BMP – Un dessin tout simple

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

J’avais un moment de libre et puis il fait chaud ! Voilà voilà très chaud… l’important pour moi, était de prendre mon pinceau quand j’ai un petit moment, de laisser venir. Je voulais juste faire un petit travail sur la force, avec mon poignet et mon pinceau. Je souhaitais effleurer ma feuille dans la délicatesse.
Mais je me suis rendue compte que ce n’était pas si facile d’effleurer ma feuille du bout de mon pinceau, trempé dans différentes couleurs.
Au début, j’ai eu l’impression d’avoir réussi à exécuter deux ou trois mouvements comme je le voulais. Mais en regardant ma feuille, posée sur le chevalet, j’ai eu l’impression que le geste que je venais de faire, n’existait pas. Pourtant, il me semblait, avoir appuyé suffisamment avec mon pinceau.
Alors j’ai voulu recommencer avec de nouvelles couleurs. Par moments, je trouvais que c’était mieux que la première fois, mais au niveau de mon poignet je ne sentais rien. Or moi, je souhaitais le sentir, sentir son articulation bouger pour pouvoir en sentir sa vitalité, mais au travers de celle-ci, ressentir de la douceur.
En ce moment, mes dissociations sont trop fortes, et j’ai besoin de douceur comme pour apporter un peu de calme dans mon cerveau et dans l’intérieur de mon corps.
Je sais que c’est en peignant que je peux me sentir bien.
Mais là, j’étais comme aimantée par la recherche de la force dans mon poignet. Peut-être la peur qu’il ne fasse du mal dans l’élan du mouvement ? Une angoisse ? Cette recherche est alors devenue primordiale.
Pourtant poser mes couleurs sur ma feuille m’attirait, ainsi que les mélanger les unes dans les autres.
J’ai continué en me disant que cette envie de sentir cette force dans mon poignet allait peu à peu partir et laisserait plus de place à la sensation de bien-être liée à la peinture.
Juste de la douceur et ne rechercher que cela.
J’ai alors continué mon dessin, en rajoutant un peu plus de jaune, cette couleur chaude, qui pour moi, est celle qui me fait sentir l’arrivée de l’été. Puis, puis j’ai rajouté un peu de violet, comme la couleur du lilas, le tout enrobé de petits dégradés.
Je prenais plaisir à suivre mon poignet, je me sentais moins tendue et un peu plus dans le présent, présent qui a hélas trop tendance à jouer à cache-cache avec le passé. Mais là je ne veux pas y penser, oh non j’ai mon pinceau que je tiens dans le présent et ça c’est rafraîchissant.
Je gardais en tête l’idée de ne pas trop appuyer avec mon pinceau sur ma feuille comme pour ne pas faire fuir cette légèreté et ce calme, qui commençaient à prendre de plus en plus, place dans ma tête.
Finalement je peux dire que ce dessin s’est terminé dans de meilleures conditions que celles du début et c’est cela que je vais garder en tête et ce petit moment que je prends pour moi.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm
Peinture aquarelle.

BMP – Quand j’ai froid, j’ai froid !


Bon et bien, le temps ce n’est pas cela non plus, on a froid, enfin j’ai froid !
Il n’y avait pas d’atelier non plus !
Une fois terminés mes exercices du livre Gérer la dissociation d’origine traumatique, de Onno van der Hart 
Je me suis dit que comme les enfants hibernaient sous leur couette je devais m’occuper. J’ai eu l’idée de faire un dessin avec les couleurs “froides”. C’était bien en adéquation avec le temps, avec mon froid, même si quand j’ai ces idées, ça chauffe dans ma tête.
Voici les couleurs froides :

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Je me suis donc installée dans la cuisine, devant la fenêtre. La pluie tombe, le vent souffle, on se croirait en hiver.
Mon matériel à côté de moi et me voilà lancée. Ma feuille devant moi, je me suis demandé comment je voulais positionner mon dessin : à l’horizontal ou à la vertical. Je ne savais pas, donc j’ai fait, sans me poser de questions et j’ai laissé venir le premier geste comme il le voulait, comme si je n’étais pas maître de ce qui allait apparaître sur ma feuille.
Mais je savais une chose, c’est que je devais en quelque sorte photographier, incorporer dans mon dessin l’intensité de la lumière du moment, que ce soit celle de dehors ou la luminosité dans la cuisine. Cette lumière allait bien avec le froid que je ressentais. Je pense que je voulais trouver et mettre un côté sombre dans mon œuvre, comme pour ramener un petit plus dans les couleurs. Mais n’empêche je voulais de la chaleur et ça j’en étais sûre.
J’ai donc commencé par déposer sur ma feuille les couleurs rouges et violettes et avec mon pinceau j’ai commencé par faire des petits mouvements, puis des plus grands, en me retenant pour ne pas envahir ma feuille.
Je me suis amusée à faire apparaître des nuances plus claires comme pour dire : « voilà , il fait jour, et ce, malgré le froid en moi et malgré le froid dehors, comme pour ramener de la lumière entre les couleurs ».
Puis j’ai continué en déposant les couleurs le bleu et le vert, et j’ai recommencé avec les petits mouvements mais là je n’ai pas cherché à contrôler, j’ai laissé mon poignet faire les gestes, ce qui pouvait provoquer un mélange avec les deux premières couleurs qui étaient déjà sur ma feuille. J’y prenais plaisir, comme si je jouais à cache-cache et que moi, je voulais y cacher un secret.
Puis j’ai continué en rajoutant du bleu pur, du vert pur, puis du bleu et du violet ensemble. J’ai refait les mêmes gestes mais là, un peu plus dans le vertical.
Une fois cela terminé, j’ai cherché à incorporer dans mon dessin une certaine luminosité. C’est ma touche, mon petit plis, qui peut tout changer à mon œuvre. Comme si je voulais ramener plus de vie, pour faire fuir ce froid qui me gêne depuis quelque jours.
Voilà mon dessin aux couleurs froides comme ce temps qui est dehors mais qui ne refroidit pas mon cœur. Il y a quand même quelque chose qui n’est pas dans la normalité, j’ai froid, mais j’ai besoin de boire glacé.
Bon aller je vais essayer de guetter un rayon de soleil et même essayer de percevoir un arc-en-ciel et oui pourquoi pas !

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm, peinture aquarelle.