BMP – Des formes cubistes mélangées

BMP – Des formes cubistes mélangées
Je  souhaitais prendre un peu de bon temps en mélangeant dans une même production diverses formes, des formes de chapeaux, de visages, de corps dissimulés et enfin des bras terminés par des mains. Peut-être qu’il ne serait peut-être pas facile de repérer ces différentes formes.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Ce que je souhaitais, c’était de créer une composition qui me conduise davantage dans la complexité de ces formes cubiques. Il me semble que je n’avais jamais essayé. Je suis retournée sur mon blogue et rien ne me semblait compliqué concernant ce domaine, donc là, j’allais me lancer.
Je me suis donc installée devant ma table à dessin, j’ai pris mon crayon HB. Ma feuille blanche était devant moi et j’ai commencé à faire apparaître mes premiers traits. L’idée de départ était de ne faire apparaître que des chapeaux, car qui dit été, dit soleil, dit chapeau pour se protéger. (Même si cette année le soleil est souvent remplacé par madame la pluie). Mais en ne faisant que des chapeaux, je ne ressentais pas de plaisir à dessiner. Il n’y avait pas non plus cette complication que je recherchais pour faire évoluer le cubisme. Cela m’a donc déviée de mon idée première sur les chapeaux et j’ai décidé de rajouter des mains, des bras, et des visages. Les corps sont venus sans que je ne le veuille vraiment, mais il fallait bien quelque chose pour relier les bras, les figures et les chapeaux.
C’est ce petit quelque chose, cette forme inattendue, qui a fait finalement naître cette création et tout son ensemble. Cette espèce de mélange légèrement en fouillis. Enfin, c’est ce que je ressens quand je regarde mon esquisse une fois terminée.  Mais ce n’est pas grave. Je pensais que les couleurs choisies feraient naître une certaine harmonie dans ce désordre.
Mais à ce moment-là, je me suis rendue compte que certes cela m’amusait de dessiner comme cela, mais que quelque chose clochait. J’ai donc déposé mes couleurs sur cette esquisse. J’écris ”cette » esquisse parce qu’à ce moment-là, précis, elle ne m’appartenait plus. Trop prés d’elle, je ne savais pas trop.
Ce « quelque » chose qui cloche, a fait que cela a changé dans ma tête. Je me sentais plus loin vis-à-vis de mon pinceau, celui-ci me paraissait plus léger et les couleurs étaient moins dans le mélangent.
J’ai pris plaisir à déposer la couleur. Mais je pense que je ne cherchais plus non plus à repérer les formes. Je les observais une fois peintes, une fois que toutes les couleurs étaient déposées sur ma création. Là mon regard était différent. En fait je pense que celui-ci a changé régulièrement au cours de la naissance de cette production. J’ai finalisé par quelques finitions faites aux feutres.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille de 36 x 46 cm. Comme médium j’ai utilisé de la peinture aquarelle, des feutres pour les finitions et un crayon HB.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

J’observe ma production de loin. Je trouve qu’elle n’a rien à voir avec les autres créations. C’est un essai que je souhaitais faire. Dans ma tête, je ne me sens pas aussi emballée que d’habitude. Je me sens comme instable, comme mon cerveau qui me semble bouger dans tous les sens. Une angoisse est apparue, mais elle est vite repartie. Peut-être que je referai une autre composition, cubiste, mais différemment.

BMP – Corps allongé à la manière cubiste

BMP – Corps allongé à la manière cubiste

« Le cubisme est l’art de peindre des ensembles nouveaux avec des éléments empruntés non à la réalité de vision mais à la réalité de conception ».

Guillaume Apollinaire

Ce mot a été prononcé pour la première fois par Henri Matisse au sujet d’une toile de Georges Braque datant de 1808. Je ne le savais pas et je l’ai découvert. J’aime apprendre et je crois que je ne serai jamais rassasiée là-dessus ! Un manque du passé qui reste marqué dans mon cerveau par moment. Mais ce manque je le transforme dans le présent en un plaisir, dans une découverte, dans des essais.
Cette création, que je vais faire naître, ne ressemblera pas à celle que j’ai faite il n’y a pas si longtemps dont le corps était recroquevillé :
Pourtant je l’apprécie, car c’est ma position actuelle.
Non, cette fois, ce sera un corps qui se montre sur toute sa longueur. J’apprécie beaucoup ce travail, en forme cubiste, même de plus en plus. J’apprécie cette géométrie que je fais naître par des cubes, des triangles et des rectangles. Mélanger cela avec quelques courbes. Sauf que par moments je m’y perds un peu et je perds pieds pour conserver la forme initiale de mon esquisse au moment où je dépose les couleurs. C’est un vrai jeu, il y a ce côté complexe mais au final on y prend goût. À chaque fois j’ai l’impression de composer quelque chose de nouveau, sans oublier les couleurs. Jouer parfois avec la perspective est également enrichissant. Sans oublier que cela fait travailler ma concentration mais également mon observation.

Comment avez-vous concrétiser votre esquisse ?

L’idée était de dessiner un corps allongé, couché sur le côté. Plus j’avançais dans la naissance de mon esquisse et plus j’avais l’impression que je pouvais plier ce corps. Ce sont les formes qui m’ont fait penser à cela. J’aurais tendance, par moment, à faire ce lien dans ma tête ; la technique cubiste avec l’origami et ça il n’y à pas longtemps.
Je souhaitais également me rapprocher pour cette ébauche vers une finesse, et la minceur. Je ne sais pourquoi cette idée est venue en moi. Par moments j’ai l’impression que c’est mon cerveau qui me guide et non moi qui guide mon cerveau. Mais quand j’y réfléchis, il y a quand même un ordre que notre corps doit respecter pour fonctionner. Bon j’arrête de partir un peu dans tous les sens, dans mes questions et je continue mon esquisse.
Mon esquisse terminée, je l’observe. Subitement une envie de remplir cette feuille de couleur était là. Mais là encore, je serais incapable de dire si c’est moi qui en ai eu l’idée ou si c’est mon cerveau qui me l’a dicté, parce que je ne sens rien du tout. Tout ce que je voulais, c’était prendre mon pinceau et jouer avec les couleurs. D’ailleurs, j’ai repris des couleurs d’une ancienne production que j’avais mise de côté sur une palette et que j’avais recouvert d’un sac plastique. En fait quand je les ai regardés, il y avait des couleurs qui ne parlaient pas du tout. Mais je me suis dit que ce n’était pas grave car j’allais m’en servir pour en faire des mélanges. C’est ce que j’ai fait et j’y ai pris beaucoup de plaisir. Avec mes couleurs, je faisais des habits sur mesure pour ce corps. J’ai trouvé cette pensée très positive.
Une fois ce corps recouvert de son manteau, j’ai fait quelques finitions aux crayons de couleur. Un peu comme les finitions quand on fait un vêtement en couture.

Quels matériaux avez-vous utilisé ?

Production conçue sur feuille blanche de format 36 x 48 cm. Un crayon à papier HB pour faire naître mon ébauche et de la peinture aquarelle comme médium.

Que ressentez-vous en face de votre création ?

Je regarde mon esquisse, je vais chercher l’autre production que j’avais faite, il y a quelques temps, dont le corps est recroquevillé. Je trouvais que les deux allaient bien ensemble. Il y a ce détail important : les morceaux ne sont pas éparpillés même s’ils sont légèrement décalés. Dans mon cerveau je me sens au chaud.