de nos pensées, actes et émotions sont inconscients. Avec pour conséquence que nous répétons certains comportements, nous reproduisons certaines situations sans le savoir et le vouloir vraiment… et même parfois à notre grand dam.

« J’ai toujours eu des problèmes avec ma hiérarchie. » « Je ne sais pas pourquoi mais je n’arrive pas à me décider. » « Je sur-réagis quand je suis prise en défaut. »

Apprivoiser son inconscient, cela revient à mieux se connaitre et à réduire la part des automatismes en soi. Cela permet d’accéder à une plus grande liberté de choix et redevenir cré-acteur de sa vie. Mieux se connaitre, c’est aussi mieux connaitre ses besoins, pouvoir en prendre soin et ainsi être moins dépendant du regard des autres. C’est également aller à la rencontre des facettes de soi moins connues pour leurs permettre de se développer. Mieux se connaitre permet aussi d’entretenir des relations plus justes avec les autres.

L’inconscient, la partie de notre personnalité en devenir

Mais c’est quoi cet inconscient qu’on nous suggère d’apprivoiser ?

On peut se représenter l’inconscient comme la partie immergée d’un iceberg, la partie hors de l’eau étant la conscience. Il serait programmé par notre histoire personnelle et notre éducation et il contiendrait nos blessures, drames personnels, souvenirs mais aussi nos aspirations et motivations profondes. Selon Carl G. Jung, à côté de cette part personnelle, l’inconscient présente aussi une partie transpersonnelle avec la trace des expériences de nos parents et des générations passées, l’empreinte culturelle de notre société, les images archétypales de l’humanité. L’inconscient est vaste et riche : il possède une créativité et un savoir, et agit avec sa propre intelligence.

Le nourrisson nait avec une conscience réduite et ce n’est que peu à peu qu’il va s’éveiller au monde et devenir conscient de (et à) ce qui l’entoure. La conscience croit donc au cours du temps et en fonction de la maturation psychique…c’est un élan naturel. Plus on avance en âge, plus on est appelé à élargir son champ de conscience et à développer sa personnalité dans sa globalité, dans son entièreté. Ce dialogue conscient-inconscient est à la base du développement personnel. Et nous l’avons vu, il est important de faire advenir à la conscience ce qui nous agit sans que nous le sachions.

La médiation artistique porte d’accès vers l’inconscient

Il existe plusieurs approches pour amener à la conscience ces parts inconscientes… et la médiation artistique est l’une d’elles.

La médiation artistique, c’est le fait d’utiliser le processus créatif et les disciplines artistiques – telles la peinture, le collage, le modelage de la terre, le conte etc – dans un objectif autre qu’esthétique. Dans le cadre du développement personnel, le but visé avec la médiation artistique est de permettre à l’individu d’explorer, de faire l’expérience de qui il est, d’amener à la conscience des parts de lui jusqu’à là encore mé- ou peu connues, et de faire des liens.

La médiation artistique fait la part belle à l’expression non verbale. Elle privilégie l’expression imagée et symbolique au travers des créations. Et c’est précisément la manière dont notre inconscient s’exprime : par les images, les symboles, les métaphores, les rêves. Partageant le même langage, la médiation artistique et l’inconscient sont des partenaires naturels, et ce depuis l’aube des temps.

En se connectant à cette part créative en nous, en s’abandonnant au plaisir de jouer avec les matériaux, en faisant confiance à nos mains, le mental se relâche et se crée alors un espace où une expression spontanée et authentique va pouvoir se développer. Les créations, les images qui en résultent vont être porteuses de parts symboliques de nous. Elles vont nous raconter quelque chose de nous, quelque chose dont parfois nous n’avions pas conscience.

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