Procès Dominique Cottrez – Lundi 29 juin 2015 – 3e jour – Les viols par inceste – Tweets de la salle d’audience

L’audience a repris avec le témoignage par visioconférence de Christian Doutremepuich, expert génétique.

La présidente invite Dominique à parler de son père.

Rapidement il a exposé le résultat de ses analyses, qui confirment que les bébés sont issus de Dominique et de son mari

On a un peu de temps avec le prochain expert. La présidente en profite pour interroger Dominique sur sa relation avec son père.

« A 8 ans, il me proposait toujours d’aller chercher les œufs, il m’a fait asseoir dans la paille et il a enlevé ma petite culotte »

« Une fois comme ça j’ai eu des attouchements. Il m’a fait asseoir dans la paille. Il a commencé à enlever ma petite culotte. »

« Il a mis ses mains sur mon corps. Il a dit « c’est notre petit secret ». Si tu dis rien, je t’offrirai un petit mouton. »

– « Comment savez-vous que c’était à 8 ans ?
– Marie-France était encore là. Jacqueline était partie, Nicole aussi. »

– « Il ne s’est pas couché sur moi. Il a posé ses mains.
– Vous avez compris ce qui s’est passé ?
– Non. Je demande ce qui arrive. »

Dominique Cottrez a la voix étouffée de sanglots

« Il dit c’est notre petit secret, qu’il m’offrira un petit mouton. »

– « A ce moment-là, y a-t-il d’autres gestes de sa part ?
– Non.
– Et après ?
– Après… c’est beaucoup plus tard. A 12 ans. »

« Après ma communion. Il s’est couché sur moi. Je sais pas vraiment s’il y a eu pénétration. Mais j’ai senti quelque chose de chaud »

Ensuite, cela se reproduit régulièrement, de façon espacée. « A chaque fois il me demande de garder le secret »

Dominique a la voix étranglée quand elle répond aux questions de la présidente.

Dominique dit que la dernière fois, ado, c’était à 15 ans, dans les champs. « Après j’ai vu des copines »

Cette fois-là, Dominique dit qu’elle savait ce qui allait se passer. « Je me laisse faire »

La présidente lui demande si dans ces moments là, elle pouvait partir.
« Oui je peux partir mais il me retenait, il voulait que je reste »

– « Je pouvais partir.
– Vous ne le faites pas ? Pourquoi ?
– Il me retenait. Mais il n’y avait pas de violence. »

« Il n’y avait pas de violence », explique avec ses mots Dominique qui décrit pourtant un viol.

Après son 1er accouchement, elle se sent seule. « Il est revenu vers moi. » Elle pouvait lui parler de son mal-être, sa solitude.

Après (mon) premier accouchement, « il est revenu vers moi », poursuit Dominique

– « Et après ?
– J’étais amoureuse.
– Vous ressentiez des sentiments amoureux pour votre père ?
– Oui. »

Elle trouve une épaule attentive. »J’ai eu des sentiments amoureux (à l’égard de son père) », confie Dominique

– « On a eu une relation. J’étais consentante.
– Où ?
– Dans sa chambre.
– Je vous demande cela, car votre mère pouvait arriver… »

Dominique décrit ensuite « une relation consentante » avec son père, des sentiments « amoureux ».

Tandis que Dominique raconte son récit glaçant, son mari et ses filles écoutent derrière elle.

Selon Dominique , les relations sexuelles avec son père se déroulaient après son travail, en fonction « des opportunités ».

« Je pose des questions pour comprendre, pas par pur voyeurisme », précise la présidente.

Dominique explique pour la première fois que son père était au courant de ses grossesses

 Dominique affirme avoir eu des relations complètes avec son père pendant 5 ans après son 1er accouchement. « Après c’était des caresses »

 « C’était un besoin physique », affirme Dominique . Elle dit ne pas avoir pensé à stopper les relations avec son père

 « Il savait que j’étais enceinte. Je lui disais. (…) Mais pour lui c’était pas un problème »

 Dominique a aussi confié à son père qu’elle avait tué ses bébés après chaque grossesse.

Pour la première fois aussi, Dominique explique qu’elle a confié à son père avoir tué les bébés.

« A chaque grossesse, je lui ai dit ce que j’ai fait. Il ne pose pas de question », déclare froidement Dominique

 C’est la première fois dans ce procès qu’on entend Dominique s’expliquer sur la relation incestueuse avec son père.

Dominique « Il y en avait 2 (corps) au grenier, au moment du déménagement, il (mon père) m’a proposé de m’aider à m’en débarrasser »

Dominique explique cette relation incestueuse avec des mots simples. Déconcertant.

