BMP – Forme sur fond lumineux bleu-blanc

BMP – Forme sur fond lumineux bleu-blanc
Ce dessin est sous-tendu par ce que je vis en ce moment en tant que bénévole dans plusieurs associations. Comme tout évolue très vite, je n’ose pas poser de questions et si j’en pose comme elles sont sans réponses, cela réactive ce qui passait avec les mères nourricières dans mon passé, qui ne répondaient jamais à mes interrogations, qui me posaient des questions auxquelles je ne pouvais pas répondre ce qui provoquait toujours des punitions incompréhensibles pour moi, sauf que je les avais déçues, que j’étais mauvaise, que je n’avais pas le droit d’exister. Alors parfois tout se mélange en moi et cela je peux l’exprimer par le dessin.
En effet, j’aime par moment créer des formes où les lignes se mélangent, où on ne sait pas où ça commence et où ça finit. En même temps, c’est un peu un moment de calme…
Cet composition est née pendant que je réfléchissais sur le phénomène de dissociation, car par moments je n’en vois pas le bout. Alors je suis là, avec mon crayon sur ma feuille, soit à gribouiller, soit à dessiner quelque chose de plus compréhensible. Parfois, c’est ainsi que mes compositions apparaissent.
Comme j’ai toujours ce côté têtu à vouloir comprendre et à vouloir également trouver des solutions, donc des réponses, je peux alors dans ces moments-là partir très loin dans mes réflexions.
Parce qu’il m’arrive de ne pas comprendre pourquoi il n’y a pas de solutions, pas de réponses, cela c’est ce que j’ai vécu avec les mères nourricières. J’en reviens à ce vide, à ce néant quand j’attendais une réponse de leur part, sauf la violence d’une punition.
Ceci reste encore pas mal marqué dans le présent et j’ai cette impression qu’avec le bénévolat ceci s’accentue. Les angoisses peuvent se montrer très violentes et les dissociations également, ce qui du coup augmente la méfiance, la frayeur d’être jugée et mise de côté et par contre coup la nécessité d’être en permanence sur le qui-vive.
Mais, voilà, c’est peut-être ce qui se passe dans toutes les associations, où tout est en mouvement constant et dans des changements. Il n’y a pas vraiment de stabilité dans tout cela, et moi j’ai cette stabilité. Mais la vie n’est pas stable ça bouillonne régulièrement. C’est dans un continuel mouvement. Ça me rappelle la mer et les caprices.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre création ?

Pour en revenir à mon dessin, celui-ci renferme un peu toutes ces situations qui se mélangent, mais cela au final donne quelque chose de beau, de non agressif.
Mais à dire vrai, je ne sais pas si c’est ce que souhaitais. Je n’en n’ai aucune idée. Quand je réfléchis je ne sais pas trop où sont mes émotions ; elles se mélangent trop d’un seul coup. Cela devient comme une bombe prête à exploser, partout sans vraiment avoir de sens précis. Explosion d’un trop plein que je ne sais pas gérer, car c’est trop fort dans mon cerveau.
Donc une fois les traits reliés aux uns aux autres ça finit par faire apparaître une esquisse sans vraiment de début et de fin.
En ce qui concerne les couleurs, il fallait de la lumière, pour que je puisse trouver une porte de sortie. Mais je n’ai pas chercher comment le réaliser, il fallait juste que ma composition soit lumineuse. Peut-être que cela m’évitait de trop réfléchir, ce qui n’est pas bon pour moi, car cela provoque des dissociations. Juste de la lumière.
Mais en attendant j’avais choisi mes couleurs et je comptais bien les déposer sur mon esquisse pour l’habiller.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayons papier HB. Peinture aquarelle.

Que ressentez-vous devant votre dessin ?

