Jusqu’à présent j’ai dessiné des nœuds, mais pas vraiment de rubans.
Quand j’ai réalisé mon esquisse celle-ci me paraissait facile à première vue.
Mais à le recouvrir de peinture aquarelle, a été plus difficile, j’ai rencontré quelques soucis : d’abord la concentration, et peut-être aussi de logique. Je ne trouvais plus le bon « circuit pour séparer les rubans, alors qu’en le dessinant oui.
Je voyais les rubans bouger, comme si ils étaient vivants. J’ai remarqué aussi, que retenir le chemin des rubans et peindre convenablement en même temps, m’a causé des problèmes, comme si mon cerveau ne pouvait effectuer deux choses à la fois. J’ai fait beaucoup de pause.
Il y avait l’histoire de mettre des couleurs. Au début je voulais mettre du bleu mélangé avec du rouge, mais j’ai eu du mal à m’y tenir, j’ai fait des mélanges avec le bleu de Prusse, le bleu outremer, et avec les rouges vermillon et écarlate pas de blanc et de noir après je ne saurais dire comment j’ai fait exactement.
Le coté positif je suis parvenue, mais il y a aussi chez moi cette partie de vouloir aussi me compliquer ce travail, mais si je le fais, c’est pour évoluer et faire travailler toutes ces parties qui me causent des soucis avec ces difficultés.
BD – Questions/réponses
C’est bizarre parfois, je parle de mes réactions, des questions que je me pose tout le temps et qui restent sans réponses. Ça me met toujours dans le même état : des tornades d’angoisses, et de frayeurs et toujours ce mot : pourquoi ? qui ressort.
Mais pourquoi m’avoir fait cela, fait subir toute cette souffrance ?
Pourquoi je ne me suis pas rendue compte que ce que je vivais n’était pas normal ? Comme par exemple quand j’avais 15 ans j’étais ado pourtant ? Pourquoi çi pourquoi ça.
Une autre réaction quand on ne répond pas à mes questions c’est comme si tout s’arrêtait, le néant, la mort, c’est comme une situation qui reste inachevée, et je dois en trouver une solution afin que je ne fonce pas dans ce néant, cette frayeur de ne pas pouvoir revenir, vers le positif. C’est comme si ces réponses devaient combler un manque, mais quel manque ?
Comme pour mes dessins : quand les finitions ne sont pas faites, en plus du mot inachevé, c’est comme si celui-ci ne pouvait pas vivre, qu’il lui manquait un morceau de son « corps », c’est comme si je voulais éviter une souffrance, ou ce néant.
Je sais que parfois on ne peut répondre, que des réponses ne seront jamais trouvées.
J’en reviens au deuil c’est bizarre quand même non ?
Je n’arrive pas à dépasser cette barrière, me dire que si je ne trouve pas de réponse ou autre la vie ne pas s’arrêter.
Et quand je trouve mes réponses, c’est la petite fille qui ressort, car elle a réussi. Et pour Béatrice c’est un petit pas vers le positif.
C’est comme se mot défaite, échec. Ces mots je les bannis. Ils me rendent malade. Ils me renvoient à une humiliation.
C’est comme aussi, mon attitude que tout reste net, propre, clair dans tout ce que je fais ou dis. Comme si je gardais une situation branlante en moi, comme si cela allait me tuer, une question de conscience ? Je me dis parfois : « aller Béatrice laisse traîner », mais non je ne peux pas j’en deviendrais dingue.
J’ai toujours cette frayeur qu’il m’arrive quelque chose, alors tout doit être à jour. Clair, pas de tache, pas de désordre derrière moi afin que je n’emmène pas tout le monde avec moi. C’est vraiment angoissant toutes ces questions.