Certaines de ses déclarations diffèrent de ce qu’elle a dit pendant l’instruction.

La présidente s’arrête là et laisse les avocats des parties civiles poser leurs questions.

Me Costantino soulève une contradiction qui lui semble « énorme » à propos des dates

« Si les rapports s’arrêtent en 1993, on a 7 ans sans relation sexuelle qui soit de nature à donner lieu à la naissance des enfants »

– Comment pouvez-vous dire : « je craignais d’avoir des enfants de mon père » et dire que vous n’aviez pas de relation ?
– Je disais ça pour les 1ers

– « Donc pour les premiers vous le craignez, mais ensuite vous ne le craignez pas.
– Silence.
– Je n’ai pas d’autre question. »

« Où est la vérité Mme ? », s’agace la vice-procureure qui pointe du doigt les nombreuses versions de l’accusée.

C’est l’avocate générale qui poursuit et pointe plus fortement des contradictions dans le récit de Dominique

« Où se situe la vérité ? Quelle est la vraie version ? », relance la vice-procureure. Dominique le sait-elle vraiment ?

« Je suis très embêtée madame . On essaye de s’approcher au plus près de la vérité. 6 versions de tout ça et là on en est à une 7ème »

– « Jamais vous ne dîtes votre père « arrête » ? » interroge le procureur.
– « Non ».

L’avocat général : « Mme , est-ce que vous n’avez pas inventé cette histoire d’inceste parce qu’on vous y a poussé involontairement ? »

« Est-ce que vous n’avez pas inventé cette histoire d’inceste ? » Depuis dix minutes, le procureur essaye de faire craquer Dominique

« Si votre père a fait ce que vous dites, c’est un immense salopard. Si vous avez inventé, il est en train de se retourner dans sa tombe »

– « Si votre père a fait ce que vous dîtes, c’est un immense salopard », assène le procureur.
– « Oui », murmure Dominique

Me Berton entre en scène. « Donnez-moi la date à laquelle votre père vous a pénétrée pour la première fois », tonne-t-il.

Me Berton, l’avocat de , se lève. « Donnez-moi la date à laquelle votre père vous a pénétrée pour la 1ère fois. On veut savoir ! »

« Parce que ces gens-là ne vont pas vous croire ! Ils considèrent qu’on peut inventer un inceste! », s’exclame Me Berton, l’avocat de Dominique

« Les gens pensent que l’on peut inventer un inceste ! », s’exclame Me Berto

« Pourquoi vous mettez les bébés dans le grenier de votre père ?
Votre père, que vous aimez plus que tout! »
« Y a que lui qui le sait »

Me Berton :
– « Pendant l’instruction, vous avez dit que vous auriez aimer avoir un enfant de votre père ? »
– « Oui »

« Vous n’avez pas si honte de cette relation avec votre père puisque vous dites que vous auriez aimé avoir un enfant de votre père »

Me Frank Berton reprend des déclarations faites par Dominique pendant l’instruction

Me Berton s’énerve contre sa cliente : « Et vous allez vous réveiller ou pas ? »

Me Berton tente de faire réagir sa cliente : « Vous allez vous réveiller oui ou pas ? »

« Vos filles sont là. Pierre-Marie leur aurait fait ça. Comment vous l’auriez pris ? », interroge faussement Me Berton.

Frank Berton demande :
– « vous jurez sur la tête de vos filles que votre père vous a violée ? »
– Dominique C : « non ».

– « Madame vous jurez sur la tête de vos filles que votre père vous a violée ?
– Non, je jure pas
– Il vous a violée ou il vous a pas violée ?
– Non »

Acculée par son avocat, Dominique a craqué :
– « Sur la tête de vos filles, vous jurez avoir été violée par votre père ? »
– « Non »


Dominique vient de dire, sous la pression de son avocat, que « non » elle n’a pas été violée par son père.

Acculée par son avocat, Dominique vient d’avouer que son père ne l’a jamais violée.

Une audience qui secoue la défense comme le ministère public: D#cottrez revient sur sa révélation de l’inceste au bout de 5 ans…


Audience suspendue sur cette fracassante révélation

La présidente suspend l’audience rapidement après ces révélations.

Incroyable ce volte-face de dominique . merci à pour le livetweet

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A la pause, même l’avocat général a du mal à se remettre de ce coup de théâtre

Le + notable, ce n’est pas tant que D. avoue avoir inventé un inceste pour sa défense qu’elle le fasse sur question de son avocat.

