BMP – Comment je perçois les traumatismes graves dans le cerveau !

BMP – Comment je perçois les traumatismes graves dans le cerveau !
C’est parce que j’ai parlé du trauma avec mon psychiatre que m’est venue cette idée.
Je trouve qu’après avoir abordé un sujet complexe, il est nécessaire par le mouvement du dessin, de pouvoir passer des mots à la création. Une manière de solidifier notre regard.
Mes traumatismes graves et divers ont créé chez moi de très importantes « cicatrices psychologiques » qui m’empêchent de mener une vie pleine et heureuse tout le temps. J’ai des reviviscences, des cauchemars, des troubles du sommeil et des problèmes de mémoire et de concentration sans oublier les troubles alimentaires du jour au lendemain. De plus le moindre rappel d’événements qui évoquent le passé, peut m’entraîner une reviviscence terrifiante de mon « expérience » traumatique. Je peux également ressentir de la culpabilité, de la honte, de la nervosité, de l’épuisement et des sentiments d’engourdissements ou de déconnexion des autres.
Certains symptômes se montrent un peu moins fort par moment quand j’arrive à ne pas trop me dissocier par le fait d’avoir travaillé dessus.
Mes traumatismes ne sont pas quelque chose dont je peux simplement « me remettre ». Par contre, comme je l’écris souvent, je peux essayer de les digérer et cela, ça doit se travailler encore et encore afin de pouvoir les mettre dans mon bocal dans mon cerveau.
Voici une production que j’avais faite à ce sujet :

BMP – Un bocal dans mon cerveau

Pour certaines personnes, le traumatisme peut durer quelques semaines ou quelques mois, mais pour d’autres, comme moi les symptômes peuvent durer toute la vie et être associés à des sentiments d’impuissance, d’isolement, de dépression. Sans oublier aussi que je peux devenir extrêmement réactive et dépassée par des choses sans importance. C’est l’angoisse qui prend le dessus et la peur. Tout comme les ruminations et croyances négatives.
Mon entourage a beau me dire que ce n’est rien, de ne pas y prêter attention, ces phrases n’ont aucun effet sur moi, car je ne peux plus contrôler mes réactions, mes pensées, car je suis comme partie dans un autre monde. En fait tout devient compliqué à comprendre etc.
Pour faire barrage aux sensations terrifiantes, le cortex préfrontal médian, là où siège ma conscience se met en veille. Dans ces moments-là, je ne sais plus ce que je ressens. Il m’est difficile d’être consciente de ce qui est bon ou mauvais pour moi, ou de prendre une décision en toute lucidité. Je ne perçois même pas le danger. Je ne sais sais plus rien, j’ai disparu du temps présent, je suis loin dans l’univers du passé et qui ne doit pas venir se mélanger dans le temps présent.
Quand je suis dissociée, je suis complètement déconnectée du présent. C’est une de mes parties émotionnelles qui prend alors la relève. Dans ces moments-là, je ne me rappelle de rien du tout. Quand je reviens à moi, cela ressemble à un grand trou dans le présent, que j’ai besoin de remplir pour faire fuir mes frayeurs, mes peurs et mes angoisses. J’ai l’impression de tout réapprendre à chaque fois.
L’adulte que je suis, revient à chaque fois doucement dans le temps présent. J’y crois toujours, même si par moment j’ai cette frayeur qu’elle reste coincée et qu’elle disparaisse.
Un jour, j’avais posé la question à mon psy, il n’a pas su me répondre avec certitude. Personne ne le sait en fait, si je ne vais pas rester coincée dans ce passé terrifiant.
Il est certain que comprendre pourquoi et comment, c’est sécurisant pour moi et cette sécurité m’aide à mieux digérer les événements dramatiques. Je me sens parfois plus forte dans ma tête et dans mon cerveau. C’est cela qui est important pour moi, cette force ! Je ne perds jamais de vue de faire un pas de plus chaque jour.
Pour accompagner mon écrit, je vais par une première production montrer comment je perçois  mon cerveau avec tout ce passé que est de l’ordre de l’indicible.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Par moment, j’ai l’impression que mon cerveau porte en lui une grande ouverture qui s’enfonce très profondément. Cette ouverture commence en haut de ma tête et va jusqu’en bas. Par moment il y a du sang qui remonte. Ce sang se répand dans des vaisseaux au-dessus du cerveau. Mais il ne touche pas complétement tous les vaisseaux. Les autres, qui ne sont pas encore touchés, me permettent de rester dans le mouvement d’une vie et de respirer.
Cette ouverture sur mon cerveau n’est jamais fermée, les souvenirs violents en ressortent, de même que les violentes dissociations. Pour finir mon esquisse, j’ai dessiné ce médecin qui essaie de trouver comment refermer mon cerveau à jamais, en le délivrant de ces souffrances extrêmes et de cet indicible. Mais par contre je ne veux pas qu’on m’enlève cet « amour » de pouvoir dessiner, ce mouvement de l’art-thérapie. Voilà je me dis qu’un jour on trouvera comment aider et même si moi je ne le verrai peut-être pas, cela se fera pour d’autres. La science évolue à petits pas, mais elle évolue. L’espoir !
Voilà mon esquisse étant terminée, je commence à y déposer mes couleurs, en passant par le rouge rose, du noir, en passant par le bleu, le gris et le marron. Quelques finitions ont été faites aux feutres rouge, bleu, gris et noir.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. J’ai utilisé un crayon à papier HB, comme médium de la peinture aquarelle et des feutres à pointes fines pour les finitions.

