BMP – Consigne : Les poupées d’inquiétude

Vous faites le test d’anxiété avant de commencer les poupées et après avoir fini la maison svp FAIT

BMP – Consigne : Les poupées d'inquiétude
Matériel : petites boites, carton, peinture pour décorer la boite, collage de papier, d’objets, papier de soie ou papier cadeaux, feutres et toutes sortes de bricolage. Fil de laine, fil, ciseaux, colle. Mots ou images de magazine. Gobelet ou bocal en verre que l’on peut décorer. Fabrication en 3D.

Couper le souci est une tradition du Guatemala. Une toute petite poupée prend la peine et les inquiétudes. De petites figurines. Worrie dolls. Cette poupée porte une intention, mais elle n’est pas magique.

Fabrication de la poupée

Prendre du carton. Découper une poupée. La décorer soit en enroulant du fil pour faire le corps, soit en la peignant, ou en l’agrémentant de collage. En faire 3 ou 4.

Écrire au dos de la poupée la préoccupation, l’angoisse, l’inquiétude, avant de l’habiller. Le fait de prendre le temps du geste répétitif d’enrouler le fil ou la laine autour du corps a un effet apaisant.

Fabrication de la maison

Lorsque la poupée a enlevé les peurs, on lui fera une maison qui recueillera ces émotions. La maison doit nous protéger. Nous y sommes en sécurité.
On prend un récipient à décorer dans lequel les poupées pourront entrer. Décorer ce contenant d’une manière joyeuse comme une maison accueillante. Essayez d’imaginer quelle maison vous voudriez avec quelles personnes dedans. Vous pouvez prendre des mots, mettre des couleurs. Que se passe-t-il pour vous au fur et à mesure de votre processus créatif ?


– Un atelier qui va me demander beaucoup de travail, voilà ma première réaction sur le moment.
– Aller voir sur le net ce que je pouvais glaner sur ces figurines.
– Aller voir, pour finir, ce que je peux trouver dans mon coffre à découvertes, pour créer trois poupées toutes différentes.
Ce qui me posait le plus de problème était la fabrication de la maison, mais je me suis dit qu’au fur et à mesure de la fabrication des poupées, les idées allaient apparaître.
Tout mon matériel était sur la table. Mais l’angoisse était là, la peur de ne pas suivre ou même de manger les consignes entre temps.
Mais l’envie était là, et puis c’était une première pour moi et une sacrée découverte et ça c’est ce que j’aime.
J’ai commencé par les poupées. J’en ai dessiné une sur un carton. Je ne la voulais ni trop petite ni trop grande. Il me semblait aussi que les mots que je voulais mettre commençaient à s’enfuir de ma tête, comme s’il y avait un interdit. Je devais donc les mettre tout de suite par écrit.
J’ai ensuite découpé la forme de la première figurine, ainsi que son habillement.
J’ai marqué sur son dos les mots suivants :
– Temps
– Lassitude
– Long
– Creux.
J’ai toujours dans ma tête le fait de vouloir arrêter le temps, arrêter les dégâts partout et repartir à zéro.
Ce n’est qu’après que j’ai commencé à l’habiller. J’ai enroulé du fil de coton blanc sur le visage en une grosse épaisseur.
Mettre du fil de coton sur tout le corps de cette poupée m’angoissait, j’avais l’impression de l’emprisonner ; j’en ai donc mis que sur sa tête, en essayant de faire apparaître un peu plus de relief par endroit.
Puis je lui ai mis une robe aux couleurs printanières. Pour son dos j’ai pris un gros feutre de couleur. Le but pour moi était de faire disparaître les mots qui me tracassaient, les faire disparaître. Cela focalisait mon attention et du coup mon cerveau était moins dans l’ennui. Il n’y avait pas ce vide qui vient m’envahir par moment.
Une fois après avoir terminé ma figurine, je l’ai observée et j’ai eu cette réaction :  « tu lui as donné une vie, elle existe ».
Ensuite je suis passée à la deuxième poupée. Je trouvais amusant de les faire naître ainsi, je leur apportais une vie pour cette confection j’ai employé un autre type de matériaux, j’ai écrit dans son dos les mots suivants :
– Angoisse
– Insomnie
– Palpitation.
Puis j’ai fait comme avec la première poupée, je l’ai habillée du relief d’avantage travaillé. Comme précédemment j’ai enroulé du fil de coton blanc autour des poignets.
J’ai pris un gros feutre de couleur pour le dos. Je me disais que cet atelier était sympa. En moi je ne sentais pas de tempête, à part un vide autour de moi. Mais j’allais essayer de ne pas m’éterniser dessus.
Je suis passée ensuite à la fabrication de ma dernière figurine. Je l’ai enroulée de la laine et cela sur tout le corps, de la grosse laine. Cela m’a moins angoissée. C’était plus rapide et le fait qu’il y ait de l’épaisseur m’a rassurée.
Pour celle-là, les mots étaient :
– Stress
– Tremblement
– Agacée.
Je me suis rendue compte que je n’arrivais pas à écrire sans faire de fautes, j’hésitais beaucoup mais j’essayais de ne pas culpabiliser.
Voilà les trois poupées étaient devant moi, elles existaient, j’étais un peu étonnée du résultat. Elles étaient habillées et debout. Je me demandais ce qu’elles diraient si elles avaient une langue pour parler. C’était une drôle de réaction, peut-être un besoin de me rassurer, je n’en sais rien. Peut-être qu’elles diraient simplement bonjour, avec un beau sourire.