Me Berton :
– Vous jurez sur la tête se vos filles que votre père vous a violée ?
– D. : Non.
Suspension.

Procès Cottrez : les questions du déni de grossesse et de l’inceste au cœur des débats

L’audience vient de reprendre

Caty Lorenzo Regreny, psychologue, est appelée à la barre. Son audition semble bien fade à côté de ce qui vient de se passer

L’audience reprend. La psychologue Caty Lorenzo-Regreny livre son rapport d’expertise par visioconférence


« Vous m’amenez à réfléchir, madame la présidente. C’est comme si Dominique avait été contente de garder ce secret pour elle. »

« C’est elle et la maternité. Quelque chose lui appartient, peu importe ce qui a pu se passer avant »

Me Crespin, avocat de l’association Enfant Bleu-Enfance maltraitée, tient à informer l’experte des dernières révélations de Dominique

L’avocat d’une association des parties civiles vient de révéler à la psychologue entendue les dernières révélations de Dominique

La présidente ne l’avait pas encore indiqué à l’experte.

« Il faut bien savoir qu’on fait la différence entre consentir et obéir », insiste la psychologue.

« Il faut faire la différence entre consentir et obéir », commente la psychologue.

La psychologue : « madame Cottrez ne s’aime pas (…) elle a toujours été sous la dépendance affective de 2 hommes : son père et son mari ».


L’experte psychologue : « il ne faut pas oublier que Dominique Cottrez est épileptique. Ce qui peut provoquer des difficultés mnésiques »

L’inceste est un secret dont le poids empêche toute relation authentique avec les autres, selon l’experte psy.

« L’enfant qu’était Dominique Cottrez. a pu se sentir trouée ». Et « manger, être enceinte », c’est se remplir. Combler la béance.

La psychologue rappelle que son rôle n’est pas de chercher la vérité, ni de dire si certaines déclarations sont vraies.

« Il manque quelque chose de l’ordre du fondamental pour être terminé » chez Dominique , observe la psychologue.

« Il y a quelque chose de réparateur avec ces grossesses », ajoute-t-elle, pour compléter une question de Me Rodolphe Costantino

« Ce n’est pas fréquent d’avoir huit bébés étranglés », conclut la psychologue.

Désolée, petit problème de connexion. Ça marche à nouveau.

Dominique de nouveau à la barre : « Non je n’ai pas été violée par mon père »

La présidente revient ensuite sur le « non » de Dominique . Celle-ci répète :
« Non je n’ai pas été violée par mon père »

– « Il ne m’a pas touchée » – « Ni enfant ni adulte ? », demande la présidente.
– « Non »

– « Il ne m’a jamais touchée.
– Jamais ?
– Non. »

ALERTE : Dominique dément avoir eu toute relation son père. « Je n’ai jamais eu de relation avec lui », souffle-t-elle.

– « Vous saviez que tous vos enfants étaient de votre mari ?
– Oui.
– Vous le saviez pour Virginie ?
– Oui. »

Dominique est murée dans le silence. Elle vient de se rasseoir en larmes sur sa chaise, la main sur sa tête comme pour mieux se cacher


Dominique ne souhaite pas poursuivre. Elle se rassoit et tient sa tête baissée avec sa main droite.

La présidente lui demande pourquoi elle a parlé de cette relation avec son père.
« Je… sais pas. »

« Réfléchissez-y. On en reparlera demain », lui dit avec douceur la présidente.

« Comment peut-elle dire qu’elle a été violée alors que quelque part elle a ressenti de l’affection ? », questionne la psychologue

« Cela pose la question de l’introjection du désir de l’autre ». Vous avez quatre heures.

Depuis 1heure, on interroge une psychologue qui a fait un rapport sur des déclarations qui viennent de s’effondrer. Comment dire…

On questionne une psychologue sur or son rapport est caduc. C’est comme lire un journal de 2010 pour connaître l’actualité.

Elle s’est débarrassée du mensonge et va permettre d’aborder les débats sous 1autre angle, celui de la pathologie », dit Me Carlier

La présidente met fin à la visioconférence. Suspension d’audience de 10 minutes.

Me Carlier, avocate de , réagit hors audience aux aveux de sa cliente. Elle a agi car elle a peur de la sanction

« Avec l’inceste elle a vu un échappatoire. »

Me Carlier : « Il est plus facile de défendre quelqu’un qui dit la vérité. »

« Elle est terrorisée à l’idée qu’on la prenne pour un monstre », dit Me Carlier pour justifier le mensonge

L’audience reprend.

L’audience reprend avec le psychiatre Dubec qui a assisté au coup de théâtre.

