D’abord merci, merci à tous pour vos commentaires, pour vos remarques, vos suggestions et votre accompagnement que vous m’apportez tous à travers de ce blogue.
Au départ, c’est vrai, j’avais une grande peur de vos réactions et de vos réflexions. Mais je reconnais que maintenant j’aime y aller. Bon parfois, il m’arrive d’avoir encore un peu d’angoisse, mais je crois aussi que je refuse de voir encore certaines choses concernant mon travail. Peut-être encore par peur, mais avec le temps je devrais m’améliorer. Et puis sur ce blogue une chose est très importante pour moi : je ne me sens ni enfoncée, et ni jugée. Alors que sur Facebook c’est complètement autre chose, je dirais que la mentalité de certaines personnes est complètement différente.
Elle est plus dure, incompréhensible. Tout le monde juge les uns et les autres, aucune tolérance. A part quelques exemptions, je sais quand même faire la différence concernant certaines personnes. Vous savez, quand ma page Facebook était en « bazar » avec des photos ignobles à cause du Grrr Grrr qui intervient et que cela me met toujours dans une colère monstre, et bien il y avait des « j’aime », ou alors par messages privés on me mettait : « oui c’est cool on prend notre pied !! continue ! » Imaginer la souffrance que cela me faisait à chaque fois. Bon maintenant je les efface, je n’y prête plus attention. Ce que je veux vous dire c’est que les gens sont et ont un comportement parfois bizarre.
Lettre de Dominique à Béatrice sur la dissociation
Béa,
Toutes nos « parties » sont importantes et veulent être reconnues mais en même temps, elles restent cachées tant qu’elles n’estiment pas être en sécurité. Dans mon expérience, le respect et la coopération avec chaque partie a été vital pour le rétablissement. Au début, faire connaissance avec chacune, c’est un travail intense et effrayant parce qu’on ne savait même pas qu’on les avait en nous et qu’on passait de l’une vers les autres sans en prendre conscience.
Il m’a été très utile de me rappeler constamment que :
• Certaines de mes parties sont gelées dans le temps. Elles ont développé leurs propres comportements pour survivre en zone de combat.
• Certaines ne savent pas que nous sommes en 2012, que les abus sont finis.
• Certaines sont trop faibles ou fragiles pour pouvoir sortir à la lumière et restent tapies dans leur domaine. J’en ai une qui souffre de PTSD, et ne peut pas encore marcher. Elle a encore besoin de temps pour assimiler ce qu’elle a subi (avortement).
• Certaines peuvent avoir peur qu’on leur demande de partir, de perdre leur identité. D’autres, qui ont du faire de sales boulots, ont peur d’être détestés par les autres.
Chaque survivant est unique et nos parties se sont organisées pour empêcher l’accès à nos vulnérabilités. Les barrières mises en place nous protègent, nous l’enfant abusé et aussi toutes les parties dissociées.
Les parties qui se révèlent généralement en premier sont les parties « pré verbal », reliées à l’âge des premiers abus. Par exemple, pour moi, il y a un bébé qui ne sait pas parler et toutes les parties qui portent les expériences douloureuses successives, à 12, 15, 18 ans.
C’est comme cela que certaines parties m’ont parlé des abus que j’avais enfouis. Elles avaient beaucoup de violence et de haine.
• Certaines parties renferment des attitudes destructrices qui viennent de nos traumas non résolus et des horreurs qu’on a vues. Une partie me poussait à me couper et à me suicider.
On va naturellement plus vers les parties qui coopèrent mais ce sont les parties « difficiles » qui nous font vraiment avancer quand on en prend conscience. Il nous faut guérir chaque partie, y compris celles qui ont internalisé nos agresseurs.
Par exemple, une de mes parties est un officier nazi qui me parle en allemand.
L’inconnu engendre la peur ; Si on comprend le mécanisme des parties dissociées, on en a plus peur. Aussi longtemps qu’on résiste à vouloir les reconnaitre, on les prive de guérison.
Petit à petit, on comprend ce qui s’est passé, on fait le lien avec les traumas, toutes les parties sont libérées de leurs rôles, une à une et réapprennent de nouvelles façons saines de fonctionner, en gardant à l’esprit la compassion et la joie profonde au delà du trauma. Chaque partie reste là, aimée, revivifiée.