BMP – Deux visages 

BMP – Deux visages
Deux visages : où comment ne pas laisser la tristesse envahir un moment de plaisir. Décoller le masque de tristesse pour garder les émotions douces ! Émotion positive.
Comment ne pas se laisser aller ? Garder la tête haute, hors de l’eau. Un mélange de peinture aquarelle et des crayons noirs. Je souhaitais en observer la finition et l’émotion. Voilà qu’elle était ma nouvelle idée.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Pour commencer, je devais trouver l’idée de la forme que je voulais esquisser sur la feuille que je trouve parfois trop blanche. Trop le silence ! J’avais l’idée de mélanger deux attitudes complètement différentes et travailler avec les émotions puisque cela, c’est quelque chose que j’apprécie beaucoup de plus en plus. Ça je l’ai découvert avec l’aide d’Emmanuelle, d’autant que cela me permet de déposer un surplus comme si de rien était, surplus transformé par moment en émotion esthétique. Mais dans des formes diverses.
J’ai donc pensé à retranscrire dans l’instant présent, l’émotion et la tristesse. Mais en les dessinant par deux formes différentes, par exemple comme deux masques.  Cela permettant de décoller cette tristesse négative du visage qui lui veut savourer l’instant présent. Je ne voulais pas que le bien-être soit abîmé par cette tristesse qui peut débarquer rapidement et tout détruire, ou bien même chambouler en un instant. Sans oublier de rajouter mon idée du départ :  mélanger sur mes formes dessinées au crayon deux médiums différents : de la peinture aquarelle et des crayons noirs. Je souhaitais qu’il y ait une démarcation nette, afin que l’on puisse bien voir que la tristesse se retirer du visage, visage qui savoure l’instant, qui savoure l’apaisement.
J’ai donc fait apparaitre en premier, le visage qui est la tristesse, puis le deuxième visage qui savoure. Je savais que tout se jouerait pour faire apparaître une émotion douce, grâce aux médiums que j’aurais choisis et par les petites formes que j’avais l’idée de déposer en plus pour apporter plus de forme sur l’une des deux créations. Une fois cette esquisse terminée, j’ai utilisé les deux médiums que j’avais l’intention d’utiliser pour les deux visages.
J’ai commencé par donner vie au visage qui savoure cet instant présent à l’aide de mon pinceau et de la peinture aquarelle avec les  tons suivants : jaune, marron, blanc et rouge. Puis j’ai continué par recouvrir le fond qui entoure ces deux visages. Je suis passée, par le vert, bleu, violet, et du blanc. J’ai attendu que cela sèche, puis je suis passée à l’étape suivante, la dernière : mettre en mouvement la couleur noire de mes crayons, avec ces petites formes différentes. C’est ainsi qu’est née ma production. Dans le calme et dans les deux mouvements différents. Quelques finitions faites aux crayons de couleurs aquarelle.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille de 36 x 46 cm. Comme médiums, j’ai des crayons Faber-Castell Pitt artis pen de couleur noire et de la peinture aquarelle.

Que ressentez-vous en face de votre création ?

J’observe ma production. Je suis attirée par le visage aux couleurs marron, rouge et jaune. Je me sens moins nauséeuse et moins lourde dans mon ventre. En fait je crois que j’ai déposé cette fatigue qui me rend, par moment bien triste, je me sens plus légère dans ma tête. Youpi !  🙂

BMP – Le clown


C’est un tout petit bonhomme, dont le corps est rembourré de chiffons, vêtu comme un arlequin, avec sa large salopette. Un nez rouge tout rond qui domine son visage et son sourire derrière lequel se cachent parfois de lourd secrets.
Ses rires et ses mimiques nous font oublier un court instant que nous sommes un peu comme lui finalement. J’aurais tendance à écrire que derrière ce masque, le clown a parfois le sentiment d’exister à mi-temps, du moins pas ne pas être regardé en tant que personne entière. C’est ce que je ressens souvent.
Dans le groupe de parole de Chambray, j’étais ce petit clown qui par moment apportait ce petit plus, ce côté détente et ce côté rigolo : « tu me fais rire ». Mais au fil du temps je percevais de plus en plus que finalement on ne me prenait pas totalement telle que j’étais. On ne percevait que la facette du clown ce côté qui ne dérange pas et qui ne plombe pas l’atmosphère. Au début cela ne me faisait pas mal, mais à la longue il s’est passé quelque chose qui a fait que. Je pensais que je ne devais pas “bousiller » cette facette du petit clown qui fonctionnait dans ce groupe, ce côté de moi qui était accepté. Ce côté finalement positif, “tu nous fais du bien » ! Mais en moi je savais ce qui se cachait derrière ce clown joyeux à savoir un clown bien triste par moment et dissocié. Mais je savais que cette facette faisait du bien au groupe et je ne voulais pas l’abîmer, j’avais cette impression que si celle-ci disparaissait il y aurait ce manque et ça je ne le voulais pas, je pensais aux personnes dans ces moments-là. C’était important.
Mais je sais aussi que parfois la plaisanterie aide à dire des situations vraies, grâce à l’humour ; même si ces situations sont tristes. Une pointe d’humour aide à cela.
Alors mon dessin sera de dessiner ce clown qui sous ses blagues, était triste.
J’aurais pu dessiner un clown heureux avec un grand sourire, derrière lequel se cache la tristesse, mais dessiner cela, c’est continuer à masquer. Je peux être un clown joyeux et triste, un peu comme tout le monde finalement ?