C’est Michel Dubec, médecin psychiatre, qui arrive à la barre.

« J’étais là depuis le début de l’après-midi. La dame que je vais décrire n’est pas la même que la personne que j’ai devant moi. »

« C’est une personne d’une intelligence fine et aiguisée. »

Michel Dubec a expertisé Dominique en parallèle de son confrère Daniel Zagury.

Expert psychiatre lui-même, Michel Dubec invite à « se méfier des psychiatres, des psychologues »

« Les cas dont on n’a pas l’habitude, on devrait dire qu’on n’est pas compétent. Nos connaissances ne marchent pas dans un cas exceptionnel »

« Il faut se méfier des psychiatres », dit… le psychiatre

« Ce 1er homme qui s’intéresse à elle, c’est une surprise. Elle en tombe donc amoureuse. Mais il n’a pas vu l’attente qu’elle avait »

Sur Pierre-Marie , le mari, le psychiatre dit : « C’est un rude au labeur qui ne donne pas dans la finesse psychologique »

Il avait décrit Dominique avec une « intelligence fine et aiguisée »

« croyait toujours qu’une intervention extérieure viendrait à son secours. Ce que l’on retrouve chez beaucoup de mères infanticides »

Michel Dubec, le psychiatre, boit un verre d’eau.

« Dominique a gardé les corps des nouveau-nés en tant que tels. C’est très très curieux », soulève le Dr Michel Dubec.

« Pourquoi garde-t-elle les corps sans essayer de les détruire ? », interroge le psychiatre

« Il se chauffait avec une chaudière à charbon, aurait pu les faire disparaître »,dit le psy.Mais elle lui avait dit « Ça leur aurait fait mal »

« Je maintiens que cliniquement, il y a un inceste de l’enfance », déclare le psychiatre

Dr Michel Dubec : « Je maintiens que cliniquement, il y a eu un inceste de l’enfance »

« Madame a des vérités successives. Ce n’est pas être mythomane », poursuit le Dr Dubec.

Cela fait 2 heures maintenant que nous écoutons le psychiatre Dubec, désormais connu par sa phrase « il faut se méfier des psychiatres »

« On n’est pas dans un déni de grossesse mais dans un entre-deux. Elle est dans une dénégation », explique le psychiatre.

« J’ai du mal à vous suivre », intervient finalement la présidente. Nous aussi 🙂

Après une heure de développement, la présidente interrompt le psychiatre « j’avoue, j’ai du mal à vous suivre »

« C’est pourtant très terre à terre », répond le psychiatre sûr de son propos

« Moi j’ai surtout eu l’impression, depuis trois jours, qu’elle est soumise au poids du regard », confie la présidente.

Le psychiatre a cette phrase tellement révélatrice : « J’essaye à tout prix de trouver une explication à ces infanticides, sinon on a rien »

« J’essaie de trouver une explication », rétorque le Dr Dubec. « Parce que sinon on n’a rien. »

Cette dernière phrase du Dr Dubec résume toute la difficulté qu’ont les psys pour comprendre les 8 infanticides de Dominique

« La violence des faits, huit infanticides, fait qu’on ne peut pas chercher à la comprendre vraiment », ajoute le Dr Dubec.

« La violence des faits, huit infanticides… on ne peut pas chercher à la comprendre vraiment », confesse le psychiatre.

Le psychiatre vient de résumer la complexité de ce cas hors norme. Même la psychologie a du mal à comprendre.

« Dominique est dans un brouillage émotionnel », poursuit le psychiatre.

Pendant que le Dr Dubec et la présidente échangent sur elle, Dominique reste immobile, comme prostrée.

Dominique écoute les experts parler d’elle sans bouger.

Le Dr Dubec est toujours à la barre. Il poursuit ses explications : « Elle avait une conscience fluctuante de sa grossesse »

« Une femme infanticide ne donne pas la mort. Elle ne donne pas la vie », estime le Dr Dubec

Après avoir évoqué Freud, le Dr Dubec estime qu’il reste une hypothèse : un délire intérieur

Après Freud, on passe à Kretschmer : « Il est possible qu’elle soit dans un délire intérieur »

Le Dr Dubec décrit le délire de Kretschmer, qui pourrait toucher Dominique . Explications :

Pour comprendre le délire de Kretschmer, petite fiche wikipedia =>

Dominique avait expliqué au psychiatre avoir mis les corps deux par deux dans les sacs pour ne pas qu’ils se sentent abandonnés

« Quand on est psychiatre, il faut faire attention à ne pas manquer d’humanité », souligne le Dr Dubec.

