BMP – Production sur le moment

BMP – Production sur le moment
Je me suis levée, j’ai bu ma Ricorée et tout de suite, je me suis installée : j’ai pris mon crayon et ceci, sans réfléchir, sans chercher de thème, sans essayer de faire une production qui tienne debout ou qui ait un sens, je me suis lancée à faire apparaître mon premier trait sur cette feuille blanche.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Mais évidement dans ma tête ça ne pouvait pas durer ainsi, à rester sans réfléchir. Me voilà d’un coup partie dans un grand délire dont je ne voyais plus la fin.
Un délire d’idées, des rêves, qui peut-être était loin d’être farfelu, mais qui ne semblait pas si facile à atteindre dans la réalité et d’être mis au point. Pourtant je m’y vois, les vivre en vrai, je perçois les images.
Alors parfois je me laisse entraîner dans une espèce de délire d’idées, car par moment ça fait du bien au moral, ça redonne la niaque, mais il y a d’autres moments, où le sérieux me prend vite à la gorge et là je me dis  » Béatrice retombe sur tes pieds ! Reviens dans le monde réel ;  Hello, on est là, ici la terre ». Je ne sais pas, je me sens tout chose, ce n’est pas de la tristesse, enfin je ne crois pas. Est-ce de la nostalgie ou de la mélancolie ? Je ne crois pas trop, mais pourtant il me semble qu’il y a un parfum qui lui ressemble.
Je suis là, toujours avec mon crayon et mes pensées et je  perçois que mon esquisse a avancé, sans vraiment m’en rendre bien compte. J’étais tellement aspirée par mes délires d’idées qui  me semblaient si réelles mais qui à la fois étaient mélangées avec cette autre émotion impalpable car je n’arrive pas à la reconnaître, bien qu’elle soit là à se faire entendre.
Un peu comme cette ébauche qui était bien entamée, à quoi pouvait elle ressembler ?
Une chose était bien est sûre, c’est que celle-ci m’attirait bien pour que j’en apporte mon empreinte pour la finir.
Je veux dire que mon attention sera plus présente et non les idées-délires qui m’emmèneront loin.
Les mains m’attiraient, le hasard les avait dessinées avec beaucoup de finesse. A moi de les mettre en valeur avec la couleur aquarelle.
Par contre la forme du visage je vais essayer de la faire apparaître un peu plus et donc de le finir.
Mais le hasard a fait apparaître cette forme à côté de la joue et je ne sais pas trop quoi en faire, car elle est décalée de la forme du visage et là je me dis que ce sera une oreille. Quelle oreille ? elle paraissait bien trop grande.
Voilà mon esquisse était finie, mais au dernier moment, j’avais subitement envie de rajouter deux larmes, mais je ne sais pas si ce sont des larmes de joie ou de tristesse. Je n’ai pas envie de choisir.
Je suis par contre pressée de déposer de la couleur sur cette esquisse, j’ai subitement senti des frissons sur mes bras et de là, tout s’est déclenché.
Par contre la pose des couleurs est réfléchie. Je suis passée, par les couleurs : verte, blanche, marron clair, foncé, jaune, rouge, bleu, violet. Il n’y avait pas vraiment de la douceur, de la couleur, de la gaieté, qui me parlaient dans ma tête, c’est trop silencieux, je ne suis pas habituée !
L’oreille est de couleur rouge, légèrement décalée par rapport à la couleur du reste du visage je trouve, je viens de m’en apercevoir. Pourtant je l’ai bien vu du rouge quand je l’ai déposée sur la feuille.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon de papier HB, peinture aquarelle. Crayons de couleurs

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Je regarde ma production. Je ne sens rien dans ma tête, je n’aime pas. Pourquoi subitement, alors que pendant la naissance de cette production, j’ai passé un bon moment.
Je ne me rappelle plus pour les angoisses ou autre. C’est bon signe !