Fabrication de la maison

Nous voici à l’étape de la maison. Cette idée de contenant m’angoissait, j’avais l’impression de les mettre dans quelque chose de restreint et d’étouffant. J’avais en tête de faire comme un abri ou les poupées seraient en sécurité et à l’abri. Pas de fenêtre car à la place ça serait une grande ouverture, pour permettre d’entrer et de sortir facilement. Je ne voulais pas que l’atmosphère de prison se fasse sentir. Je voulais laisser entrer la lumière de l’extérieur pour enlever ce vide que l’on pourrait croiser à l’intérieur d’une maison, laisser rentrer la chaleur, les mouvements et les bruits.
Surtout ça serait un abri ou tout le monde pourrait venir se rassembler et pas spécialement la famille.
On pourrait se poser, s’y reposer, manger à sa faim, se faire aider, se faire entendre, ou aucun rejet ne serait possible, ou aucun silence ne se ferait entendre, y compris pour la mort et la douleur.
Un abri où les ennuis, la souffrance, les disputes, n’auraient pas l’autorisation d’exister.
Je voulais quelque chose de simple, rien de tordu ou qui se la pète. Pas de prise de tête rien.
Pour concevoir cet abri, j’ai utilisé du gros carton que j’ai découpé, ou j’y ai déposé de la couleur orange dessus.
Mon autre idée était qu’en décoration, je me servirai de la nature, donc des feuilles, des légumes des fruits, un abri pas ordinaire, un abri unique. Un abri qui nous emmènerait dans l’au-delà, là où rien ne pourrait nous arriver. Mais je ne voulais pas non plus un abri très grand, le grand est une source d’ennuis et d’inconnu et j’en passe. Un petit confiné.

Comment je me sens !

Il y a ce manque d’échange qui fait un trou énorme, c’est ce que j’expliquais à mon psy. Il y a une solitude, une lassitude s’installe fortement avec tous les symptômes. Le silence. Je m’inquiète pour les autres personnes.
Concernant ce travail, j’ai peiné c’était nouveau et donc chez moi tout ce qui est nouveau me déstabilise et c’est souvent les pensées négatives qui apparaissent très vite, je devais surmonter cela et ce n’est pas simple.
Au fur et à mesure que j’avançais j’ai pris plaisir à faire cet atelier chez moi. Je suis allée jusqu’au bout et c’est ça que je vais retenir, cette niaque ! L’angoisse était moins forte.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Carton, cutter, légumes, bombe de couleur, relief en collage, gros feutres de couleurs, colle, laine, paille.

BMP – Jouer avec les mots

BMP – Jouer avec les mots

Consigne : jouer avec les mots

Les mots peuvent aussi trouver toute leur place comme matière à investir, à modifier, à travestir… à penser. L’intérêt majeur d’utiliser les mots est de permettre à la pensée de s’élargir, de prendre du champ, de la nuance, de la distance, de la complexité. Notre pensée consciente s’exprime le plus souvent par des mots mais la souffrance psychique nous les réduit bien souvent à des significations univoques, comme un code informatique qui ne renvoie effectivement qu’à une fonction, alors que chacun de nos mots est riche de plusieurs sens, renvoie à plusieurs expériences… Jouer avec les mots peut donc aider à redonner de l’espace, de la richesse, aux mots employés et soutenir ainsi une plus grande souplesse de pensée.

Je ne sais pas si ce matin, en la lisant, j’ai bien compris la consigne : dans ma tête c’est un peu le bouleversement total ce matin.