Dominique est toujours assise sur sa chaise, immobile, tandis que les psychiatres tentent de trouver une explication à son geste

L’avocate de Dominique a pris la parole. « Quand je défends quelqu’un, j’ai besoin de la comprendre », martèle-t-elle.

Me Carlier tente de savoir si le manque d’investissement du mari peut expliquer le fait que Dominique n’ait pas investi la grossesse

« Qu’est-ce qui peut rompre la dénégation de grossesse ? », interroge l’avocate de Dominique

« Dominique a toujours le sentiment d’être mise à l’écart. Dans sa pensée magique, elle attend un sauveur », estime le psychiatre

L’audience est suspendue.

Après cette journée pleine de rebondissements, l’audience est suspendue. Elle reprendra demain à 9h.

L’image est terrible : Virginie dans les bras de sa mère effondrée. Son mari, totalement abattu.

Dominique s’effondre dans les bras de ses filles.

Procès Dominique Cottrez – Lundi 29 juin 2015 – 3e jour – Experts – Sage-femme – Tweets de la salle d’audience

Retour à Douai pour la deuxième semaine du procès de Dominique L’audience est ouverte.

Procès : l’audience reprend.

audouin ‏@cocale
Nous avons eu quelques échanges avec Corinne Audouin. En vertu de la liberté d’expression elle a bloqué mon accès à son compte tweeter. J’avais fait quelque réflexions sur ses commentaires qui étaient de nature à influencer le lecteur et ce lundi matin elle a décidé de fermer. Pourquoi ne l’a t-elle pas fait avant ?
Je la reprends à partir d’un autre compte.

Procès Cottrez : cette semaine, place aux experts et aux filles de l’accusée

Dominique a troqué sa tunique noire de la semaine dernière pour une autre à fleurs. Mais toujours sous un autre long gilet gris

Un expert en médecine légale est appelé à la barre.

Première personne à être entendue ce matin : un expert en médecine légale

Cet expert a examiné trois des 8 corps de nouveau-nés. Il s’agissait de bébés nés à terme, précise-t-il.

Il a examiné trois des huit corps. Comme les autres, les bébés étaient nés à terme, explique-t-il

1991 et 2006 sont des dates de décès présumées, selon cet expert en médecine légale.

L’expert évalue les dates des décès entre 1991 et 2006. Le sexe du bébé n°5 n’était pas identifiable, état trop dégradé.

Dominique écoute attentivement le médecin légiste. Son mari et ses 2 filles sont également présents sur le banc des parties civiles

Procès : cette semaine, place aux experts et aux filles de l’accusée

Pendant que l’expert livre son analyse, Dominique écoute. Assise de trois-quarts, elle est plus tournée vers la cour que le public.

Le mari de Dominique est présent. Il est assis sur le banc des parties civiles, entre leurs 2 filles, Virginie et Emeline.

On parle méconium à la barre. Pour tout savoir sur le sujet =>

Coté journalistes, on est beaucoup moins nombreux que la semaine dernière

L’expert en médecine légale cède la place au docteur Michaël Dufour, expert psychiatre

C’est au tour de Michaël Dufour, expert psychiatre, d’être entendu par la cour

Ce docteur a analysé les compte-rendus de la médecine du travail sur D . A aucun moment, un état de grossesse n’a été constaté.

L’expertise de ce docteur est un préalable à d’autres expertises, précise la présidente.

Difficile de faire un compte-rendu des compte-rendus de médecine du travail que cet expert a analysés, on ne l’entend pas

La présidente note que sur les bases de son rapport, il y a quasi absence de suivi médical de Dominique entre 1991 et 2007.

« Entre 1991 et 2007, on n’a pas grand-chose », relève la présidente. En clair, peu d’infos sur les traitements suivis par Dominique

Selon son rapport, entre 1991 et 2000, le poids de Dominique était constant, environ 120 kilos.

Entre 1991 et 2000, le poids de Dominique était constant, de 120 à 130 kilos, selon ces rapports

Dominique , qui doit commenter ce rapport, reconnaît avoir minoré son poids à la médecine du travail pour ne pas alarmer les médecins

Invitée par la présidente à commenter ces rapports, Dominique reconnaît avoir minimisé son poids à la médecine du travail.

Ce matin la cour s’interroge sur le suivi médical de Dominique , qui est épileptique

Dominique , épileptique, a également réduit ses prises de médicaments pour éviter de consulter régulièrement le médecin.

