8 mars 2020 – Caroline Fourest – Tribunal populaire

Tribunal populaire

8 mars 2020 – Caroline Fourest
En ce 8 mars, Laurent Delahousse recevra trois femmes dans « 20h30 le dimanche », une journaliste, une romancière et une essayiste :
– Anne Sinclair à l’occasion de la sortie de son dernier livre qui relate l’histoire de son grand-père, « La rafle des notables » (Grasset)
– Leïla Slimani, qui publie cette semaine son troisième roman, « Le pays des autres » (Gallimard)
– Caroline Fourest, auteure de « Génération offensée » (Grasset)
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Laurent Delahousse :

Woody Allen finalement interdit de publication, de diffusion, qu’est-ce que vous en pensez au fond de vous ? C’est une censure de plus ?

Caroline Fourest :

Là on tombe dans la police de la culture, parce que contrairement  à d’autres affaires, il ne s’agit pas de le récompenser. Il ne s’agit pas de l’applaudir, là il s’agit de le laisser donner sa parole, sa version. Sur sa vie d’abord et il en a le droit, sur une affaire qui a été jugée. En tout les cas qui n’a pas été au bout parce qu’il n’y avait pas de preuves contre lui. Et donc vouloir l’empêcher parler au lieu de lui répondre, Ça c’est le problème de la dérive d’un tribunal populaire qui s’érige à la place de la justice.


Les Mémoires de Woody Allen ne seront pas publiées

tribunal populaire
Ronan Farrow a déclaré que la décision initiale d’Hachette de publier Woody Allen témoignait d’un manque « de compassion pour les victimes d’agressions sexuelles ». Mais l’indispensable compassion pour les victimes ne saurait justifier que l’on piétine et la liberté d’expression et la justice. On le fait en ignorant le droit des accusés à faire entendre leur point de vue. Ceci se fait plus encore lorsqu’ils ont été blanchis des accusations portées contre eux.
Si l’on ne résiste pas à cette pente, en arrivera-t-on bientôt, dans les procès, à interdire aux accusés de se défendre. Le prétexte sera que leur parole offenserait les victimes ?
Après cela, c’est bel et bien à ce déni de l’État de droit que la censure ouvre la porte. Cette censure dont est victime Woody Allen.

L’hommage à Polanski, malgré tout

L’hommage à Polanski, malgré tout
28/10/2017
Cinéma. En pleine affaire Weinstein, difficile de rendre hommage à Roman Polanski. Pourtant, la Cinémathèque tient bon, avec une rétropectivede ses œuvres à partir de demain, lundi.

« Nous ne décernons ni récompenses ni certificats de bonne conduite. Notre ambition est autre : montrer la totalité des œuvres des cinéastes et les replacer ainsi dans le flux d’une histoire permanente du cinéma », souligne la Cinémathèque alors que la rétrospective doit se dérouler à partir de demain, 30 octobre et jusqu’au 3 décembre.

« De ce point de vue, l’œuvre de Polanski, entre films de genre et confessions douloureuses, raconte rien moins que le XXe siècle, ses innombrables tragédies et leur nécessaire et souvent sublime mise en spectacle. Elle nous paraît donc plus que jamais indispensable », insiste l’établissement culturel.

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J’avais J’avais 14 ans quand mes parents m’ont emmenée voir Chinatown.
J’ai pu réaliser, grâce à ce film, ce que je vivais à la maison et combien mes parents étaient pervers.
Polanski savait de quoi il parlait. Il a vécu un enfance horrible. Nous étions en 1974 en pleine libération sexuelle et tout était permis, voir même encouragé.


CINEMATHEQUE – DU 30 OCTOBRE AU 25 NOVEMBRE 2017
MERCREDI 1 NOVEMBRE 2017, 20H00
SALLE HENRI LANGLOIS
20h00 → 22h05 (122 min)
Ouverture de la rétrospective en présence de Roman Polanski
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Bref, chez Polanski, l’œil voit, mais c’est le corps qui ne répond plus. Ou alors : quand le corps est immobilisé, l’œil se met à voir des choses échappant aux autres sens. C’est ce qui arrive dans le dernier acte du Pianiste, dont le personnage-titre, forcé de se terrer dans des appartements, assiste impuissant à l’insurrection de Varsovie. Puis il découvre une ville en ruines qui est presque aussi fantasmagorique que les mains masculines sortant des murs dans Répulsion, mais qui n’en ressemble pas moins aux images télévisuelles de Grozny ou Alep. Cependant, de la même façon qu’il retourne comme un gant les clichés antisémites sur l’argent, le film inverse l’habituel traitement polanskien du psychisme : c’est quand il est cloîtré que le héros retrouve son identité, d’être humain, de Juif, de pianiste du nom de Szpilman, avec la complicité d’un énigmatique officier de la Wehrmacht.
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Gilles Esposito


Film – Chinatown de Polanski – 1974 – Dialogues révélant l’emprise et les viols par inceste du père sur sa fille