Je reste un peu sans voix quand j’observe ma production sur le chevalet, parce que je me disais que entre mes pensées et la finition de mon dessin il y a une marge. Mais ce n’est pas grave. Qui cela intéresse, c’est un peu comme ces derniers jours qui s’intéresse au fait que l’on ma blessée. Je ne mets pas de point interrogation car je ne veux pas entendre ou lire une réponse malhonnête ! C’est la vie ! Combien de fois que j’entends cela. Alors c’est la vie !
Je pense dissociation quand je regarde ma composition. Mais en attendant cette œuvre est apaisante.

BMP – La forme d’un corps aux diverses rayures

La forme d’un corps aux diverses rayures
Il y avait longtemps que je n’avais pas repris mes crayons artist pen black. J’apprécie ces crayons, car cela demande un peu plus de finesse  et de minutie dans mes motifs. Cela m’aide pour la concentration et pour la finesse des gestes.
Je souhaitais aussi garder une légère empreinte sur la forme cubiste mais pour cette production ça sera peut-être moins flagrant.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre idée ?

Pour concrétiser mon esquisse, je suis restée dans l’univers des corps que je fais apparaître dans diverses attitudes et formes.
Un corps couché sur le côté, avec une main légèrement posée sur la bouche.
Ce geste n’est pas apparu comme cela au hasard, non, il exprime le fait qu’en ce moment je me tais devant les divers problèmes que je rencontre dans le bénévolat, problèmes qui me hérissent le poil.
De fait, je ne sais pas si c’est bien de ne rien dire, mais si je commence à donner mon avis, la frayeur apparaît, et je ne peux et ne dois rien dire. Je suis toujours dans cette attitude de ne pas vouloir blesser, mais voilà, parfois je me dis que je devrais parler, que cela m’évitera d’entendre des jugements erronés, mais je n’y arrive pas.
Il y a  comme une muselière qui se met en place automatiquement… Je ressens dans ma bouche une mauvaise chaleur et une lourdeur, puis mes lèvres elles-mêmes se dessèchent. L’interdit de parler, c’est cela. Mais je sais que c’est le passé qui est là, alors je parle au présent et je me répète tu es dans le présent, et ça passe doucement la rumination disparaît et là je me dis : voilà tu n’as peut-être rien dit, peut-être que tu aurais dû, je n’en sais rien, mais une chose est sure : la rumination du passé a disparue !
J’ai donc dessiné un corps légèrement de travers, comme emboîté dans sa forme, et positionné sur le côté. Peut-être qu’on peut percevoir une certaine détente.
En dessinant cette forme de corps, je ne ressentais pas de sensations dans ma tête, mais il fallait que ce corps soit sur le côté, pas autrement..

Qu’avez-vous ressenti en produisant votre travail ?

Je savais que j’allais m’amuser en habillant ce corps de cette couleur noire, qui apporterait pourtant une lumière à ma production. Expliquer comment cela se ferait n’est pas possible, mais je savais qu’il en serait ainsi.
Une fois mon esquisse terminée, j’ai eu besoin de la poser un petit moment sur le chevalet, je voulais absolument percevoir ce corps emboîté car c’est ainsi que je sens le mien par moment. D’office je me suis sentie rassurée et c’est seulement à ce moment là que j’ai commencé à y mettre les premiers traits noirs.
J’ai pris plaisir à habiller ce corps. Car il m’arrive de percevoir mes œuvres nues. Pas assez de couleur, un fond vide etc. un peu comme si je restais sur ma faim. Cela, je ne le voulais pas. Après ne pas vouloir et réussir, ce n’est pas la même chose.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm.
Crayons graphiques, 3B.
Crayons Faber-Castell artist pen black.

Que ressentez-vous devant votre dessin ?

Je regarde ma production, et je trouve que ce dessin est sobre. Tout est bien centré, ce corps n’est pas envahi par l’extérieur et il n’envahit pas non plus l’extérieur. Donc il respire, quoi qu’une oeuvre ne respire pas, elle fait partager une émotion ! oui je délire parfois et même souvent. mais CHUTTT 🙂 !