BMP – Corps au visage de profil, coloré jusqu’au bout des ongles

BMP – Corps au visage de profil, coloré jusqu’au bout des ongles
Je vais être ré-hospitalisée bientôt, ça me grignote le cerveau ! Tu as l’impression que cette nouvelle, imprévue, va te faire tout perdre. Chaque nouvelle hospitalisation devient de plus en plus difficile.
Mais bon c’est ainsi que va la vie. Mais les lendemains seront plus souriant avec des jours meilleurs. C’est vrai, je ne vais pas me laisser abattre ! positivons, positivons ! Le soleil est là en ce jour, chouette ! dans ces moments-là, j’apprécie encore plus à prendre mon pinceau. Je prends ma feuille, mon pinceau, la peinture, ou autre médium et je mets beaucoup plus de couleurs dans mon cerveau.

Comment avez-vous concrétiser votre esquisse ?

Je dois recréer de la légèreté, de la douceur et cela grâce à beaucoup de couleurs vives. C’est ce que je voulais faire naître en ce jour, pour accompagner ce beau soleil. Par ailleurs, lorsque je me suis installée derrière mon bureau, je voulais vraiment sentir le pinceau dans ma main, le faire bouger entre mes doigts. Je souhaitais le sentir, observer son déplacement sur la feuille, observer aussi mon poignet bouger. En fait, je souhaitais beaucoup beaucoup de mouvements, pour provoquer une danse des couleurs dans mon cerveau. Je voulais danser avec le soleil et mon cerveau devait me suivre !
Je crois que le fonctionnement de notre humeur se trouve dans le cerveau et il se positionne en haut et dans notre tête. Il fait apparaître des expressions sur le visage. Ce n’est pas pour rien, quand on dit que le visage et que les yeux nous disent des choses. Mon idée était donc de faire apparaître un visage de profil avec un mouvement des mains qui rentreraient dans une grande délicatesse. Délicatesse par rapport à la position de celles-ci et dans la position des doigts. Un peu comme si une de ces mains allait effleurer légèrement le dessous du menton pour aller jusqu’au cerveau. En fait ce visage profite de la douceur et de ce soleil d’aujourd’hui. Tout un ensemble.
J’ai donc fait apparaître avec plaisir ce visage sur ma feuille. Ce visage devait parler de lui-même. On devait percevoir que quelque chose se passait à cet instant précis. Ce quelque chose c’était d’apporter de la gaîté à l’aide des couleurs dans mon cerveau mais aussi autour de moi. Puis j’ai terminé mon esquisse en dessinant les mains. Dans ma tête il y avait, à ce moment-là, l’apaisement. C’était comme si tout le reste, tracas, angoisses, dissociations, avaient enfin disparu. Rien ne devait se mettre en travers de mon cerveau, pour que les couleurs lui redonnent un peu de moral. Le soleil devait rentrer lui aussi dans mon cerveau. Je savoure toujours ce moment où je dépose les couleurs, car c’est comme si une autre vie allait s’immiscer et créer de l’imprévu.
Alors là, je suis allée de tout cœur, entre le jaune, le vert, le bleu et le marron. En passant par la couleur orange et le rouge, je me régalais. Je n’ai même pas cherché à contrôler le sens de mouvement de mon pinceau, car, comme je l’ai écrit, je souhaitais tenir mon pinceau et surtout ramener un peu de chaleur autour de moi et autour des autres. Toutes les finitions ont été faites aux pinceaux y compris les cheveux.

Quels matériaux avez-vous utilisé ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon à papier HB, comme médium la peinture aquarelle.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

J’observe de loin ma production qui était installée sur le chevalet. Je souris et je me dis :  et bien voilà, il suffisait de faire apparaître une production colorée et je me sens plus légère. Ah si dans la vie si tout pouvait être aussi facile 🙂 un jour je bougerais mon nez et hop tout ira mieux 🙂 !
En attendant le temps du présent s’est un peu écoulé et j’ai passé un bon moment. J’observe l’extérieur et je viens de m’apercevoir que Monsieur l’arbre bouleau, avait rudement pris de l’ampleur, et de la force. Les belles racines qu’il doit avoir.
En fait cette force c’est comme un soleil c’est trop fort.
Il y a cette pensée qui surgit et qui ne me quitte plus depuis quelque temps. Une pensée que j’ai observée. Par moment, quand je ne suis pas trop en état de peindre ou quand je ne peins pas assez longtemps, je me vois m’exploser. Un jour le l’ai dit à mon psy, en riant. Je trouve mon ressenti dans ce cerveau ridicule par moment et ça de plus en plus. Celui-ci m’a répondu tant que vous arrivez à me le dire.
J’aime peindre, toucher les divers médiums car ça n’explose pas et je n’explose pas ou autre.

