Quand j’ai pensé à aborder cette thématique : savoir se protéger, je me suis tout d’abord dit que je devais arrêter de parler de ces sujets qui déstabilisent. Mais Béatrice tu vas ou là ? ! 🙂
Oui, ce n’est simple de savoir bien se protéger des reproches, des critiques ainsi que des moqueries, mais aussi de se protéger des jugements des autres. C’est encore moins facile, d’avoir soi-même une parole totalement impeccable. Oui, il est facile de se laisser aller à critiquer autrui. Par contre, il est autrement plus difficile de se protéger du jugement des autres ou encore de leurs émotions négatives qui peuvent, par moment vraiment nous secouer, au point de nous remettre en cause. Sans oublier les vampires psychiques, ces personnes qui nous pompent notre force et qui s’en nourrissent sans rien donner en échange, même si un retour n’est pas obligatoire ! Mais je parle de la façon de faire qu’a la personne, de son attitude. Malheureusement je ne m’en rends pas compte tout de suite et les conséquences sont alors dures à vivre.
En ce moment, quand on m’attaque, j’aurais tendance à me faire transparente, car je suis consciente que je suis beaucoup plus vulnérable que d’habitude. Avoir du répondant devant la personne qui m’attaque, je ne sais pas faire ; j’ai alors l’impression d’être petite dans mon corps et que l’autre peut m’écraser sous son pied définitivement et sans scrupules.
Pourtant j’essaie d’apprendre à me protéger, mais par moment mon cerveau l’oublie complètement ; c’est comme si la barrière de protection envers les autres avait sauté à cause de la frayeur. Dans ma tête je me sens terrorisée quand on m’attaque, mais par moment je trouve que c’est vrai. En fait, c’est le fait que je suis terrorisée qui me pousse à penser que l’autre a raison de me faire du mal, que je le mérite, sauf que là, c’est mon passé qui me rattrape. Mais cela, je ne le sens pas de suite. Je suis sous l’emprise de la frayeur, mes moyens disparaissent et ça se termine par une dissociation. Puis, l’apaisement dans mon cerveau revient doucement, y compris mes réactions et mes moyens. Alors il me faut absolument apprendre à me protéger pour éviter de souffrir de la méchanceté des autres, mais aussi par moment par leur manipulation qui me terrorise. Me protéger moi je ne savais pas trop ce que cela voulait dire vraiment. C’est en travaillant sur le blogue avec l’aide d’Emmanuelle que je l’ai appris. J’étais la femme pourquoi faire du mal, pourquoi se faire du mal entre nous gratuitement pour faire souffrir, cela me dépassait. Il m’arrive encore à ne pas trop comprendre cette attitude. Mais j’ai beaucoup murie là-dessus.
Maintenant, quand on me fait du mal, j’apprends à démêler le vrai du faux en prenant un crayon et une feuille, car en général, quand on touche une corde sensible, souvent je prends tout pour argent comptant. Après j’essaie de faire la différence entre la critique constructive et la méchanceté gratuite. Tout comme j’apprends à prendre du recul et à ne pas répondre tout de suite à cette méchanceté même si je suis hors de mes gonds et en colère. Dans ces moments-là, je prends un glaçon et je le serre très fort dans ma main. Je suis plus dans un échange que foncer dans la personne. On s’explique ! Bon cela ne fonctionne pas à chaque fois, mais j’essaie. Ce n’est pas simple à mettre en place, mais tout s’apprend et pour cet apprentissage, il n’y a pas de limites. Que de choses à écrire je trouve sur ce fait, un vrai débat !
Pour accompagner mon texte, je vais donc faire naître une production.
Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?
L’idée était donc de dessiner un cœur et en dessous une personne qui s’y abrite. La posture de la personne montre bien le fait qu’il faut se protéger, du moins apprendre à se protéger. Pour faire parler la souffrance que la personne ressent quand elle est critiquée, mise en boite, j’ai dessiné des flèches qui transpercent le cœur, mais elle ne touche pas la personne. Le cœur est fort, car la personne a appris à se protéger.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Pour recouvrir mon esquisse de couleurs, j’ai pris plusieurs crayons et une touche de peinture aquarelle. Les finitions ont été faites au fur et à mesure.
Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. J’ai utilisé plusieurs crayons comme des crayons pour calligraphy : set de couleur grise, argenté. Des crayons Faber-Castell pitt artist pen, un feutre rouge et du pastel.
Que ressentez-vous face à votre production ?
Je regarde ma production, je me sens comme dans ma coquille, j’ai des frissons qui me font mal. Prendre mon crayon et avoir ce rendez-vous avec les couleurs m’a fait du bien. C’est un sujet très intéressent et qui donne à réfléchir.