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Pour ce clown, je voulais dessiner un chapeau et nez rouge, mais surtout représenter une tristesse.
Mais peut-être aussi, dessiner une démarcation à ma façon, pour faire comprendre que ce clown c’est peut-être moi. Pour cela, j’avais mon idée : sur le côté droit de ma joue j’ai toujours cette cicatrice que je dissimule toujours avec le maquillage car pour moi, elle est bien trop visible et je la ressens comme énorme.
Mon idée était donc de mettre sur cette joue, une couleur bien différente de l’autre joue. Cela aiderait à comprendre la présence des deux en moi.
J’ai donc commencé à dessiner celle-ci sur ma feuille, c’est la majeure partie de mon dessin. La suite, le reste des détails, ont été faits directement avec mon pinceau et les différentes couleurs.
Je voulais que cette émotion de tristesse envahisse ce visage, même si je voulais y mettre une couleur de « robe » dans un mouvement de gaieté et de tristesse.
Parce que, je peux blaguer, rire et passer dans la minute qui suit, dans une profonde tristesse. Cette tristesse qui peut être incompréhensible pour les autres, ou même ne pas être perçue, mais moi je sais qu’elle est bien là.
C’est ça aussi le charme d’un clown c’est savoir faire, transmettre du rire tout en se servant d’une douleur.
L’émotion est là ! Juste faire oublier pendant un court instant la peine, les soucis d’une personne.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm
Crayons graphic HB. Peinture aquarelle.

Pour terminer, je voudrais rajouter un texte qui a été écrit par A.Schmitt/G.Gustin et chanté par Annie Cordy pour rendre hommage à Charlie Chaplin…
Je trouve cette chanson émouvante, elle dit beaucoup :

Il y a des jours où les pantins
Où les pierrots les arlequins
N’ont plus envie de faire rire
Il y a des jours où dans leur voix
Où dans leur tête ou dans leurs bras
Ils sentent tout le poids de vivre
S’ils font encore des cabrioles
C’est que le rideau s’est levé
Si leurs yeux brillent comme des lucioles
C’est qu’ils viennent juste de pleurer

Le clown est triste
Pardonne-moi  Il y a des jours où le cœur n’y est pas
Pardonne-moi
C’est comme ça
Tu n’y es pour rien
C’est que je viens
De faire à l’envers le chemin
Le clown est triste
Tu vois Il y a des jours où l’ont se dit
J’en ai fait rire des petits
Et des grands
Quelle récompense !
Je me souviens de mes débuts
Lorsque j’étais si loin du but
A répéter mes pas de danse
J’imaginais des foules entières
Se dresser quand j’apparaissais
Comme pour les stars dans les lumières
Qu’avec passion
J’applaudissais
Le clown est triste
Pardonne-moi
Il y a des jours où le cœur n’y est pas
Pardonne-moi
C’est comme le parfum des jardins
Lorsque l’automne tire à sa fin
Le clown est triste
Tu vois Puis les photos, les projecteurs
Les bravos qui vont droit au cœur
Et mon portrait sur les affiches
Et les tournées dans tous les sens
A ne plus avoir de bon sens
Et la solitude
Des riches
Ne plus savoir à qui se plaindre
Sans qu’on t’dise
De quoi t’plains-tu?
N’avoir soi-disant rien à craindre
Alors que l’on se sent perdu
Le clown es triste
Pardonne-moi Il y a des jours ou le cœur n’y est pas
Pardonne-moi
C’est comme ça
C’est mon chagrin
C’est pas le tien
Mais j’compte sur toi pour me tendre la main
J’en ai besoin
Tu sais Fallait qu’j’en parle à quelqu’un
Voilà
C’est fait Ça fait du bien
Le clown est triste
C’est tout

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Quand je regarde ce clown sur le chevalet, je me dis que oui c’est cela. On connaît tous ces clowns mais que se cachent-t-ils vraiment derrière ces rires ?
Je me disais que tous les peintres dessinaient leur clown qui était en eux. On a tous une partie de ce clown en nous finalement. Peut-être que je dessinerais un autre clown mais là plus joyeux !
Quelques liens :
BERNARD BUFFET, LES CLOWNS

Bernard Buffet, Les Clowns

https://www.google.fr/search?q=bernard+buffet+clown&tbm=isch&source=hp&sa=X&ved=2ahUKEwj6vK6Hs8PiAhWRyoUKHQjgDlcQsAR6BAgDEAE&biw=1131&bih=368