BMP – Dimanche


Je vais l’appeler un dimanche ce dessin pour qu’il porte un nom car je ne sais pas finalement comment le nommer.
Je ne sais pas trop quoi dire concernant ce dessin. Je pense que je voulais juste prendre les pastels et dessiner et ne rien dire.
C’est la première fois que je n’arrive pas à exprimer ce que je ressens en une forme. J’ai simplement réussi à faire apparaître les couleurs qui me parleraient dans le moment présent.
Au début j’avais commencé à dessiner un arc-en-ciel de couleur. Mais ça aurait été « faux-cul » si j’avais continué sur cette lignée. Faire semblant, pour poster un dessin qui n’est pas de moi, qui ne sort pas de mes tripes. Ça ne me ressemble pas.
J’ai donc passé ma main sur cette arc-en-ciel pour l’effacer. Je me suis salie la main. Pourquoi j’écris ça ? Le soulagement était là. J’étais là devant ma feuille. Légèrement égarée. A la limite shootée.
Je ne savais qu’une chose. Je devais refaire un dessin qui serait un peu plus moi dans le moment présent actuel. Je devais cacher le premier qui ne me ressemblait pas. Comme pour me pardonner d’avoir voulu faire ce geste. Mais je n’avais aucune forme qui me venait, qui me parlait. Même pas un mot, une phrase. Pourtant mon cerveau fonctionne ? Je ne me rappelle pas.
J’ai pris la première couleur qui m’attirait : le noir et j’ai commencé mon dessin. Une fois fini j’ai rajouté un peu de sciure de pastel d’écu.
Après je sais que je voulais prendre les pastels. Mais expliquer exactement pourquoi j’en suis incapable, c’est comme expliquer à quoi ressemble ce dessin, tout comme pourquoi j’ai rajouté cette sciure. Je ne suis pas capable de dire si je veux bien ou mal etc.
Quand je vois le rouge au milieu on dirait de la larme. Je ne sais pas pourquoi je dis ça. Je sais juste que les couleurs du moment sont posées sur ma feuille, et c’est des petits gestes comme ça aussi qui font que je ne pars pas trop trop en vrille. Mais j’ai en ce moment cette pulsion qui m’entraîne à me renfermer sur moi, mais je me dis si je dessine ce n’est pas mauvais non plus, au contraire. Je ne reste pas dans mon lit, je ne me fais pas mal donc.

Matériaux utilisés

Dessin conçu sur feuille de format de 36 × 48 cm. Peinture aquarelle. Pastels à l’écu.

BMP – Bercée dans la couleur

BMP – Bercée dans la couleur
• Balancement dans la couleur.
• Bercer dans la couleur.
• Cocon de couleur.
• Calme douceur.
Finalement je ne sais que choisir comme titre.
J’aime me lever le matin et ressentir cette lueur de douceur dans ma tête. J’aimerais que cela m’arrive encore plus souvent, comme « un non-stop » ! Oui laissez-moi rêver un peu avec ce « non stop ».
Par moment, je me dis que de me le répéter à haute voix, pourrait peut-être faire apparaître mon désir.
Je suis cette dame avec laquelle parfois apparaît cette petite fille qui cultive ses espoirs et peut-être croit en ses rêves.
Laissez-moi juste rêver un peu dans ce moment présent, profiter de cet instant de calme, de retour dans la matrice.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Je me suis installée dehors sur mon grand chevalet, j’attendais ce moment, ça me titillait 🙂
Je voulais retranscrire cette idée générale en une forme. Je souhaitais faire apparaître ce geste de ce balancement dans une atmosphère de douceur.
A ce moment-là, pour concrétiser mon idée d’esquisse, je ne savais pas encore si c’était la forme que j’aurais trouvée qui expliquerait mon ressenti dans ma tête ou si c’était les couleurs qui exprimeraient cela.
J’ai tout de suite pensé à dessiner un corps, à la limite recroquevillé afin que ce que je ressentais en moi ne puisse s’enfuir. Comme pour garder en otage ce bien-être dans ma tête et le laisser m’enivrer encore et encore jusqu’à sans fin.
Ma forme étant faite sur ma feuille, c’est à ce moment-là que dans ma tête je me suis dit que les couleurs que j’emploierais pour concevoir le manteau en aquarelle de mon esquisse devait faire absolument apparaître ce qui se passait dans celle-ci à ce moment présent, ce matin là, à mon réveil.
Donc pour concevoir ce manteau en aquarelle. Je voulais changer un peu, j’ai utilisé ma spatule. Je m’étais fait cette réflexion que ce geste « balancement » apparaîtrait encore plus fort. C’était important en ce qui me concerne que cette situation parle à travers mes couleurs également.
C’était comme si cette petite fille en moi découvrait pour la première fois ce que c’était ce mot douceur et le ressentait en elle et me le faisait comprendre à sa façon. Moi j’aime ça, le fait qu’elle découvre autre chose que cette violence.
Par contre ce geste, ce mouvement je ne voulais pas qu’il étouffe ce corps qui apparaissait dans ce dessin, c’est pourquoi j’ai exprimé le haut de mon dessin d’une autre façon. Cela aussi c’était important, comme pour ne pas détruire ce que ressentait cette petite fille en moi.
Je voulais finalement un dessin doux, calme, mais haut en couleurs.

Matériaux utilisés :

Production faite en peinture aquarelle sur feuille de format de 50 x 70 cm à grain fin.
Finition : crayons couleurs aquarelles.

Que ressentez-vous face à ce dessin ?

En observant mon dessin de loin, j’ai cette impression que les couleurs vont emporter ce corps, qu’une grande vague de couleur va tout recouvrir.
Je ne ressens pas d’angoisse et je garde cet espoir présent dans ma tête.