BMP – Un seul arbre de couleur bleue


Des couleurs, de grands mouvements, des glaçons, des couleurs liquides, un coup de pinceau et voici qu’il se crée un drôle de paysage, avec juste son arbre de couleur bleue.
Parfois quand j’ai trop de pensées en tête, pour en diminuer la pression, j’aime bien laisser venir sur ma feuille toutes sortes de formes, qui explosent de manière non maîtrisées, comme pour me délester.
J’aime aussi utiliser des glaçons, comme pour donner de la fraîcheur à mon dessin, mais aussi pour me rafraîchir les doigts et  observer comment les glaçons fondre, cela fait venir des idées. J’aime faire glisser un glaçon sous les doigts, le sentir fondre, car j’ai l’impression qu’il rentre dans la feuille pour s’y cacher, après s’être transformé en eau.
Quant au mouvement, c’est pour moi faire parler le présent. C’est là, dans l’Ici et Maintenant, c’est de l’instantané, que cela soit voulu ou pas. Quand je parle de grands mouvements, c’est pour faire comprendre que c’est comme cela que je retranscris le présent dans la forme qui se crée.
Les couleurs aussi sont importantes. Parfois elles révèlent d’autres formes ; parfois les mélanges créent de l’imprévu ou peuvent être considérés comme des intrus.
Je peux aussi bien y cacher des secrets, que faire apparaître ce côté de moi que j’aime, le côté petite sorcière.
Pour en revenir à mon dessin, c’est l’imprévu qui l’a fait naître, ainsi que les grands mouvements, pas toujours maîtrisés.
Plus j’avançais dans mon dessin et plus les couleurs se mélangeaient dans des tons divers. Un paysage magique, légèrement houleux dans sa forme.
C’est à ce moment là que j’ai vu apparaître cette forme d’arbre dans le haut de ma feuille. Au milieu de toutes ces couleurs dégradées et de ce bleu, couleur ciel.
Sur le moment en observant cet arbre je le trouvais fragile et je me suis dit pourquoi ne pas le garder. Ceci m’a poussée à en rester là. J’ai juste ajouté quelques couleurs, sans oublier de garder cette fragilité dans mon dessin.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm
Crayons graphic 7B, HB. Peinture aquarelle.

BMP – Des gestes qui finissent par faire apparaître un dessin


Ma première idée était de faire naître une forme, simplement en laissant l’eau faire son chemin sur ma feuille. Mais cela n’a pas vraiment complètement fonctionné, comme je le voulais.
Mais j’avais une autre idée : utiliser seulement quelques couleurs, le jaune, le bleu et le blanc. C’est donc ce que j’ai fait. Cette idée m’est apparue tandis que je réfléchissais sur un ensemble de situations. Elle a surgi, comme cela d’un coup, sans avoir de lien précis avec mes pensées. Mais c’est cette idée que j’ai suivie. Je sais que ce n’est pas grave ; ce qui me plaît aussi, c’est que chaque fois que je veux poser une pensée sur ma feuille, cette pensée change, ou même grandit au fur et à mesure.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre dessin ?

J’ai donc commencé par mettre avec mon pinceau de l’eau claire sur ma feuille, puis j’ai pris la couleur jaune aquarelle que j’ai déposée directement sur l’eau qui était là.
Je souhaitais provoquer, déclencher un mélange qui se fasse tout seul. Je veux dire que je voulais, en donnant de petits mouvements à ma feuille, que cette eau aille se mélanger toute seule avec la couleur jaune. Normalement, à chaque mouvement il devait y avoir une trace plus claire, et ainsi de suite. Mais ce n’est pas exactement ce qui s’est passé.
Mais ce n’était pas grave, car il a suffi qu’une petite trace apparaisse, pour que je puisse, en faisant un autre geste, continuer mon dessin.
Puis j’ai pris, un peu de couleur bleue, tout en essayant de garder en tête que je devais continuer à essayer de la mélanger avec l’eau que je rajoutais au fur à mesure. Puis avec mon pinceau je faisais des petits gestes pour obtenir à certains endroits un vert très clair.
En même temps, j’ai rajouté une petite dose de blanc, ce qui éclaircissait encore plus mon dessin à certains endroits.
Par moments, je posais la feuille sur le chevalet pour pouvoir observer où je pouvais le reprendre ou ne pas le reprendre, dans les couleurs.
J’étais souvent tentée de rendre les couleurs encore plus claires, pour augmenter une transparence. À ce moment-là, je faisais le lien entre le silence et ce que je faisais.
En soi, il n’y avait pas de rapport, mais j’avais l’impression de retranscrire quelque chose qui demeurait avec un point d’interrogation. Je ne cherchais pas le négatif. Simplement déposer sur ma feuille ce qui me parlait sur le moment présent. Cela faisait apparaître d’autres nouvelles couleurs dans mon dessin.
C’était un peu comme si je faisais un potage et que je rajoutais petit à petit de nouveaux ingrédients.
En fait mon dessin est né ainsi, en rajoutant un peu d’imprévu en couleurs, avec un geste par-ci, par-là. Avec une goutte de maîtrise pour ne pas laisser emporter dans le néant.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Aquarelle.