BMP – Le spray Carolin aux odeurs de citron

BMP – Le spray Carolin aux odeurs de citron
Parfois, je suis attirée par quelque chose, un petit détail, parfois je suis surprise de ressentir comme un appel à faire, à découvrir.
Alors quoi de mieux à faire, que de faire justement un tour dans sa cuisine et de prendre au hasard un produit d’entretien en spray pour remplacer l’eau, avec un glaçon pour s’en servir pour faire apparaître une nouvelle production ?
J’ai choisi le spray au Carolin ultra dégraissant à la senteur citron, sauf que là, bien sûr ce n’est pas moi qui fais quoique ce soit avec des citrons, mais l’odeur de ce produit est agréable. J’aime la fraîcheur et l’odeur de propre qu’il laisse derrière lui, quand on s’en est servi.
Après voilà, je partais quand même un peu à l’aventure avec ce produit.
Je prenais cela comme une nouvelle découverte, comme avec les autres produits que je m’amuse à employer. Mais il y avait ce soleil, l’odeur du citron, la couleur jaune et cette chaleur qui commence à se faire sentir… rien qu’à écrire cela on imagine une création.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Ce qui m’intriguait là, c’était un peu le « ultra dégraissant” j’imaginais de la graisse sur la feuille.
Alors ce que j’ai fait et ce fut ma première étape, c’est que j’ai laissé une première trace d’une pulvérisation au plein centre sur ma feuille blanche. Effectivement, il y a eu une grosse auréole qui est apparue. Pourtant quand je passais mon doigt dessus il n’y avait aucune trace comme dépôt sur mon doigt, mais ça glissait sur ma feuille.
J’y ai déposé ma première couleur aquarelle de couleur bleue, ce qui a produit une petite bulle. Je trouvais celle-ci originale, je ne voulais pas qu’elle éclate, alors j’en prenais soin, au fur et à mesure que je rajoutais mes autres couleurs : le vert, le jaune et le orange, tout cela étalé avec une petite spatule.
Comme j’appréciais ce côté glissant sur ma feuille j’ai alors rajouté ce produit au citron mais avec une goutte d’eau de mon glaçon qui commençait à fondre sur ma feuille, accompagnée de la couleur blanche.
Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais j’ai levé les yeux et j’ai vu que ma petite bulle bleu de départ avait disparu subitement sans raison. Ce petit côté original s’était fondu, caché dans toutes les couleurs. L’inattendu, la surprise avaient pris le contrôle du mouvement de mes couleurs.
C’était à moi d’y apporter un peu plus de force et de coloris, mais aussi une autre forme, donner naissance à une autre vie toujours avec mon produit nettoyant, aux odeurs de citron, puis avec mon autre idée de rajouter une petite nuance de pastel, n’y vue n’y connue.
Plus j’avançais en rajoutant des tons de coloris en travaillant ma forme, j’avais cette impression de voir apparaître comme un feu volant en forme d’animal volant qui s’éclatait.
Avec les couleurs on peut toujours partir dans un monde inimaginable, insolite, mais surtout inconnu et c’est ça aussi qui fait apparaître un certain mystère inattendu. En décrivant cela, j’ai envie de rire, car il y a tout de même ce petit plus, qui est à chaque fois mon petit secret qui est caché dans les couleurs de mes compositions. C’est comme les chefs cuisiniers !
C’est l’inattendu, le non maîtrisable. Dans la vie de tous les jours, cela m’inquiète, mais là, c’est le monde de la peinture, alors  là, ça va.  Mais sinon, ce serait, je pense, plus ambiguë, voilà pourquoi j’apprécie prendre mon pinceau c’est pour cela aussi, pouvoir lâcher un peu prise mais bon pas trop non plus, car j’irais où ?

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon de papier, peinture aquarelle. Produit Carolin dégraissant au citron. 1 glaçon. Pastels gras.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Je ne sens pas mes angoisses, mais je tremble et ce n’est pas la première fois.
J’ai passé un bon moment avec cette spatule et les couleurs. Personne ne vient m’ennuyer, personne ! A part ce qui se trouve dans ma tête. Mais ça c’est un autre monde ! J’aurais voulu que les couleurs de ma production soient plus violentes et aussi chaudes que notre soleil d’aujourd’hui. Là, je ne les trouve pas assez présentes.