Pourquoi peut-on peindre avec la bouche ? La plasticité mentale :
Cette vidéo m’a permis d’essayer de peindre en utilisant ma bouche à la place de mes mains, puisque mes articulations me font beaucoup souffrir en ce moment.
Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?
Peintre avec la bouche ok, mais il me fallait faire naître une esquisse avant, une esquisse sans trop de traits. Je souhaitais de la place, qui me permettrait de laisser s’exprimer les mouvements du pinceau, guidé par la bouche.
Mon idée était donc de dessiner un visage qui serait emmené par le mouvement, à l’apaisement dû aux couleurs et au mouvement du pinceau, et ceci grâce à celui de ma bouche. Je ne me sentais nullement angoissée ! Me voilà donc partie à faire apparaître ce visage, mais sans trop appuyer, avec la pointe de mon crayon à papier. Pendant que je faisais naître mon esquisse, je pensais à ce mouvement du pinceau dans la bouche. Je trouvais l’idée très chouette, et donc je me suis lancée après avoir finie ma forme sur ma feuille au crayon à papier.
Je sors donc ma peinture aquarelle. Je me suis demandée si je devais la déposer directement sur ma feuille ou sur ma palette ? J’ai choisi directement sur ma feuille. Donc je dépose, du jaune ainsi que du blanc et du bleu sans oublier une petite goutte de vert. Me voilà à faire plusieurs mouvements avec le pinceau dans ma bouche. Hum un début légèrement laborieux, mais ce n’était pas grave, car dans ma tête, je percevais bien mes couleurs bien étendues sur cette feuille. Je sentais bien également le pinceau dans ma bouche. Mes mains étaient posées à plat sur le haut de mes cuisses. Je riais toute seule, car je me disais que ma troisième main était la bouche, et que pour cette foi-ci, ce n’était pas des sons et les mots qui en ressortaient, mais ce mouvement qui me donnerait cette « chance » de faire naître une production ! Rien que d’y penser j’étais comme une gamine à vouloir vite savourer cette découverte.
Mes couleurs étant sur mon ébauche, je mouille mon pinceau, et hop le voilà rapidement dans ma bouche à faire des grands mouvements sur ma feuille de droite à gauche. Puis sont venus des gestes plus assurés qui se promenaient sur ma feuille.
Ma composition se recouvrait de son manteau de couleur, mais celui-ci était complètement différent des autres. On parlait de la troisième main où la douleur était absente. Cela me faisait drôle, car cette sensation m’a quittée depuis un moment ; mon cœur tape fort, car ça me fait beaucoup de bien ! Je voudrais que cette sensation se retrouve dans le mouvement de mes articulations. Mais en attendant je profite de ce moment présent, et ce visage qui a pris forme sur ma feuille, fait apparaître cet apaisement, ce que j’apprécie énormément. Quelques finitions ont été terminées à la main.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. J’ai utilisé un crayon à papier HB pour mon esquisse, comme médium de la peinture aquarelle, ma bouche et un pinceau.
Que ressentez-vous face à votre production ?
Je suis angoissée, car je suis effrayée pour l’avenir. Pour l’instant je profite et ce moment, avec ce rendez-vous avec ma bouche m’a trop fait kiffer ! Et c’est cela que je vais retenir quand je vais retenir le positif de ma journée dans mon lit ce soir. Je sens mon cerveau ému et pleurer de l’intérieur. Par moment je me dis que l’on peut tout essayer mais jamais aller et toucher à l’extrême.