BMP – Un moment de couleur

Une pensée particulière en couleurs.

Naissance de mon motif.

Un petit moment de relâche, je veux dire pour prendre un peu de recul, mais en restant dans la création.
Une personne m’avait donné des pétales de roses, et je les avaient gardés au frais en bas de mon frigidaire avec les petites pommes de verger.
Tout de suite dans ma tête ça ma fait boum pour fabriquer  une « création »
Ce qui me plaisait, c’était ce dégradé du jaune-orangé dans ces pétales de roses. Et le rouge sur la peau des petites pommes.
J’avais une idée de collage dans ma tête, mais aussi le désir que ça aille plus loin dans la découverte, c’est-à-dire  faire évoluer ce tableau dans la couleur.
C’était cela mon but, mon idée générale, et faire ressortir cette pensée 🙂

J’ai donc procédé de la manière suivante:

– j’ai pris mon châssis en toile de coton, que j’ai déposé à plat sur la table.
j’ai ensuite concocté ma « petite soupe de sorcière » dans un bol : colle blanche et de la Modeling Paste. J’ai bien tout mélangé puis j’ai étalé  cette mixture, sur ma toile à l’aide d’une spatule, c’était plus facile pour moi pour ma mobilité…
Je ne voulais pas non plus que ce mélange soit déposé à plat sur cette toile comme ça sans vie, donc j’ai fait ressortir un peu de relief. Du mouvement.
Pour l’étape suivante, j’ai déposé mes pétales de rose, j’ai ajouté  aussi une autre  petite fleur de couleur légèrement bordeaux que j’avais trouvés dans mon « jardin »
J’ai continué en  épluchant les petites pommes de verger, qui vont finir en compote, mais dont les épluchures vont finir dans mon tableau. Après les avoir déposé dessus, j’ai laissé sécher tout cet ensemble dehors au soleil.
Dans ma tête, je voulais encore plus de couleur, et m’est venue cette idée d’y rajouter de la sciure de pastels secs que j’avais râpés et déposée sur mon tableau, comme si je rajoutais du gruyère râpé pour la préparation d’un plat. Afin que celui-ci sortant du four soit bien chaud avec un croustillent.

Pour ce collage, je voulais  qu’il évolue en une autre idée, je voulais le rendre plus grand en découverte ! alors j’ai décidé de décoller les peaux de pommes, les pétales de roses, car ceux-ci, commençaient à se faner.
Puis j’ai laissé mûrir mon idée un peu dans ma tête. J’ai donc mis de côté mon travail pour le reprendre plus tard.

Pendant que je réfléchissais, je me suis souvenue qu’il me restait dans mon coffre à trésors des morceaux de mosaïque d’un ancien collage, que j’avais récupérés et gardés.
Après réflexion je me suis dit que je pourrais donc en coller un peu dans mon tableau. Pourquoi pas ?
Je souhaitais aussi savoir où j’en étais en ce qui concerne la motricité des mes doigts en réalisant un tel collage car ça me demandait de la minutie.

J’ai donc commencé à en coller sur ma toile, dans les formes de ronds blancs. Mais cette opération s’est montrée un peu difficile. Constater mes difficultés a provoqué de l’agacement. J’ai donc arrêté. Mais en même temps, j’étais contente d’avoir réussi à coller quelques morceaux.
Je voulais donc trouver autre chose, pour avancer toujours dans le mouvement de ma création et rester dans le bon côté de mon idée concernant cette pensée.

L’envie de mettre des couleurs était toujours là dans ma tête, j’ai donc pris de l‘aquarelle, que j’ai déposée directement sur ma toile, puis j’ai pris du fil transparent alimentaire que j’ai déposé directement dessus. J’ai appuyé doucement en étalant avec mes mains dans tous les sens et j’ai ensuite retiré celui-ci délicatement.
Ce premier essai m’avait plu, donc j’ai continué ainsi de suite de la même manière sur tout mon tableau.
Et j’ai laissé séché.

Matériaux utilisés

Fleurs, roses, épluchure de pomme.
Châssis de couleur blanche en toile de coton 40 cm sur 40 cm
Modeling Paste Pébéo Artist Acrylics léger de couleur blanche.
Colle blanche Cléopâtre, colle bricolage, multi-usage.
Un gros pinceau.
Couleurs aquarelle : vert de vessie, bleu outremer, vert jaunâtre, jaune, orange, cramoisi d’Alizarine, blanc de Chine.

Qu’avez-vous ressenti ?

J’essayais même avec mes dissociations, de capter mon attention sur le dégradé des pétales de rose, et sur la couleur rouge de mes pommes.
J’ai aimé ressentir la légèreté des pétale de roses, je m’amusais à souffler dessus, pour qu’elles s’envolent un peu.
Je ne ressentais pas de culpabilité si mes dissociations laissaient leurs empreintes à leurs passages, car finalement ça ne se voyait pas trop.
Je me faisais cette réflexion qu’avec ce mélange de couleur ça passaient inaperçu.
Un côte magique ! Je riais toute seule car je disais voix haute, « nous voilà bien si je deviens magicienne »  🙂
Ce mélange de couleurs à bien capté mon attention : un côté détente a pointé son nez, bref pour moi, ce fut agréable. Même si avec ma main droite ça n’a pas été évident. J’adorais mon idée.
Je voulais qu’elle soit réussie, ça me tenait particulièrement à cœur.
J’ai eu le passé qui est remonté, mais je gardais en tête cette jolie idée de création, je faisais en sorte qu’elle soit plus forte face à ce passé.
Bon ça n’a pas été simple mais bon, le sourire était là aussi !

