BMP – « Un dégradé de couleur qui se transforme”


Je voulais m’amuser à mettre plein de couleurs sur ma feuille afin de pouvoir les mélanger. Cela devait permettre de créer un tableau de mélanges les uns sur les autres, je veux dire en épaisseur, ce qui donne du relief.
Mon idée était donc de remplir ma feuille de couleurs gaies mais aussi de couleurs un peu plus foncées, comme pour faire apparaître un tapis de couleurs.
Mais je ne voulais pas m’arrêter là. J’espérais que de ce mélange, de ce tapis de couleurs, naîtrait une autre peinture.
Je suis encore étonnée de ce qu’on peut faire apparaître comme originalités dans les formes mais aussi dans de nouveaux dégradés de couleurs quand on essaie de transformer une peinture en un autre en prenant comme base la première peinture.
J’ai commencé ma forme directement au pinceau sans avoir fait une esquisse au crayon auparavant.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

J’ai donc fait naître mon dégradé de couleurs sur toute ma feuille. En mélangeant le côté gai et le côté triste. Je me suis amusée par moments à les entremêler, à les faire se chevaucher entre elles, pour pouvoir faire apparaître un petit dégradé au niveau de la « racine ».
Par contre, je n’ai pas vraiment chercher à positionner telle ou telle couleur à tel endroit de ma feuille. J’ai fait comme cela me parlait à ce moment-là dans ma tête, j’ai laissé exprimer ce qui voulait sortir, j’étais dans le présent du moins de ce que je me rappelle de lui de cette matinée.
Un fois ma feuille bien remplie de couleur, j’ai laissée sécher un petit peu.
Après j’ai déposé du blanc, comme la couleur de la neige, du rose comme une barbe à papa, de l’orange comme la peau d’une orange, du bleu comme la couleur de l’océan directement sur ma feuille, j’ai ensuite pris ma spatule et j’ai étalé mes couleurs en partant du centre vers l’extérieur, en faisant des petits gestes directs et sûrs. Avec toujours l’idée de faire apparaître un mélange de couleur les uns sur les autres. Je dirais que je voulais  provoquer un fouillis travaillé, avec un côté légèrement saccadé dans le geste.
En observant mon dessin de loin, je me suis amusée à compter les couches de couleurs qui en apparaissent. J’ai comme une impression que les couleurs jouent à cache-cache. On peut tout imaginer en regardant ma peinture, une fleur, une bête volante…

BMP – Cronos


« Se plaindre aujourd’hui à propos d’hier ne rendra pas demain meilleur. »

– Proverbe thaïlandais

Histoire  de Cronos :

https://mythologica.fr/grec/cronos.htm

Selon la version la plus connue, sa mère, Gaïa s’était plainte auprès de lui du traitement que lui infligeait Ouranos ; il avait repoussé dans ses entrailles les Géants aux cent bras (Hécatonchires) et les Cyclopes, alors qu’elle s’apprêtait à les mettre au monde, (ou, il les avait emprisonnés). Elle donna alors à Cronos une faucille de silex avec laquelle il attaqua Ouranos, lorsque celui-ci vint rejoindre Gaïa, et l’émascula.
Cronos lança les organes génitaux tranchés derrière lui, et les gouttes de sang donnèrent naissance aux Erinyes, aux Géants et aux Nymphes. Ainsi Cronos régna à la place d’Ouranos ; mais rapidement, il devint aussi brutal que son père.
Il emprisonna de nouveau les Géants et les Cyclopes dans la terre, et ayant été averti que l’un de ses propres enfants le détrônerait de la même façon qu’il avait, lui-même, détrôné son père, il les avalait un par un, au fur et à mesure qu’ils naissaient.
Sa femme, Rhéa, une Titanide, et aussi sa sœur, donna naissance successivement à Hestia, Déméter, Héra, Hadès, Poséidon et Zeus. Cronos parvint à les manger tous, à l’exception de Zeus, que Rhéa avait confié à sa mère Gaïa ; elle lui substitua une grosse pierre enveloppée de langes, que son père dévora à sa place.
Zeus fut élevé en secret par les nymphes du mont Dicté (ou Ida), en Crète, nourri du lait de la chèvre Amalthée pendant que les Curètes frappaient leurs boucliers de leur lances pour éviter que Cronos n’entendît les cris du bébé. Zeus épousa, plus tard, l’Océanide Métis, qu’il persuada de donner à Cronos un vomitif, afin de lui faire restituer les cinq autres enfants.
Une guerre s’ensuivit, au terme de laquelle Cronos fut détrôné, en faveur de Zeus, par ses enfants, et avec l’aide des Géants et des Cyclopes que Zeus avait libérés. Cronos fut jeté dans les profondeurs du Tartare, avec Japet et d’autres Titans, et les Hécatonchires furent chargés de les garder. Avant de régurgiter ses enfants, il avait rendu la pierre qui avait été substituée à Zeus ; cette pierre fut dressée à Delphes, pour marquer le centre du monde (Omphalos).