BMP – Il arrive que j’ai envie de crier au point de me décoller la peau du visage

BMP – Il arrive que j'ai envie de crier au point de me décoller la peau du visage

« Le cri du visage , un cri de joie ou de colère.”
Il arrive que parfois j’ai envie de crier au point de me faire décoller la peau du visage et même celui-ci!

Comment allez-vous concrétiser votre esquisse ?

J’aime traduire le cri par une forme. Que je mette ou non de la couleur, je prends toujours autant plaisir à faire apparaître une esquisse. Il y a quelque chose que j’ai observé et cela, il n’y a pas longtemps, quand j’ai eu terminé de faire naître mon ébauche, je sens dans ma tête une grande légèreté. J’ai l’impression que je viens de déposer sur ma feuille quelque chose de trop lourd pour mon cerveau et que ça soit pour retranscrire un bel événement ou pour faire apparaître quelque chose de plus mouvementé.
Ce cri est peut être un cri de colère ou de joie. Négatif ou positif ! Mais concernant la production de ce jour, je ne le savais pas, je voulais dessiner un cri, qui nous attrape les tripes !
Ce que je souhaitais faire apparaître, c’est le mouvement de la bouche grande ouverte qui laisse sortir le cri, peu importe le son qui va être émis et qui va résonner dans les oreilles. Je ne savais pas non plus, si ce cri serait fort ou faible, en tout les cas il serait là.
Peu importe si c’est un cri de souffrance, de douleur ou si c’est un cri de joie et de gaieté. Il sera là et il sortira toujours du même endroit, c’est-à-dire du fond du corps en passant par le larynx, la gorge et la bouche. Pour moi, le point de départ d’un cri restera toujours dans le cerveau, parce que les émotions se trouvent dans ce lieu. Après il se faufile dans le corps et ensuite il se fait entendre. Ce n’est pas rien, quand on dit qu’un corps s’exprime.
Que j’ai ou que je n’ai pas d’intérêt pour ce cri, peu importe, il sera là et il sera sur ma feuille, sans le son, avec le mouvement et il ne dépassera pas les limites de ma feuille, enfin pour le moment!
J’ai donc commencé par faire apparaître l’esquisse. Celle-ci n’était pas terminée, que je savais que ce serait la couleur bleue qui dominerait.
Peu importe si c’est un cri de douleur ou un cri de joie, le bleu sera là. Peu importe également le mouvement qu’il prendra. Du moment qu’il ne va pas plus loin que les bords de ma feuille. Le visage est apparu sur celle-ci et j’avais cette envie de le rendre encore plus présent. J’ai eu cet l’instinct subitement de rajouter avec mon crayon à papier des couleurs grises beaucoup plus présentes, même si dans ma tête je ne savais pas comment faire parler ce cri avec des mots pour dire ce qui se passe en moi. En fait, je m’en fous et on s’en fout !  🙂 ce qui compte, c’est le mouvement ! Les traits du visage commençaient à prendre vraiment forme. j’ai mis un peu de dégradé de gris par-ci par là et la couleur prenait place sur ce visage. Ce n’est qu’après que j’ai commencé à prendre le médium pastel sec de couleur bleue.
Plus j’avançais dans les couleurs, plus j’avais envie que ce visage se décolle de ma feuille ainsi que son cri mais emmenant avec lui les limites qu’il ne devait pas dépasser ! En fait je voulais donner vie à ce cri et peu importe comment il apparaîtrait une fois décollé de ma feuille, les limites seraient là et il n’y avait plus rien à craindre.
D’habitude j’ai envie que mes productions ne sortent pas de la feuille, la feuille étant une limite, mais pas cette fois-ci. Le mouvement pouvait se déplacer tout en restant dans un cadre bien délimité. Celui-ci devait exister, peu importe si c’était un cri de joie, de bien-être ou de colère. Ce mouvement était là et pour cette fois-ci la feuille n’était pas assez grande, mais les barrières oui.

Quels matériaux avez-vous utilisé ?

Cette production a été conçue sur une feuille de format 36 x 46 cm. J’ai pris un crayon à papier HB pour faire naître mon esquisse. J’ai utilisé les crayons 3B. 8B. Pour les couleurs c’est les couleurs du pastels secs.

Que ressentez-vous face à votre production ?

Je mets mon dessin sur le grand chevalet et là je me dis le cri est là, il est sur ma feuille. Je ne sais pas si c’était un cri de bonheur ou un cri de souffrance. Je ne voulais pas non plus le savoir ! Celui-ci est existant.
Je regarde ma création beaucoup plus tard, et quand je passe devant elle, je trouve que ce cri n’est pas assez fort. Mais j’y vois les limites sécurisantes ! En fait c’est mon charabia 🙂