BD – Décorations de Noël à « La table de Jeanne-Marie »


Atelier peinture et dessin en cet après-midi de lundi.
Toujours dans l’ambiance de Noël, nous allons faire de nouvelles décorations pour égayer la salle, comme par exemple des sapins de bois.
Je voulais faire une surprise pour les jeunes. En me promenant j’avais trouvé ces petits sapins et je trouvais l’idée, sur le moment, que de faire un atelier de peinture pour égayer un peu la salle toujours dans l’esprit de Noël aurait été sympa.
Beaucoup de jeunes n’auront pas l’occasion de fêter Noël. C’est pour cela que de notre côté avec V., D. et moi nous allons organiser ensemble un après-midi pour eux. Nous avons quelques idées.
Donc comme d’habitude en cet après-midi, il y avait le cours de français et puis l’atelier dessin peinture.
Nous avons fait deux groupes. Pour ma part, je suis restée dans la salle principale avec les jeunes pour l’atelier dessin et les personnes qui encadrent le français sont allées s’installer avec d’autres jeunes derrière, plus au calme.
Comme d’habitude j’ai sorti mon matériel, mis les draps sur les tables etc. À  ce moment-là les deux familles irakiennes sont arrivées. Elles viennent toujours à mes ateliers, c’est un plaisir et le jeudi elles vont en français.
Les jeunes se sont rapprochés pour s’installer autour des tables. Les yeux grands ouverts ils se demandaient ce que j’allais leur faire faire en voyant ces deux sapins en bois.
Pour ne pas les laisser trop dans l’attente, je leur ai expliqué que je voulais leur faire une surprise, que je voulais changer un petit peu cet atelier peinture et dessin.
Tous les jeunes avaient l’air très intéressé, de plus dans mon idée, il y avait un travail d’équipe et je trouve ça toujours important de pouvoir le mettre en place quand je le peux.
Nous avons donc commencé  par monter les deux sapins, ensuite j’ai mis plein de couleurs sur les palettes. Et puis tout le monde a commencé à peindre là il n’y avait aucune hésitation. Personne n’a perdu de temps. Tout le monde voulait mettre sa petite patte, son empreinte sur ces arbres de Noël avec leurs couleurs.
L’ambiance était là, mais il y avait  aussi cette entente entre eux qui me montrait que certains liens étaient vraiment très solides et qu’il n’y avait  pas non plus cette mentalité de vouloir faire plus que les autres. Non tout le monde avait sa place pour peindre ces deux sapins. Tout comme par moment ils se concentraient pour savoir quelle couleur il fallait mettre. Il y a eu pas mal de fous rires. Mais cela restait dans la limite de ne pas faire trop de bruit pour ceux qui travaillaient le français à côté. Je n’avais pas besoin de les reprendre. Par moment je les regardais avec un petit sourire en faisant un simple chut ! ca ne va jamais trop loin. Ils apportent énormément d’importance sur le respect que cela soit entre eux ou même envers moi. Je suis pareil je les respecte c’est comme ça que ça commence si on les respecte ils nous respectent.
Pour continuer l’atelier, j’avais quand même mis de côté quelques feuilles, si par exemple quelques personnes voulaient dessiner en plus. C’est ce qui s’est passé. Certains sont restés sur le thème de Noël et d’autres ont fait ce qu’ils voulaient sur le moment.
Je dirais que ça a été un après-midi calme malgré le nombre de personnes. Tout le monde a participé au nettoyage et au rangement.
Et comme d’habitude nous avons terminé par un goûter et par les photos.
Le goûter a été composé de thé, de brioches aux pépites de chocolat et de yaourt.

Matériaux utilisés :

Gouaches et acrylique, feuilles blanches
Gros pinceaux et moyens pinceaux.
Sapin en bois de 17cm de haut à monter.

BD – Collage à la Table de Jeanne-Marie


Un après-midi atelier collage en ce samedi 15 décembre en compagnie de P. et de D.
Les samedis d’habitude les jeunes font du sport. Mais vu le temps les terrains de foot ne sont pas toujours praticables… alors en attendant les beaux jours nous essayons V., D. et moi d’occuper les jeunes du mieux possible le samedi après-midi.
Pour cette fois-ci j’avais eu cette idée de proposer, avec une jeune femme qui s’appelle P., un atelier collage. P. est la dame qui avait fait une exposition que j’avais eu la « joie » de faire partager sur le blogue. Je trouvais sympa de faire découvrir aux jeunes migrants une autre façon de travailler tout en prenant du plaisir.
En attendant P. je prépare donc mes tables et j’installe les jeunes autour, ce qui a permis à P. d’arriver puis ça a été le tour de D. qui participe au cours de français et de Maths dans la semaine, il était là en cet après-midi pour nous accompagner.


