BD – Des pétales et des feuilles verts et jaunes

BD-– Aquarelle-n°-421-–-Petales-feuilles-vert-jaune-4Réalisé à l’aquarelle, avec le jaune ocre, et deux verts : le vert de vessie et le vert foncé.
Le commencement de mon travail avec le vert foncé pur sorti du tube,  et ensuite j’ai rajouté sorti du tube le jaune ocre. Ce mélange des deux couleurs séparées reste pour moi foncé.
Après j’ai fait un peu de mélange avec le jaune ocre et le vert foncé.
J’ai l’impression que mon dessin à ce moment-là a évolué différemment.
Et puis pour continuer ce tableau, je suis passé au vert vessie sorti du tube, je voulais en moi qu’il ne s’éclaircisse pas, j’ai tendance encore un peu à repasser plusieurs fois dessus.
Puis j’ai procédé comme la première situation  avec le premier vert foncé, en mélangeant le vert vessie avec le jaune ocre.
Dans ma tête le rouge me manque… parfois et parfois non.
Je ne ressens rien en regardant ce tableau, je veux dire en le regardant c’est comme si j’avais cette frayeur de regarder ces verts, comme si je voulais m’en protéger.

Le vert, histoire d’une couleur

Logo-France-Interpar Jean Lebrun

l’émission du jeudi 28 novembre 2013

Le vert, histoire d’une couleur


En 1789, le vert aurait pu figurer sur les emblèmes de la Révolution comme, trois siècles plus tôt, la ceinture vert-espérance était apparue sur ceux du duc de Bourbon. Sauf que les hommes de 89 se sont aperçus que le vert était aussi associé à la maison du comte d’Artois, fieffé réactionnaire et futur Charles X !

C’est le lot de toutes les couleurs que d’être susceptibles d’interprétations diverses; toutefois une particularité du vert est qu’il se révèle spécialement instable. Les teinturiers, d’ailleurs, ont longtemps eu toutes les peines du monde à le fixer. En conséquence, au Moyen Age, il pouvait être tour à tour tentateur ou bienveillant, associé au péché mais tout aussi bien à la jeunesse qui, chacun le sait, a « du vert derrière les oreilles ».

Son ascension, longtemps incertaine et contrariée, est manifeste aujourd’hui. Il est bien porté de l’afficher mais comme une idéologie, à la façon du rouge d’autrefois dont on attendait aussi qu’il sauve le monde. Si l’historien laisse de côté le messianisme et qu’il en reste au strict registre des couleurs, il constate cependant que le vert n’est le préféré que d’une personne sur cinq ou six, bien loin derrière le bleu !

Michel Pastoureau
Historien, directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études