BMP – Visage penché, peinture et collage. Une production imprévue

BD – Visage penché, peinture et collage. Une production imprévue
J’aime bien écrire ça par moment, parce que c’est vrai. C’était quelque chose qui ne faisait pas du tout partie de ma journée. Mais en rangeant le jardinet, j’ai vu que le bouleau avait donné naissance à plein de « châtons », sur l’arbre. Ils sont vert tendre, mais quand ils tombent il sont jaune marron.
C’est en ratissant un peu le sol, que j’ai eu envie de me servir de ces chatons pour un collage.

Comment avez-vous concrétiser votre esquisse ?

J’avais envie de faire apparaître un visage, un visage penché. Mais avant j’ai regardé ce que j’avais en esquisse d’avance, qui jusqu’à présent ne me parlait plus dans ma tête. J’en ai trouvé une. Je me suis dit pourquoi ne pas essayer de faire ce collage avec celle-ci.
L’expression de cette esquisse pourrait retranscrire une douceur, une tristesse, ou bien même un apaisement. Traduire cette expression en une forme remplace les mots par moment et cela évite les longs discours qui finissent en rond. Un silence apaisant est là. Finalement je ne savais pas trop. Du moment que ce visage apparaissait sur ma feuille. Et il y avait en moi cette expression ”poser”. Moi je suis là, et je pose ce visage sur une des épaules. Je ne sais pas pourquoi j’écris tout ça finalement, mais  je me dis que si cette pensée a envie de se faire entendre et bien je l’exprime par écrit. Parfois dans ma tête, j’ai la forme de mon esquisse mais pas forcément les mots pour l’accompagner. Par moment je me demande si ce n’est pas cet imprévu qui me déstabilise. Mais en attendant, ce que j’aime bien c’est ce mouvement qui se fait alors.
Je dessine donc ce visage sur la feuille, mais aussi un corps et des mains avec les doigts. Une fois mon esquisse terminée je commence à y mettre des couleurs avec de la peinture aquarelle. Je voulais de la douceur, de l’apaisement, de la tristesse, donc des tons jaunes, marrons, gris, et bien sur des mélanges.
Mon esquisse commençait à trouver ses couleurs et c’est à ce moment-là que j’ai commencé mon collage avec les chatons du bouleau. Certains ont été collés tels quels, d’autres ont été coupés. Cette nouvelle matière me semblait rugueuse, ce qui m’intriguait un peu. J’aimais bien l’ensemble qui apparaissait. Le relief du collage me paraissait plus important que sur mes autres productions. Je n’avais pas trop envie de revenir dessus alors j’ai laissé faire le mouvement et cela jusqu’à la fin de ce collage

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur un support blanc de 41 cm sur 33 cm. De la peinture aquarelle, de la colle transparente. Pour terminer les chatons, venant de mon bouleau.

Que ressentez-vous face à votre production ?

Ma première réaction a été de regarder cette production finie de loin et non de près. J’avais l’impression que mon collage était trop en relief. C’était une nouvelle découverte avec une nouvelle matière. Essayez c’est chouette !

BMP – Emportée par le mouvement

BMP – Emportée par le mouvement
En moi il y a eu la sensation du mouvement qui emporte. Alors ça peut faire disparaître. Et toujours dans ma tête, j’avais des couleurs et la sensation d’être emportée. Je me suis donc amusée à retranscrire ces situations sur une feuille.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Arriver à mettre des mots sur des sensations, c’est difficile surtout quand mon cerveau est à l’envers 🙂 Ça va, ça vient, ça surgit de votre tête alors qu’on n’a rien demandé. Alors quand c’est du positif c’est cool mais quand ça l’est moins, quand les couleurs sont plus tristes alors c’est plus anxiogène. J’ai besoin de réponses, savoir pourquoi, connaître comment ? Alors maintenant je me rassure en me disant que mon cerveau est en train de penser et qu’il pense tellement fort que les pensées sont prêtes à sortir et donc de s’exprimer et que voir ainsi les choses de manière plus dans un sens positif, c’est moins anxiogène. Une astuce. Ces sensations, je vais les coller sur la feuille avec plein de couleurs, car ceci c’est du positif.
Mouvement pour moi, cela évoque la danse, danser dans tous les sens. Danser dans mon cerveau, faire danser mon cerveau, faire danser un corps. Faire danser mes opinions ;  faire danser ma façon de voir, sans oublier de faire danser mon pinceau sur ma feuille. Tous ces mouvements sont parfois tellement forts qu’ils en feraient disparaître quelques morceaux. Rien de négatif c’est que du positif.
Ma production sera de faire apparaître deux corps qui dansent mais qui donneraient l’impression de disparaître, retranscrire ce qui se passe quand mon cerveau se met à réfléchir trop fortement, ce mouvement qui peut se montrer très fort. Ça serait comme une danse, une grande valse qui prendrait par ces mouvements toute la pièce. Accompagnée d’un grand tournis de bien-être. Et bien là c’est pareil quand je réfléchis ça prend tout mon cerveau.
Une fois mes corps dessinés j’ai commencé à déposer mes couleurs avec le mouvement de mon pinceau imbibé de couleur. Ah ça j’aime ! Dans ma tête j’avais toujours ce geste qui partait très très très haut. J’ai donc déposé mes premières couleurs en pensant à cette image que j’avais. Les couleurs devaient faire apparaître le bien-être. Et cette envie de danser très très haut, emporter partout ces ensembles de mouvements. Finalement ma production devait faire parler plein de mouvements différents tout aussi colorés les uns que les autres. Pour les finitions quelques traces de feutre de couleur.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Production conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon à papier HB, crayon feutre à pointe fine.

Que ressentez-vous en regardant votre production?

Dans ma tête c’est aéré ; dans mon corps je n’en parle pas je ne sens rien. Seule ma tête est connectée avec mon cerveau, le reste de ce qui se passe en moi a peu d’importance. Je n’ai pas envie de m’y attarder, je voulais juste ce positif. Cet instant présent que j’apprécie. Je sais que j’ai passé un bon moment et c’est cool.