Que ressentez-vous face à votre production ?

En regardant ma production, ma première réaction a été que je dois arriver à fermer ce cerveau. Mon cœur tape fort en moi, j’ai l’impression que là, il grossit et qu’il prend plus de place. Je ne me sens pas si mal dans ma tête. Quant à mon cerveau, je ne le sens pas. Il faut se battre !

BMP – Quand notre cerveau est pressé et donne du jus de crâne !

BMP – Quand notre cerveau est pressé et donne du jus !
Pression, Harcèlement, Stress, Déprime, trop de travail, etc… et cela finit par nous fait souffrir et finit par presser notre cerveau  dans son jus ! Notre cerveau présente le principal organe du système nerveux tout comme il est l’organe vital du corps. Il nous permet de voir, entendre, bouger, parler, sentir et penser, tout est possible grâce à notre cerveau et à son réseau de neurones encore mystérieux pour moi, mais il gouverne notre comportement, nos souvenirs, désirs et instincts.
Il agit aussi sur notre espérance de vie. À prendre au sérieux et donc en prendre soin est donc essentiel pour assurer son bon fonctionnement. Sauf que voilà, un jour, on entendra par exemple de la bouche d’une autre personne : Allez, encore un effort, tu y es presque ». Nous avons tous entendu cette phrase et vécu cette sensation d’effort. Quand il est question de serrer les dents et de trouver l’énergie pour atteindre ce but qu’on s’était fixé on fait tout pour y arriver, pour ne pas décevoir par exemple, par orgueil etc… On sait que ce serait difficile, mais on décide de le faire malgré tout. Au moment d’agir, il faut trouver les ressources pour atteindre l’objectif fixé. Sauf que ça peut se montrer, par moment, plus complexe et nous conduire vers un grand danger pour nous. Par moment il m’arrive de l’observer sauf que mon cerveau a horreur du vide et ne reste jamais sans rien faire. Un tord !
J’écrirais  que le stress en tout genre est un tueur silencieux. Il pourrait se définir comme étant une réaction de notre organisme face à ce qu’il perçoit comme une agression. Ce qui n’arrange rein à notre cerveau ! Il existe  plusieurs sources de stress : le manque de considération, le mépris, le harcèlement  moral, le harcèlement sexuel, l’incertitude face à l’avenir professionnel, les relations avec la hiérarchie, les conditions de travail… Avec les conséquences importantes comme : trouble du sommeil, problème de concentration, irritabilité, émotivité, perte d’appétit, appétence pour l’alcool sont aussi des signes du stress.
Il faut savoir que travailler sous une pression n’augmente pas la performance. Bien au contraire on part dans une dérive ! La performance diminue dans notre cerveau, car celui-ci est complètement pressé, bouffé par les demandes des autres ou par notre monde de vie etc. Un grand mal être s’installe de plus en plus dans notre cerveau et celui-ci n’arrive plus à suivre.
Voilà pourquoi il est important de prendre soin du fonctionnement de notre cerveau et de le laisser se déconnecter en partie, ainsi cette fonction pause assurera une meilleure concentration entre autre, et cela évitera également de se retrouver en mode pressé comme un citron ! Pour accompagner mon écrit je vais donc faire naître une création sur le fait des dommages que cela pourrait engendrer de ne pas prendre soin de son cerveau.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

L’idée de mon esquisse : je dessinerais un cerveau qui sera compressé à la main avec un presse-agrume, un presse-citron comme pour faire un jus de citron sauf que là, ça sera avec le sang du même cerveau qui se retrouve pressé. Je souhaitais faire apparaître une forme qui ne passe pas inaperçu, car je trouvais que le sujet que j’abordais était important par rapport aux conséquences multiples qu’il peut arriver à la personne.
J’ai donc commencé mes premiers traits pour dessiner le cerveau, ensuite a suivi l’apparition du presse-agrumes, presse-citron et j’ai terminé par le mouvement de la main, qui presse le cerveau qui a pris la place d’un fruit.
Pour le manteau de couleur de mon esquisse, je suis passée dans les tons : rose-rouge, blanc, marron clair, jaune, beige clair. Sans oublier le noir-gris. Quelques finitions ont été faites aux feutres.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille de 36 x 46 cm. Comme médium de la peinture aquarelle, un crayon HB pour faire naître mon esquisse. Pour les finitions des feutres.

Que ressentez-vous en face de votre création ?

Je regarde ma création, à ce moment-là, j’ai eu cette réflexion que notre cerveau semble fort, mais en vérité il peut aussi se montrer très fragile, et cela demande à y réfléchir pour prendre cette habitude d’en prendre soin. Je me sens angoissée, mais pas par le fait d’avoir pris mon pinceau, car j’y ai pris de plaisir. Cette angoisse me semble embrouillée avec une autre émotion et là, c’est le point d’interrogation ! Je n’ai pas trop envie de lui donner une suite. Mon vœu est juste de profiter de cet instant présent.