Dominique a diminué sa prise de médicaments contre les crises d’épilepsie pour éviter d’aller trop souvent chez le médecin

Au moment de ses grossesses, D consultait pour l’épilepsie mais de manière irrégulière, mentait sur son poids au médecin du travail

Pour rappel, Dominique dit avoir peur du corps médical depuis son premier accouchement.

Dominique#Cottrez avait expliqué son absence de contraception par sa phobie du corps médical : elle craignait l’examen préalable

Dominique explique qu’elle ne prenait pas la pilule car elle ne voulait pas voir médecin (cf peur) et parce que la pilule fait grossir

La pilule fait grossir, c’est une notion que D avait en tête. C’est une des raisons pour lesquelles elle ne voulait pas la prendre

Le Dr Dufour a terminé d’exposer ces constatations. Il retourne s’asseoir. Les experts se succéderont ainsi à la barre aujourd’hui

La présidente insiste sur la peur de D d’être examinée par un gynécologue. Elle a toujours ce ton à la fois doux, clair et direct.

Dr Lhermitte, expert en toxicologie et génopathie, est appelé. Toute la journée, les experts vont ainsi défiler à la barre.

Le Pr Lhermitte, expert en toxicologie et génopathie, arrive à la barre.
Pr rappel, la génopathie c’est ça :

Il a analysé placenta, méconium et cheveux des cadavres. A la fin de la journée, le corps humain n’aura plus aucun secret pour vous

Le Pr Lhermitte parle du traitement suivi par D contre les crises d’épilepsie. Il détaille les types de médicaments qu’elle a pris.

Un expert explique à la barre comment dater les grossesses à partir des médicaments pris par la mère

L’objectif de ces expertises est de savoir si on retrouve des traces des médicaments que Dominique a pris dans les corps des bébés

La présidente, jusqu’ici très calme, semble légèrement agacée par la réponse confuse de Dominique sur un arrêt maladie

Un médicament a été retrouvé dans le corps d’un bébé, mais Dominique ne se souvient pas l’avoir pris.

Du myolastan, un décontractant musculaire, a été retrouvé dans un des corps des bébés. Dominique ne se rappelle pas l’avoir pris.

Il s’agit du Myolastan, un décontractant musculaire. Dominique dit que parfois, elle a pu souffrir de douleurs au dos.

Me Berton profite de l’expertise sur la datation des grossesses de D#cottrez pour brandir à nouveau le problème de la prescription

Me Berton souligne l’importance des expertises pour dater la naissance des bébés.

Selon l’expert, le dernier est né entre juin et septembre 2000, ce qui a son importance dans le débat sur la prescription.

Après une première série d’experts, c’est au tour de Pierrette Valot d’être entendue. C’est la sage-femme qui a accouché en 1987

Au tour de Pierrette Valot, sage-femme à la retraite, de témoigner. C’est elle qui a pris en charge l’accouchement de D en 1987.


« C’est moi qui l’ai accouchée ? Je ne me rappelle pas », commente sèchement la sage-femme. Ça commence bien.

D#cottrez aurait été traumatisée par une sage-femme lors de l’accouchement de son aînée : à la barre la sage-femme ne se souvient pas d’elle

Pour rappel, D se dit traumatisée par ce 1er accouchement. Selon elle, la sage-femme a tenu des propos blessants à son égard

Dominique avait expliqué avoir été traumatisée par une sage-femme lors de son premier accouchement.

La sage-femme a un très vague souvenir de cet accouchement.

La sage-femme reconnaît tout de même qu’elle peut avoir eu « une voix un peu forte » au moment de l’accouchement de D#cottrez en 1987


La présidente demande à la sage-femme si elle lui a fait des remarques sur le poids de Dominique .

La sage-femme confirme qu’elle conseillait aux femmes en surpoids à l’accouchement de perdre 30 kilos. « Oui, on le disait »


« A chaque fois, on explique aux dames que l’accouchement est plus difficile quand elles sont en surpoids », répond la sage-femme.

« J’ai une forte voix, je disais fortement ‘Poussez, poussez’. J’ai peut-être essayé de la faire pousser un peu plus »

« J’ai une forte voix donc parfois, je dis aux femmes qui vont accoucher de manière très forte quand il faut pousser », explique la sage-femme

La sage-femme peut avoir dit que D#cottrez était « grosse », que sa corpulence pouvait gêner, mais n’avait « aucune intention de l’humilier »

« J’ai pu lui dire qu’elle était grosse, que sa corpulence gênait la descente du bébé. Mais je ne voulais en aucun cas l’humilier »

« J’ai pu lui dire que sa corpulence gênait la descente du bébé. Mais je n’ai pas eu de propos humiliants, je ne voulais pas la blesser »

La sage-femme peut avoir dit que Dominique était « grosse ».

