BD – Collage à la Table de Jeanne-Marie


Un après-midi atelier collage en ce samedi 15 décembre en compagnie de P. et de D.
Les samedis d’habitude les jeunes font du sport. Mais vu le temps les terrains de foot ne sont pas toujours praticables… alors en attendant les beaux jours nous essayons V., D. et moi d’occuper les jeunes du mieux possible le samedi après-midi.
Pour cette fois-ci j’avais eu cette idée de proposer, avec une jeune femme qui s’appelle P., un atelier collage. P. est la dame qui avait fait une exposition que j’avais eu la « joie » de faire partager sur le blogue. Je trouvais sympa de faire découvrir aux jeunes migrants une autre façon de travailler tout en prenant du plaisir.
En attendant P. je prépare donc mes tables et j’installe les jeunes autour, ce qui a permis à P. d’arriver puis ça a été le tour de D. qui participe au cours de français et de Maths dans la semaine, il était là en cet après-midi pour nous accompagner.


Il y a eu du changement aussi: depuis lundi une autre organisation a été mise en place entre les deux associations « La table de Jeanne-Marie » et « L’amac ». Le monsieur de l’accueil O. qui était là tous les jours part dorénavant à 14h30 et seul les personnes qui animent les ateliers restent sur place… nous sommes un peu plus libres pour l’heure de la fin des ateliers.
Donc tous les jeunes étaient autour des tables, et d’autres restaient avec V. pour jouer aux cartes.
P. sort quelques modèles de collage avec des catalogues sur la table. De mon côté j’ai mis les tubes de colle, les ciseaux et j’ai distribué les  feuilles. Voilà nous avions tout pour commencer notre atelier collage. J’ai donc laissé la parole à mon invité P. : celle-ci explique aux jeunes comment faire naître un collage. Ce n’est qu’après que j’ai rajouté quelques explications.
Ça a été quelque chose de nouveau pour les jeunes, ils devaient faire travailler leur imagination et cela c’est montré un peu compliqué pour eux. Donc P. et moi sommes passées voir chaque personne pour expliquer d’une autre façon afin que celles-ci se sentent plus rassurées à cet atelier. C’était vraiment une première pour tous ces jeunes alors parfois l’inconnu peut provoquer des petits moments d’hésitations, de crispation. Le démarrage a été un peu difficile mais il s’est fait petit à petit.
Tous les jeunes se sont mis à faire du découpage. De mon côté je leur disais qu’il fallait que cela reste rigolo, inattendu, décalé, que ça soit dans le collage lui-même ou dans les formes. Le tout enrobé d’une pointe de bien-être. C’était leur création.
Je voulais faire un travail en commun, une production en groupe, un collage qui avait un lien qui se suivait, sur le même thème, pas des morceaux, mais vu les difficultés, je préférais les laisser découvrir le travail de collage doucement. Je verrais pour une prochaine fois.
Les idées commençaient à naître sur les feuilles. Les jeunes étaient très intéressés par ce qu’ils faisaient car l’atmosphère n’était pas comme d’habitude. Elle était un peu plus silencieuse. L’attention envahissait la pièce, elle s’exprimait. D’ailleurs un jeune, à un moment donné, s’est levé et a été voir ceux qui jouaient aux cartes pour leur demander dans leur langue  de faire un peu moins de bruit. Dans ces cas-là il faut toujours faire attention que ça ne finisse pas en dispute plus importante.
Pendant cet atelier, de mon côté je faisais en sorte de ne jamais laisser un jeune dans le doute concernant sa création. J’avais toujours un petit mot d’encouragement pour chaque personne. Et de temps en temps je lançais une petite idée.
P. était plus en retrait sur une autre table pour observer les jeunes qui utilisaient le cutter. On fait toujours attention à la sécurité, même moi quand je suis seule avec eux avec la peinture. Nous sommes responsables d’eux dans ces moments-là. J’étais responsable de mon atelier. Même si P. était là pour m’accompagner celui-ci. Nous ne devons jamais oublier que tous ces jeunes sont mineurs et que par moment il peut y avoir de l’inattendu qui surgit. Ce sont des jeunes, qui rient, qui bougent, qui jouent et qui part moment se chamaillent, qui ont des envies, des demandes au dernier moment.

L’après-midi passait et les collages prenaient forme de plus en plus. Ils contenaient tous une petite touche personnelle qui reflétait la personne qui venait de les faire naître. Leur empreinte était là. Les jeunes étaient fiers d’eux. Et ils avaient raison, car pour eux c’était nouveau, ils devaient essayer de comprendre, faire fonctionner l’imagination, rassembler les idées pour en faire naître une forme et par moment surpasser cette inquiétude, ce doute de ne pas réussir car ça aussi certaines personnes ont su nous l’exprimer. Et c’est important de savoir les écouter et de les rassurer. Et de  pouvoir les accompagner dans leur création personnelle dans la sécurité, afin qu’il puisse pleinement en profiter.
La fin de l’atelier c’est faite doucement. Les collages se  sont terminés et c’est le rangement qui a pris la suite. Puis ça a été les photos et nous avons terminé comme d’habitude par un goûter.
C’est un atelier qui s’est fait sans l’accompagnement de musique. Les jeunes ne l’ont pas réclamé. Ils ont apprécié ce moment de calme, de détente accompagné d’un léger silence. Ça a été un atelier réussi. Les jeunes ont su nous l’exprimer. Et mon invité P. a été ravie. Je lui ai donc proposé de refaire un  autre atelier avec moi l’année prochaine. Nous aurons le temps d’échanger nos idées.

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