Aujourd’hui je voulais faire partager un moment fort que j’ai eu avec une personne migrante.
Lors de cet atelier une personne m’a apporté un grand chevalet. Elle me le prête et je trouve ça déjà super sympa.
Et puis je le vois disparaître subitement je n’avais pas compris, je me suis inquiétée. Je me suis demandé si je n’avais pas dit quelque chose de travers. Je vais voir les autres personnes qui me regardent avec un petit sourire en coin. Tout le monde est resté silencieux. Je me suis mise à rougir je crois que j’étais devenue une tomate. Je me gratte les cheveux et je retourne vers les autres personnes qui faisaient de la peinture 🖌🌈 Ça cogitait dans ma tête. J’ai trouvé le geste de ce Monsieur génial et je n’aurais jamais voulu le blesser. Et oui ça me reste un peu cette histoire de toujours avoir peur de blesser les personnes. Mais j’y travaille.
Donc je continue à accompagner les personnes présentes à l’atelier, je vais les voir et subitement je vois le monsieur revenir, tenant dans sa main une grande toile qu’il avait déjà peinte avec un fond noir.
Il me regarde avec un grand sourire et il me dit :
– « je suis sûr que tu vas nous faire quelque chose de beau avec ça » je le regarde, je le remercie, je rajoute en souriant :
– « mais dis-moi, là, tu mets pas la pression là 😊😉 ? » Lui s’empresse de me redire :
– « Si si si je suis sure que tu vas faire quelque chose de superbe ».
J’ai eu un moment de silence j’observais cette toile. Et là me vient l’idée de faire naître quelque chose qui pourrait attirer des personnes pour venir aux ateliers.
Je regarde ce monsieur et je lui dis que je pense avoir trouvé. Lui, tout de suite, s’installe à la table près de moi et m’observe.
Heum moi, dans un état de tomate rouge intégral, je continue sur mon idée. Les personnes qui étaient venues à mon atelier étaient en plein travail et profitaient bien de ce moment. Tout en les observant du coin de l’œil je me suis mise à la tâche pour mettre mon idée à plat.
Mon but était de créer un fond arc-en-ciel sur cette toile. Où j’y rajouterais une petite affiche où serrait inscrit les jours des rendez-vous pour les ateliers de peinture et de français.
Je devais faire quelque chose donc de coloré pour que cela attire l’œil des personnes dès leur entrée à l’association.
Juste avant de commencer mon idée, je suis repassée auprès de toutes les personnes pour voir si elles avaient besoin d’un peu d’aide.
Et me voilà partie à commencer à faire naître cette toile.
De loin je vois ce jeune homme I. qui m’observait. Il faisait lui aussi un dessin à la peinture. Je le regarde, je lui souris et je continue. Je commence donc mon dessin en faisant le ciel. Je voulais quelque chose à la fois de doux mais aussi assez coloré en même temps, tout en faisant naître également du mouvement. Car dans ma tête je faisais cette relation : naissance, peinture, couleur, mouvement, vie.
Plus j’avançais dans mon tableau plus le jeune homme me regardait et là subitement il s’approche vers moi. Il prend un pinceau et me dis :
– je peux ? Aussitôt je lui réponds :
– bien sûr ! il me dit :
– j’ai envie de faire des vagues. Je lui réponds :
– vas-y ! et voilà comment est né ce debut de partage.
Je l’ai laissé mettre ses idées et j’ai rajouté les miennes ce qui a fait un superbe duo de mouvements et de couleurs.
De temps en temps il me demandait si ça me plaisait. Je lui ai répondu mais bien sûr. De temps en temps tous les deux on allaient au fond de la pièce pour observer notre oeuvre qui commençait à naître et qui commençait à prendre forme dans un agréable mouvement. On échangeait en disaient tient il faudrait peut-être un peu plus de bleu là, un peu plus de blanc là etc. et ça c’était génial c’est ce que j’appelle pour moi un moment de partage. On ne peignait pas chacun de notre côté.
Une personne disait : quand on les regarde tous les deux on dirait deux grands peintres, voila Omar ce que j’aime quand je viens à cette association c’est des moments comme ça.
Les paroles de cette personne n’avaient beaucoup touchée.
Et nous avons continué ensemble tous les deux I. et moi à faire naître cette œuvre jusqu’à la fin. Ce jeune homme était fière. Il avait bien raison parce que quand on regarde cette œuvre une fois finie de loin on voit que dedans il y a eu des moments forts en partages et en sourires oui car ce jeune homme a toujours le sourire.
J’appellerai cela peut-être de la transmission. Non il n’y a pas de peut-être oui c’est la transmission et ça je dirais que quand on en a l’occasion il ne faut pas le louper.
J’avais fait des heureux cet après-midi.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Aquarelle.
Toile en coton de format 65 x 55cm.
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