« Mais pourquoi ne m’a-t-elle pas parlé de ce traumatisme ? », interroge la sage-femme en se tournant vers Dominique

– « Pourquoi ne m’en a-t-elle pas parlé (de ce traumatisme) après ? », interroge la sage-femme.
– « Je ne pouvais pas », répond timide

Dominique se lève. Hésite avant de parler. « Je ne pouvais pas le dire », répond-elle finalement.

 La 1ère fois, Dominique a accouché par ventouse. « ça peut être très impressionnant », dit la sage-femme.

Le premier accouchement de a duré douze heures. Les médecins ont utilisé des ventouses.

 Dominique se dit toujours traumatisée par ce 1er accouchement mais pas impressionnée par la ventouse. Elle n’a pas eu de péridurale

« Les ventouses, cela peut être impressionnant », commente la sage-femme. n’a pas été traumatisée par les ventouses mais par ses propos

La sage-femme qui aurait traumatisé D#cottrez a aussi eu affaire aux récriminations de deux autres femmes

La sage-femme a eu quelques soucis avec 2 autres femmes. « C’est vrai que je suis énergique, reconnaît-elle. Mais d’autres m’ont remerciée »

« C’est vrai que je suis énergique », reconnaît la sage-femme de D#cottrez. « Mais d’autres femmes m’ont remerciée ! »

« Malheureusement, on ne peut pas plaire à tout le monde », commente la sage-femme à la voix forte et un peu sévère.

 « Malheureusement, on ne peut pas plaire à tout le monde », reconnaît la sage-femme avec un ton laconique.

La sage-femme « s’étonne » que les 8 accouchements de D#cottrez « soient passés inaperçus »

D’un point de vue médical, elle « s’étonne énormément » que les huit accouchements « soient passés inaperçus »

On passe aux questions. L’avocat général demande à la sage-femme des précisions sur sa carrière

La sage-femme dit n’avoir jamais tutoyé ses patientes, hormis les jeunes filles de 16 ans. Dominique a toujours affirmé le contraire

« Ah non,ça non ! Je n’ai pas pu la tutoyer. On ne tutoyait pas les patients », déclare la sage-femme, contrairement à ce que affirme

« Bon, vous êtes quand même une femme de caractère, on ressent cela », indique l’avocat général à la sage-femme

Le procureur résume ainsi : « Je dirai que vous êtes une femme de caractère Madame, qui sait parler « efficace » aux patientes ».

« J’ai toujours parlé fort. Mais ensuite il y a des femmes qui viennent vous voir et disent ‘je suis contente, ça s’est bien passé »

C’est l’avocat général qui, face la sage femme de 1987, vient de lâcher le concept du « déni de grossesse » au procès

La sage-femme a eu l’occasion de voir deux cas de déni de grossesse dans sa carrière. « Avant l’affaire Courjault, on n’en parlait pas »

La sage-femme a eu affaire à « deux cas de déni de grossesse » à la fin de sa carrière. Mais « avant Courjault, on n’en parlait pas »

« Déni de grossesse » : c’est la première fois que le mot est lâché au cours du procès

C’est Me Carlier qui se charge des questions pour la défense. Elle rappelle les règles de déontologie pour toute sage-femme

« Je lui ai certainement conseillé » de perdre 35 kilos, « oui », explique la sage-femme face aux questions de la défense.

– « Vous avez tellement expliqué qu’elle en est traumatisée », observe Me Carlier.
– « Je n’y peux rien », rétorque la sage-femme

« ‘La prochaine fois, vous tâcherez de perdre 30 à 35 kilos.’ Oui je lui ai certainement donné ce genre de conseil »

« C’est sûrement un bon conseil mais pensez-vous que l’accouchement est le moment de donner ce genre de conseil ? », s’emporte Me Carlier

Me Carlier s’énerve face à la sage-femme. « Est-ce que vous pensez que l’accouchement est le moment de donner ce type de conseil ? »

« Considérez-vs qu’il soit sans danger de lui expliquer qu’il faut perdre 35 kilos, qu’il faut écarter les graisses pour sortir le bébé ? »

D’autres femmes n’ont pas apprécié le comportement de cette sage-femme. Elles ont porté plainte. Pierrette Valot a gagné son procès

Deux femmes ont porté plainte contre la sage-femme. Cette dernière a gagné son procès.