J’ai des nausées, je manque d’appétit, j’ai très froid, beaucoup de salive dans ma bouche, je ne dors pas ou peu, ma concentration joue à la fuite. Par moment des phrases de printanisation dans ma tête. Beaucoup d’inquiétude pour les autres personnes, manque d’air, mes émotions sautent dans tous les sens. Une sensation d’inutilité se propage et je ressens beaucoup d’incompréhension. Je ne sens comme un puzzle.

Mais j’essaie de continuer à dessiner, même si la consigne ne me dit rien et que les liens ne se font pas. Mais j’essaie de faire apparaître une forme, c’est important que je m’accroche à cela pour ne pas me laisser envahir dans une espèce d’incertitude sans fond, de vide, de solitude et d’angoisse.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Pour faire ce petit travail, j’ai commencé par écrire des mots qui me parlaient dans ma tête comme par exemple : Impossible, solitude, contaminer, et pour terminer traumatisme.

Puis dans chacun de ces mots, je me suis amusée à changer les lettres de place ou faire apparaître de nouveaux mots, mais tout en gardant les mêmes lettres du mot et sans en rajouter de nouvelles. J’ai été un peu aidée par ma petite dernière.

Cela paraît simple quand on lit la consigne, mais passer à la pratique c’est tout autre chose. Cela m’a demandé de la concentration mais aussi cela a fait de moi un observateur, sans pour autant trop baisser ma vigilance. La première fois que j’ai lu la consigne, je n’avais rien compris. Ensuite plein de trucs sont apparus dans mon cerveau, après le doute de ne pas avoir bien compris.

J’ai essayé et voilà ce que cela a donné.

Pour les mots que j’avais trouvé, je voulais tous les retranscrire dans une forme sur ma feuille,comme un calligramme, donc un visage, un visage pas complètement fini dans le haut de sa tête, car je ne me sens pas en entière en ce moment, pourtant je suis bien dans l’instant présent, je voulais également y incorporer de la couleur avec des pastels secs. Une petite note positive et coloré. Comme pour donner vie à ce visage.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Quand je regarde ma production, j’ai toujours aussi froid, j’ai cette impression que mon sang a du mal à circuler. J’ai du mal à me concentrer, mais je sais que je suis dans le présent.
Je ne sens pas d’angoisse, je pense que je ne sais pas ce que je ressens.
Par contre le fait d’avoir fait ce travail, m’a permis de ne pas me poser des tas de questions et cela à fait travailler mon vocabulaire mais aussi la recherche. Je n’ai rien lâché même si j’ai rencontré des difficultés.

Mots choisis

Impossible :

Possible, poile, plomb, bip, œil, empli, pile, les, mise, plomb, impolie, miel, simple, bile, bosse, biopsie, lisse, moisie, amis, sel, moi, boss, bel, oies, mole, soie, loi, mobilise, emplois, mobile, simple, ombre, missile, mise, isole, bois, pose, sosie, lime, bols, pie, pli, os, pies, sosie, bise, semis, omise, impolis, poisse, lobe, miss, ils, slims implose, ses, impose, mobile, omise .

Solitude :

Doutes, soul, tues, suit, isole, solide, deuils, dilues, toile, doit, lieu, utile, seul, soie, dose, lit, use, sot, dilues, liste, outil ,toise , suite, situe, tuiles, sole, loue , toue soue, tous, dise, loi , duel , ouste, œil ,idoles , dites, studio, lieus, oie , eus , duo, sel.

Contaminer :

Contamine, crainte, mort, actionner, contenir ,amorcent , ricanent , mitonner , cartonne ,aimeront , canotier, narcotine , raconte , romance, incarne , cantine , matrice , croient , certain, rince , nominer , entrain , racinent , ricanent , mitonner , citron, mention , incarne, romance, cramer , notaire, nacre, mentir, crient, crier, contre, nominer, noter, animer, craint, carnet, criant, notice, ricane, manoir, marine, noient, recoin, rame, narine, nation, orient, nient , crime , mince, citer, miner ,aorte, noire , tenir, acte , coin , amer, mine, rein , rien, nom, amer ,trace , miner , matin, noter , crime

Traumatisme :

Triste, samu, amers, traumas, immature, emmurais, autismes, remuais, assumer, masseur, masser, attiser, ramasse, tuerait, mutait, sauter, assure, truite, armes, masse, mimes, suite, tiers, tuera, aises, saut tasse, muait, taire, aire, murs, tirs, teste, mutait, situer, remis, suture, assume.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon de papier HB, 3B.
Gros feutre noir. Pastel secs.Crayons metallic, et crayons métallic marker pens.