Que ressentez-vous face à cette production ?

En regardant mon tableau, je dois reconnaître que de voir évoluer un travail encore plus, me plaisait beaucoup. Ce besoin de découvrir sans cesse, n’est jamais rassasié en moi ; c’est comme une force qui me pousse et m’entraîne vers l’avant.
Je me disais ce tableau faisait bien ressortir mon idée de petite sorcière du départ. « Une pensée particulière en couleurs ».
Un petit répit était là, un moment de calme dans ma tête, et j’essayais de le savourer, car je passe des moments difficiles et alors ça fait toujours du bien.
Et le fait de toujours pouvoir avancer avec ses difficultés de mouvements etc c’est toujours un pas de plus, les mots : ne lâche rien sont là.!

BMP – Quand l‘eau et la couleur se mélangent


Dans ma tête j’avais cette envie de bien mouiller ma feuille avec de l’eau, de laisser la couleur aquarelle en quelque sorte « ramper dessus », laisser le mouvement de la couleur posée sur l’eau, faire ce qu’elle veut, lui laisser le champ libre pour son mouvement. Mais dans ma tête ce n’était pas si simple.

Le mot lâcher-prise a vite fait son apparition en moi,et cela ce n’est pas si simple pour moi. C’est comme laisser faire ce qui se passe devant moi, sans y mettre des barrières, sans faire intervenir ce qui vient de mon cerveau. De cela, j’en suis incapable pour l’instant car c’est comme se laisser aller à ce qui se passe dans l’instant, et aussi laisser sortit les images qui me font mal.
Et ça c’est une situation qui m’effraie. J’ai l’impression que je dois mettre une espèce de « muselière » à mon cerveau pour que les souvenirs trop violents ne sortent pas brusquement et ne m’entrainent pas. C’est comme s’il fallait que je contrôle mon cerveau. Attention pas les personnes, non, mon cerveau pour lui faire peut-être comprendre aussi que je ne veux plus de ces souvenirs qui me font souffrir.

Comment avez vous dessiné ?

Pour la réalisation de cette peinture, j’ai gardé un peu de laisser aller. C’est le geste de mon pinceau, son mouvement,  qui exprime en couleurs  ce que je ressens en moi au moment où je le réalise,  c’est-à-dire, un peu d’angoisse, une angoisse liée au fait que mon fils reprend le chemin du lycée demain et je me demande si ça va bien se passer, car je me fais beaucoup de soucis.

Et puis je dirais que mon pinceau va aussi exprimer, mes divers questionnements, non utiles et utiles : comme par exemple : demain j’ai deux dames qui reviennent me voir dans mon cocon familial, pour trier avec moi mes tableaux. Et cela m’angoisse fortement. Je pense que je devrais travailler cela, car c’est une angoisse liée à mon passé, dès que quelqu’un fait intrusion chez moi. Car c’est un peu cela « une intrusion » comme si on venait me surveiller, alors que je sais que ce n’est pas le cas, mais pourtant dans ma tête c’est ça. Et c’est une bataille avec le présent et le passé qui se présente à chaque fois, pour pouvoir laisser place au présent.

J’ai donc commencé par mouiller le haut de ma feuille, et j’ai déposé tout de suite mon aquarelle dessus.  Et je me suis amusée à faire des formes avec mon pinceau sans réfléchir vraiment, mais simplement à regarder si celles-ci donnaient un sens à la naissance de mon tableau.
Car pour moi cette peinture, une fois fini devait avoir un sens avec plein de couleurs quand on la regardera.
Voilà j’ai travaillé par cette méthode pour faire naître ma peinture.

Matériaux utilisés :

Feuille de format de 50 x 70 cm à grain fin.
J’ai utilisé les couleurs aquarelles suivantes : Vert phtalocyanine, ocre jaune, terre d’ombre brûlée, bleu de Prusse, bleu coeruleum, rouge de cadmim foncé, jaune citron, blanc de Chine.

Qu’avez vous ressenti face à cette production ?

Une colère, parfois aussi de l’incompréhension, des doutes ! Mais je me disais que c’est le week-end et dans ta tête c’est encore l’explosion. Mais en moi je voulais faire la part des choses qui me venaient en tête limite à me faire disjoncter.
Je n’ai pas de souvenir de m’être dissociée. Juste cette sensation de vertige. Mais bouger ma feuille pour prendre en photo m »a effrayée un moment, l’eau, mais je n’ai pas compris pourquoi.

Que ressentez-vous fac à cette production ?

Je suis très étonnée quand je regarde ma peinture finie. Elle est colorée et en même temps elle fait ressortir ce côté mystère qui me ressemble, car je pense être un mystère pour les personnes qui ne me connaissent pas.
J’observe un paysage avec le reflet des nuages dans l’eau.
Je souris car je me dis que le hasard parfois peut étonner.