BMP – Gérer la dissociation – Ici et Maintenant – Objet 4 – Le lapin – Salle de bains

Ici et Maintenant, gérer la dissociation d’origine traumatique.

Exercice du livre pages 39, 40, 41.

Choisissez trois objets dans la pièce et regardez-les bien en détail (la forme, la couleur, le matériau, dimension etc…
Le lien ci dessous, permet de comprendre pourquoi j’avais choisi dans ma salle de bains, trois objets qui devaient m’aider à rester dans le ici et maintenant . C’est d’ailleurs le début du travail proposé dans ce livre :
la trousse de toilette, la radio, et l’oiseau.

http://artherapievirtus.org/RAIVVI/bd-gerer-la-dissociation-ici-et-maintenant-des-objets-de-la-salles-de-bains/
Là je vais rajouter le lapin blanc dans ma salle de bains c’est lui que je vais dessiner.
Depuis que je me suis fait mal, dès que je mets le pied dans cette sale de bains, je ne vois que du sang par terre, à tel point que je suis obligée d’y passer la serpillière, tellement que je suis remplie de frayeur. Au moins cette serpillière elle excite réellement, elle a un côté rassurant. Mais en plus et c’est plus qu’un un besoin, je dois désinfecter. Cela n’a jamais été aussi loin. Pas si facile à exprimer en mots. J’ai en moi cette impression que je viens de me fait mal. Et c’est ce que je vis à chaque fois que j’y rentre dans cette sale de bains. D’où la présence de ce sang.

Qu’avez-vous ressenti en faisant ce dessin ?

Lors de la réalisation de mon esquisse du lapin je le voyais parfois blanc et parfois plus gris. Parfois déformé et parfois aussi il n’était plus là.
Ce sang ne me quittait pas non plus, son odeur me perturbe complètement. Comme le sang que j’ai perdu dans cette cave la même odeur. Lors de la réalisation de mon esquisse une douleur était présente, mais aussi il y avait en moi cette impression d’avoir assister à une grande scène de violence où le sang à vraiment coulé par-terre. Une grande angoisse est apparue et une énorme frayeur et puis je ne n’étais plus là, du moins l’adulte Béatrice : son cerveau n’existe plus. Donc une pause pour laisser atténuer, calmer toutes ses situations qui m’avaient envahie et fait souffrir.
Pour la réalisation de mon esquisse je l’ai représentée comment je la percevais dans ma tête, je parle du lapin, accompagné de mes dissociations.
J’ai commencé par représenter le lapin de profil ensuite de face, pour son manteau en aquarelle, parfois du gris et du blanc apparaissait devant mes yeux.

Matériaux

Feuille de format 50 x 70 cm à grain fin
J’ai utilisé les couleurs aquarelles suivantes : blanc de Chine, noir d’ivoire.
Finition crayon de papier.
Toucher du lapin :
Pour le toucher de celui-ci je l’ai trouvé rugueux il me faisait mal quand j’y passais ma main.
Je le trouvais chaud au toucher, et des formes y ressortaient mais j’étais incapable de dire qu’elles formes ; elles étaient réellement là
Pas d’odeur, mais il me semblait lourd à porter et à cacher si on ne voulait pas l’apercevoir.
J’ai ressenti un dégoût au moment du touché mais celui-ci à vite disparu.
Le mot « froid » était dans ma tête et je le recherchais sur ce lapin mais rien.
Dans ma tête pour entendre les bruits qui étaient présents dans la salle de bains, il n’y avait rien, une impression de brouillard qui m’envahissait. Et finalement je ne suis pas arrivée à trouver le moindre mot pour définir un bruit ou un son. Je dirais que j’étais en hauteur et que parfois j’observais les situations et que je ne pouvais pas intervenir.
Le sang était toujours là en abondance aussi, et j’ai ressenti la douleur qui était arrivée à me calmer lors de mon automutilation. Les mots « perdue, désorientée, effrayée et peur » sont présents, par rapport à ce cutteur et par rapport à mes attitudes.

La symbolique du lapin – celui de la salle de bains

Chase, Mary, Harvey, dans Best American Plays: Spplementary Volume, 1918-1958. Ed. John Gassner, NY. 1961.