Il y a eu du changement aussi: depuis lundi une autre organisation a été mise en place entre les deux associations « La table de Jeanne-Marie » et « L’amac ». Le monsieur de l’accueil O. qui était là tous les jours part dorénavant à 14h30 et seul les personnes qui animent les ateliers restent sur place… nous sommes un peu plus libres pour l’heure de la fin des ateliers.
Donc tous les jeunes étaient autour des tables, et d’autres restaient avec V. pour jouer aux cartes.
P. sort quelques modèles de collage avec des catalogues sur la table. De mon côté j’ai mis les tubes de colle, les ciseaux et j’ai distribué les  feuilles. Voilà nous avions tout pour commencer notre atelier collage. J’ai donc laissé la parole à mon invité P. : celle-ci explique aux jeunes comment faire naître un collage. Ce n’est qu’après que j’ai rajouté quelques explications.
Ça a été quelque chose de nouveau pour les jeunes, ils devaient faire travailler leur imagination et cela c’est montré un peu compliqué pour eux. Donc P. et moi sommes passées voir chaque personne pour expliquer d’une autre façon afin que celles-ci se sentent plus rassurées à cet atelier. C’était vraiment une première pour tous ces jeunes alors parfois l’inconnu peut provoquer des petits moments d’hésitations, de crispation. Le démarrage a été un peu difficile mais il s’est fait petit à petit.
Tous les jeunes se sont mis à faire du découpage. De mon côté je leur disais qu’il fallait que cela reste rigolo, inattendu, décalé, que ça soit dans le collage lui-même ou dans les formes. Le tout enrobé d’une pointe de bien-être. C’était leur création.
Je voulais faire un travail en commun, une production en groupe, un collage qui avait un lien qui se suivait, sur le même thème, pas des morceaux, mais vu les difficultés, je préférais les laisser découvrir le travail de collage doucement. Je verrais pour une prochaine fois.
Les idées commençaient à naître sur les feuilles. Les jeunes étaient très intéressés par ce qu’ils faisaient car l’atmosphère n’était pas comme d’habitude. Elle était un peu plus silencieuse. L’attention envahissait la pièce, elle s’exprimait. D’ailleurs un jeune, à un moment donné, s’est levé et a été voir ceux qui jouaient aux cartes pour leur demander dans leur langue  de faire un peu moins de bruit. Dans ces cas-là il faut toujours faire attention que ça ne finisse pas en dispute plus importante.
Pendant cet atelier, de mon côté je faisais en sorte de ne jamais laisser un jeune dans le doute concernant sa création. J’avais toujours un petit mot d’encouragement pour chaque personne. Et de temps en temps je lançais une petite idée.
P. était plus en retrait sur une autre table pour observer les jeunes qui utilisaient le cutter. On fait toujours attention à la sécurité, même moi quand je suis seule avec eux avec la peinture. Nous sommes responsables d’eux dans ces moments-là. J’étais responsable de mon atelier. Même si P. était là pour m’accompagner celui-ci. Nous ne devons jamais oublier que tous ces jeunes sont mineurs et que par moment il peut y avoir de l’inattendu qui surgit. Ce sont des jeunes, qui rient, qui bougent, qui jouent et qui part moment se chamaillent, qui ont des envies, des demandes au dernier moment.

L’après-midi passait et les collages prenaient forme de plus en plus. Ils contenaient tous une petite touche personnelle qui reflétait la personne qui venait de les faire naître. Leur empreinte était là. Les jeunes étaient fiers d’eux. Et ils avaient raison, car pour eux c’était nouveau, ils devaient essayer de comprendre, faire fonctionner l’imagination, rassembler les idées pour en faire naître une forme et par moment surpasser cette inquiétude, ce doute de ne pas réussir car ça aussi certaines personnes ont su nous l’exprimer. Et c’est important de savoir les écouter et de les rassurer. Et de  pouvoir les accompagner dans leur création personnelle dans la sécurité, afin qu’il puisse pleinement en profiter.
La fin de l’atelier c’est faite doucement. Les collages se  sont terminés et c’est le rangement qui a pris la suite. Puis ça a été les photos et nous avons terminé comme d’habitude par un goûter.
C’est un atelier qui s’est fait sans l’accompagnement de musique. Les jeunes ne l’ont pas réclamé. Ils ont apprécié ce moment de calme, de détente accompagné d’un léger silence. Ça a été un atelier réussi. Les jeunes ont su nous l’exprimer. Et mon invité P. a été ravie. Je lui ai donc proposé de refaire un  autre atelier avec moi l’année prochaine. Nous aurons le temps d’échanger nos idées.