Me Carlier vient de rappeler les faits. « On vous a considérée comme dangereuse. On vous a gardée 26 ans, mais pas un an de plus »

« C’était une querelle de personne. » Face à Me Carlier qui hausse le ton, la sage-femme ne se laisse pas déstabiliser.

La présidente en profite pour rappeler que ce n’est certainement pas le procès de la sage-femme.

« J’ai accouché une autre dame de 160 kilos, il ne s’est rien passé derrière… Si elle l’a compris comme ça, je m’excuse »

Me Carlier à la sage femme : « vous avez joué un rôle très lourd dans la perception qu’a D#cottrez de la maternité ! »

Me Carlier insiste auprès de la sage-femme. « Vous avez joué un rôle très lourd dans la conception de la maternité de Dominique « 

La sage-femme : « Je ne pense pas qu’on puisse tout me mettre sur le dos. Je ne suis pas la cause, je pense qu’il y en a d’autres »

L’audience est suspendue quelques minutes. Atmosphère tendue.

Après ce dernier échange vif, la présidente suspend l’audience pour 15 minutes. La sage-femme s’en va

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L’audience reprend. Le docteur subtil, expert en gynécologie, nous livre son rapport et son analyse s/ accouchements de Dominique

L’audience reprend avec le témoignage du Dr Damien Subtil, expert en gynécologie.

Le docteur explique qu’il a été surpris en rencontrant Dominique « C’était le contraire du monstre que j’avais entendu parler »

Le Dr Subtil dit qu’il a été frappé par le mauvais accueil fait à D lors de son 1er accouchement. « ça m’a révolté, mais pas étonné »

Le Dr Subtil sort un peu de son rapport. Il présente des excuses à D au nom du corps médical. « On lui a fait du mal », affirme-t-il.

« Pour moi, le mauvais accueil lors de son premier accouchement a été central », estime le docteur Subtil.

« La parole rapportée par Dominique m’a révolté mais ne m’a pas étonné ». Le docteur évoque « la maltraitance dans les hôpitaux »

Le docteur humaniste « sort de son domaine » et « s’excuse du mal fait » à Mme au nom du corps médical…

Un expert gynéco est « persuadé » que mme a vécu un réel traumatisme lors de son premier accouchement

« J’ai compris que madame était dans une spirale infernale, même si je ne suis pas psy », dit le gynécologue.

C’est un rapport totalement engagé que livre le docteur Subtil.

« Ce que dit le spécialiste lors de l’accouchement s’imprime en vous comme une certitude » dit l’expert à propos de D#cottrez

L’expert gynéco est certain que le cas est un déni de grossesse mais pas certain que son rapport (très) subjectif serve l’accusée

Dominique se tourne vers l’expert en gynécologie et esquisse un sourire, visiblement satisfaite de ce qu’il dit.

Dominique a beaucoup pleuré pendant que le docteur parlait.

« C’est un compte-rendu déconcertant », relève la présidente. Le docteur n’a pas parlé de médical mais de psychologie.

L’expert Subtil revient sur cet épisode stupéfiant où D#cottrez accouche à l’hôpital où elle vient de faire un scanner mais nul ne voit rien

– « Vous nous dites, dire cela [remarques sur le poids] à ce moment-là, c’est pas bien ? »
– « C’est plus que pas bien… ça laisse des traces »

Pour le docteur Subtil, Dominique Cottrez a fait un déni de grossesse. Rappelons que l’expert est docteur, pas psychiatre.

Je voulais dire « gynécologue » à la place de « docteur », au temps pour moi. Vous suivez, c’est très bien 😉

Docteur expert en gynéco, docteur expert en psychiatrie, docteur expert en médecine légale. Tt le monde est docteur et expert

La douleur provoquée par l’accouchement est assimilée à la douleur ressentie lors de la section d’1doigt, nous apprend ce gynécologu

L’expert en gynécologie juge que l’attitude de la sage-femme pendant le premier accouchement de Dominique est « très malfaisante ».

« Sur 400 accouchements par mois, 2 à 3 femmes viennent sans jamais avoir consulté pendant leur grossesse », estime le Dr Subtil.

Me Berton : – « La chance de survie d’1enfant qui naît dans les WC, sans assistance médicale est moindre que ds un hôpital ? »
Le Dr: – « Oui »

Ce n’est pas vraiment son rôle, mais le Dr Subtil dit qu’après avoir connu l’histoire de Dominique , il comprend ses gestes

« C’est le 1er qui était terrible. Après elle n’a plus le choix, elle ne fait que répéter. Mais je pense qu’elle le fait à contre-cœur »

L’audience est suspendue et reprendra à 14h15.

L’audience est suspendue. Reprise à 14h15.