BMP – J’ai été retenue comme artiste par l’association EgArt

BMP – J’ai été retenue comme artiste par l’association EgArt
Voici la production que j’ai faite avec Emmanuelle en visio-consultation.
Je continue mes séances avec mon psychiatre le docteur L. Mais là, comme je viens d’apprendre que j’ai été retenue comme artiste par l’association égArt : https://egart.fr/egart-pour-un-egal-acces-a-lart-2/a-propos-association-egart/
Cette séance était encore plus importante et nécessaire, car j’ai encore un peu de mal à bien réaliser.
Mais je sais une chose, c’est que c’est le travail d’art-thérapie que je fais avec Emmanuelle sur le blogue qui m’a permis d’en arriver à ce niveau et également sa patience. C’est le fruit de tout cet accompagnement et ce travail, mais aussi de ma volonté et la niaque.
Cette séance avait pour but de m’aider à mettre des mots, les premiers mots, sur cette nouvelle d’être retenue dans ce monde là. Or c’est un monde que je ne connais pas du tout, alors je tricote un peu dans ma tête car c’est assez impressionnant.
Mon souci chez moi, c’est comment sentir les sensations positives dans mon cerveau, car je ne les sens pas, elles semblent ne pas exister et j’en souffre beaucoup. J’ai cette impression que mon cerveau ne connaît que ce qui fait mal.
J’ai un autre projet mais là je ne dis rien pour l’instant. Donc voilà, les conseils d’une professionnelle comme Emmanuelle, sont les bienvenus.
Tout cela fait beaucoup pour moi par moment à gérer dans mon cerveau, mais c’est du très positif et c’est très important, et donc j’en parle.
Je ne sais pas si je me suis dissociée pendant cette séance, pour moi, je ne crois pas. Même si par moment j’avais cette impression de ne plus sentir et voir ma tête.
Je me suis sentie bien pendant cette séance, pas d’angoisse, mon cerveau à fait une pose. Je n’ai pas à me justifier, mon cerveau ne se sent pas agressé. Je prends mon pinceau et le mouvement se fait naturellement et ça c’est apaisant.
Je vous présente donc le travail fait pendant mon atelier virtuel d’art-thérapie avec Emmanuelle.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Quand j’ai reçu la nouvelle d’être retenue par cette association, je ne savais plus trop où donner de la tête ; je ne savais plus non plus quoi penser. En fait, je n’y croyais pas, c’était trop énorme comme nouvelle.
Automatiquement je me suis mise en mode “boule”. Je me suis renfermée sur moi-même, je me suis mise en boule dans mon lit, sans oser bouger, en attendant que l’entretien avec Emmanuelle arrive.
Je pense que mon œuvre est donc une trace qui traduit en partie cette réaction, mais cela s’est mélangé avec une forme que l’on pourrait appeler cubiste. J’apprécie ce côté de ces œuvres qui se découpent en plusieurs facettes ; ça se décompose, pour mieux se recomposer et c’est un peu cela qui se passe dans mon cerveau, c’est en morceaux et puis ça se recompose plus posément avec moins d’inquiétude et de questionnement.
Dans mon dessin, je voulais absolument faire apparaître un visage, mais pas forcément avec une émotion, car pour l’instant tout cela est en mouvement et avec un point d’interrogation pour savoir laquelle va se faire entendre, se faire ressentir en moi. Mais c’est présent et il se passe quelque chose.
Pour les couleurs, dans ma tête, c’est le jaune qui me parlait beaucoup, ainsi que le vert, avec une touche de mélange. Par moment je repassais sur ma couleur quand celle-ci ne me parlait plus sur le moment. Il me fallait de l’instantanéisme pour cette œuvre. Celle-ci devait être en phase avec cette séance en visio-consultation, qui avait lieu là, tout de suite à cet instant présent et dans le présent.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon de papier HB, peinture aquarelle.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Je regarde ma production, et je ne me sens pas mal. Je constate qu’il  n’y a pas de larmes.
Au total, un moment de rendez vous très positif dans tous ses aspects et rassurant. Un autre petit détail est que cette création n’a pas de fond, j’aurais été seule, j’en aurais mis un, mais là, j’étais accompagnée, j’étais apaisée, je n’avais pas besoin donc de remplir ce vide, même si celui-ci flottait de très loin…