Sur une broderie chinoise du 18e siècle, un lapin blanc se tient sur la lune près d’un arbre de vie. Illuminé par la pleine lune, il pilonne l’élixir d’immortalité avec un pilon en or. Ce rôle d’agent du renouveau éternel se retrouve dans la tradition japonaise du mochi (pleine lune), des gâteaux de riz gluant pétri dit qu’un lapin habitant sur la lune en prépare perpétuellement.
Partout dans le monde, la lune et le lapin sont liés. Une céramique maya montre un lapin bleu dodu sur le disque lunaire. L’existence de la lune et du lapin reflète la nature cyclique de la vie, la conjonction récurrente des ténèbres et de la lumière, de la mort et de la renaissance. Chaque mois, la lune est engloutie par les ténèbres avant de briller à nouveau dans sa plénitude; de même, les lapins parviennent à vivre dans l’ombre de la mort. En Amérique du Nord, par exemple, ils sont la proie des coyotes, des loups, des chats sauvages, des hiboux, des aigles, des faucons, des serpents et des hommes. Pourtant, ils prospèrent.
Parmi ses systèmes de défense, le lapin possède des yeux latéraux qui lui permettent de voir devant et derrière lui; une ouïe et un odorat très développés; la capacité à courir vite avec de brusques changements de direction et des arrêts soudain qui lui permettent de se fondre dans la nature. En outre, acculé, il utilise ses griffes et ses dents tranchantes pour se battre. Cependant, c’est surtout grâce à sa remarquable fécondité qu’il s’est propagé sur pratiquement tous les continents. Les hases peuvent avoir jusqu’à cinq portées par an, chacune comptant entre trois et six lapereaux.
La gestation ne dure que quatre semaines. Deux semaines après avoir mis bas, la hase est de nouveau prête à s’accoupler. Les lapereaux n’ont pas d’odeur, ce qui les rend difficiles à détecter, et la hase, qui en a une, peut s’éloigner de ses petits et ne revenir les allaiter qu’irrégulièrement car son lait est extrêmement riche en matières grasses.
Se déplaçant, discrètement sur le sol pour grignoter des pousses vertes et des herbes, les lapins sortent à découvert dans la lumière pâle de l’aube et du crépuscule, des seuils de transition. La lumière diffuse dans laquelle ils se révèlent, leur faculté de disparaître rapidement et leurs cabrioles en ont fait l’incarnation du Mercure alchimique, l’esprit insaisissable et informateur du psychisme qui peut rassembler les aspects mortels et immortels de l’être. Le lapin est donc dépeint comme le guide de l’initié dans les processus menant à l’obtention de l’élixir d’immortalité, dont il détient le secret. Peut-être du fait de son association avec la régénération infinie et l’éternité, il a été décrit dans les mythes comme étant capable d’actes héroïques d’autosacrifice. Dans un des contes Jakata indien, Bouddha, dans l’une de ses vies antérieures, s’incarne en un lapin qui se jette volontairement dans un feu afin d’offrir sa chair à manger à un brahmane. Ainsi, le brahmane peut accomplir ses devoirs de prêtre et la générosité du lapin est honorée par l’impression de son image sur la lune. De façons souvent humoristiques, le personnage du lapin est également chargé des énergies compensatoires friponnes qui bouleversent l’ordre habituel des choses. La jeune héroïne d‘Alice au pays des merveilles aperçoit un lapin blanc pressé et, lui courant après, tombe dans un terrier qui débouche sur un étrange monde souterrain. Dans la pièce Harvey de Mary Chase, Elwood P. Dowd et son ami, un lapin blanc de deux mètres, sont les faire valoir d’une famille aisée comme il faut qui manque d’imagination (Chase). Dans les aventures anglo-saxonnes de Peter Rabbit et Br’er Rabbit, le petit l’emporte souvent sur le grand.
Les lapins sont de petits animaux parfois timides et extrêmement attachants. Leur fourrure douce invite aux caresses, leurs longues oreilles et leurs yeux roses sont attendrissants. Ils sont aussi réputés pour danser dans les prés au clair de lune et s’ébattre dans des jeux sexuels. Il est donc naturel qu’ils fassent partie de la multitude autour d’Aphrodite, déesse de l’amour, et que, dans la Grèce Antique, au 6e siècle avant notre ère, offrir un lapin ait été un gage d’amour. Ou encore que les bunnies du magazine Playboy, dont le lapin est l’emblème, soient déguisées en lapines. La Grande Déesse Mère, sous son aspect maternel, était parfois représentée accompagnée de lapins géants, emblèmes de fécondité et de renaissance, plus tard intégrés dans les mystères chrétiens sous la forme du lapin de Pâques avec son panier rempli d’œufs magiques vivement colorés.