Naissance d’un visage avec un bras, un visage de femme et la forme d’un corps d’un petit enfant.
Il va y avoir une exposition, dans peu de temps, sur le thème des visages. J’y fait participer mon groupe d’arts plastiques. Mais on m’a demandé également d’y exposer mes œuvres. Que choisir, il y en a tellement ?
Mais je ne sais pas, dans ma tête. J’avais envie de dessiner un visage d’une autre façon. De plus, quand je fais naître une nouvelle production, celle-ci ne ressemble pas aux autres. Il y a toujours ce petit plus qui leur donne leur propre identité. Je parle d’identité, car chacune de mes créations vit, même si elles naissent toutes sur une feuille. Elles vivent, car le mouvement existe, le mouvement du trait de mon crayon, de mon poignet qui donne une forme à une ébauche puis il y a le mouvement des couleurs et des émotions. Sans tout cela, rien ne pourrait vivre et prendre son mouvement et son geste.
Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?
Pour mon esquisse, l’idée m’est venue en pleine nuit, cette idée pour ne pas l’oublier, je l’ai marquée sur mon carnet qui reste sur ma table de nuit.
Le lendemain, je devais donc la faire grandir un peu plus en image dans ma tête pour ensuite la retranscrire sur ma feuille.
L’idée la voici : faire naître une production sur une feuille noire, ça sera donc un visage dont j’intégrerais la forme d’une maman et son enfant. Cet ensemble sera vu de profil. Pour le reste du visage, ça ressemblera à un point d’interrogation positionné pas dans le mauvais sens.
Je commence par dessiner cette forme de point d’interrogation qui retranscrit l’arrondi de la tête : le début de la forme pour cette nouvelle création avec un début de cou.
Puis je continue en faisant apparaître le nez en me servant de l’arrondi du bras d’une femme, le coude me permettant de de faire le nez et le bout de celui-ci. L’œil lui, ça sera le visage de la femme. Pour terminer, je dessine l’enfant avec sa tête vers le bas. La position de ses jambes fera la forme de la bouche et sa tête le menton.
Voilà le visage, complètement autre, a pris forme sur ma feuille. Il est terminé. Je vais donc pouvoir lui mettre son manteau de couleurs. Je vais prendre comme médium, de la couleur blanche, mais aussi des couleurs fluorescentes. Je voulais essayer sur un fond noir. Deux nuances aux couleurs différentes.
Ma curiosité était là tout comme le plaisir. Je devais aussi bien positionner ces tons, car l’harmonie me parlait également.
Aucune finition, car celles-ci ont été faites au fur et à mesure que ma composition prenait forme.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Cette production a été concrétisée sur une feuille noire. Comme médiums : crayon gel de couleur blanche et des crayons fluorescents.
Que ressentez-vous face à votre création ?
J’observe ma production, et la réaction : « pas comme les autres me parle dans ma tête ». Je me sens rieuse. Je me disais qu’il n’y avait pas de norme, de normalité pour rentrer dans les cases. Pour rentrer dans cette normalité dont tout le monde « parle ». Tout comme les paroles suivantes : mais tu n’es pas normal.e !. Pourquoi tu fais ça ? Il ne faut pas ! Ça ne se fait pas ! etc. Cela me rassure. Tout comme pour le beau ou le moche.