BMP – Submergée par les émotions – La peur

BMP – Submergée par les émotions – La peur
En ce moment j’ai du mal à gérer mes émotions, ça fait un sac de nœuds dans mon cerveau, sac dans lequel personne ne pourrait trouver son chemin, ni se dépêtrer des nœuds.
Comme je l’ai écrit en titre il y a cette peur qui est là, qui se faufile dans mon cœur et qui fait réagir mon cerveau et donc le “Moi Béatrice » dans le présent. Et là j’ai ce besoin d’être rassurée parce que c’est tellement fort que je me noie dedans, je dirais que je me noie dans mon cœur. Dans ces moments-là, je ne sais pas quoi faire de cette force qui m’entraîne et qui fait, par moments, des ravages.
Je suis comme une hystérique avec tous les symptômes qui vont avec, comme par exemple les poils qui se hérissent, ma peau qui se couvre de sueur, je tremble, j’ai une boule dans la gorge, j’ai le pouls qui explose sous ma peau.
Par moment j’ai cette impression que c’était l’adrénaline qui prend le contrôle dans mon cerveau et me paralyse, que je me traîne derrière elle pour pourvoir respirer d’une façon normale. Mon esprit est tourmenté et donc je ne suis pas vraiment présente dans ce que je fais, je rentre dans des espèces de phobies qui n’arrangent rien à mon état…
Rien à voir avec les dissociations, je suis dans le présent. Donc en ce moment c’est ainsi, il y a une peur qui s’est installée pour un oui et pour un non.
Parfois il m’arrive de pouvoir intervenir un peu avant que cette peur n’apparaisse mais la plupart du temps celle-ci surgit violemment, me prend dans ses filets et me recouvre de son poids.
Il m’arrive de faire des exercices du livre “Gérer la dissociation d’origine traumatique”, pour essayer de rétrécir cet état mais ça ne fonctionne pas toujours et par moment je reste figée dans ma tête pour trouver d’autres solutions. Je veux dire que je n’arrive pas à penser ; il y a ce brouillard qui envahit tout le système de ma réflexion, de ma compréhension et de ma logique. C’est figé.
Mon travail est donc de créer une forme qui exprimera cette peur et le fait que je sois submergée. Cette peur ce n’est pas envers moi, c’est envers tous. Je n’en vois pas la limite, la peur pour les autres personnes. La peur de tous ces morts, on dirait que le monde s’éteint peu à peu. C’est tout une boule de feu dans ma tête.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Avec du recul,  je me sens donc noyée dans mon cœur et je vais traduire cette idée.
Je vais dessiner un cœur, puisque c’est le lieu des émotions, y compris la peur. Dans ce cœur, je rajouterais un corps qui se noie dedans. Je délimiterais l’eau pour bien expliquer que je me noie dans ces moments de crises importantes.
J’ai donc fait apparaître en premier le cœur puis le corps assis dans le bas de celui-ci.
Ce n’est qu’après que j’ai commencé à y déposer les couleurs. Je me suis servie d’encre de chine, noire et bleue, et de divers crayons.
Mon idée était de faire apparaître plein de détails avec des petits motifs de toutes formes.
Même si je souffre de cette peur, je voulais faire apparaître quelque chose de positif et donc de l’esthétique dans ma production. J’avais envie de faire apparaître un mouvement de patience également et ça je l’ai retranscrit en dessinant toutes ces formes diverses.
J’avais besoin de mettre le plus de détails possibles dans cette composition, comme pour étouffer cette peur, pour qu’elle cesse d’exister. Mon rêve…
Pour finaliser mon travail, j’ai fait apparaître un léger bleu pour exprimer le fait que je me noie dans mes émotions, émotions dont le départ est dans ce cœur.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Gravure conçue sur une feuille blanche de format 36 x 48 cm de couleur blanche.
Crayons metallic de couleur grise, encre de Chine noire, et bleue. Feutre. Crayons Pentel, et crayon Pitt Artist pens black (B,M) gros feutre noir. Pinceau, eau.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Je me sens sans réaction dans ma tête, je ne sais pas si c’est bien. Je ne sais pas si tout est bloqué. L’avenir des autres me préoccupe. C’est comme un monde de petits cœurs dans l’espace ou l’on voit la circulation du sang se faire dans chacun et chacune mais qui peine à se faire.