Selon une tradition différente, Cronos aurait été non pas un tyran farouche, mais un souverain bienfaisant, régnant durant un Age d’Or ; après sa déposition, il partit régner sur les îles des Bienheureux, à l’ouest de l’Océan.
La version la plus ancienne de la légende de Cronos nous est rapportée par Hésiode dans la Théogonie. Cet aspect de Cronos le relie à Saturne, le Dieu Romain à qui il fut identifié.
On associe, à tort, le nom de Cronos (en grec : Κρόνος Kronos), à Chronos (en grec: Χρόνος, Chronos) qui est la personnification du Temps et, de ce fait, le décrivent comme un vieil homme armé d’une faux. Il est vrai que la confusion est d’autant plus possible que Cronos possède aussi des attributs du temps.


Effectivement, si nous nous arrêtons de nous plaindre en pensant à notre passé, cela voudrait dire que nous avons lâché-prise sur lui et que les lendemains seront meilleurs et plus sereins.
C’est peut-être aussi que l’on aura réussi à se pardonner un peu à soi-même.
Que l’on aura réussi à digérer ce passé !
Je me disais que le futur par moment peut apparaître angoissant.
Cet inconnu que nous ne connaissons pas et que nous ne pouvons éviter, car les jours eux continuent d’avancer.
Ce temps qui passe nous fait sortir de notre zone de confort par moment, alors que le connu, (le passé), peut nous rassurer encore un peu, alors qu’en fait non. Nous devrions justement laisser derrière nous, ce qui nous fait souffrir, hurler. Donc ce passé.
Ce lâcher-prise, concernant notre passé dépend de notre façon de lier nos émotions avec les événements, ainsi que la manière dont nous percevons celui-ci dans notre présent, et au fil des années qui passent.
Il faut apprendre à gérer cette petite voix qui est en nous, qui nous parle, qui nous renvoie des images, des flashs qui nous encombrent le cerveau, mais surtout qui est toujours négative.
Il est vrai également, que nous avons toujours le choix de rester en tant que victime ou de vouloir en sortir, tout comme par moment nous avons le choix de ressasser nos pensées négatives, ressentir de la colère, de la frustration, de la tristesse, de la honte, de la peur et de l’anxiété etc… C’est à nous de travailler sur nous pour sortir de cet état, d’en choisir le bon chemin pour avancer dans le présent plus sereinement.
Pour arriver au lâcher-prise, il faut essayer de nous focaliser sur des objectifs inspirants et des émotions agréables, comme par exemple de joie, de sérénité, d’amour, de passion ou d’enthousiasme qui y sont associées dans le déroulement de nos journées. Je dirais c’est réussir à ce poser calmement et non être comme une pile électrique dans notre tête et dans notre état d’être.
Voilà pourquoi  je pense que c’est important de détecter la présence de nos émotions négatives, de les accueillir mais de ne pas les laisser s’accrocher à nous, de ne pas les laisser nous entraîner à tourner rond.
Je dirais que ces émotions seraient comme image la représentation d’un muscle, qu’il faut entraîner à savoir lâcher-prise à la demande.
En écrivant mon texte, j’ai aussi ce mot « orgueil » qui me parle. Peut-être serait-il important de savoir mettre notre orgueil de côté, d’être moins dur avec nous et d’avoir un regard moins violent. Peut-être aussi ne pas avoir raison constamment et d’être sûr de tout, comme pour avoir le dernier mot.
Un lâcher-prise est un aboutissement d’un travail sur nous, réactions, attitudes, pensées.

Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?

Pour faire naître mon esquisse, je me suis basée sur le temps qui passe, les minutes, les heures et les années. Je me suis servie de ce passage du texte que j’ai cité :

« On avait prédit à Cronos qu’il serait détrôné par l’un de ses enfants aussi, dès leur naissance, s’empressa-t-il de dévorer chacun de ses cinq premiers enfants. Parvenu à l’âge adulte, avec l’aide de Gaïa, celui-ci força Cronos à restituer les cinq autres enfants »

Et pour finir je voulais aussi représenter en une forme les mots « lâcher-prise. »
J’ai donc commencé par dessiner le temps qui passe, cette situation apparaît avec la pendule. Celle-ci représente le temps qui passe. Le temps que Cronos a mis aussi pour lâcher-prise.
Puis, j’ai continué mon esquisse en faisant un rappel de Cronos qui a dévoré ses enfants mais qui les a rendus à leur mère.
Pour moi, cette restitution, représente le lâcher-prise.
J’ai ensuite continué mon dessin en dessinant cette espèce de forme de visage qui fait le constat que finalement le lâcher-prise permet de se sentir mieux, mais apporte une amélioration dans la vie de tous les jours, mais également cela peut nous rendre plus fort pour le futur. Cette situation je l’ai représentée avec ce petit bonhomme qui est pratiquement prêt à lâcher-prise, qui n’a pratiquement plus peur.
Je voulais pour terminer mon esquisse, rajouter ce mot orgueil.
Pour concevoir le manteau de mon esquisse, je me suis servie des couleurs que je ressentais bien dans le moment présent dans ma tête et qui ne m’angoissaient pas. Je ne voulais pas non plus étouffer ces mots lâcher-prise.

Matériaux utilisés :

Dessin  sur feuille de format de 50 x 70 cm à grain fin.
Peinture aquarelle, crayon de papiers, HB, 3B, 2B, 4B.

Que ressentez-vous face à ce dessin ?

En observant mon dessin je me disais que finalement il faut savoir apprivoiser notre peur du moment présent pour pouvoir avancer sereinement dans le futur.
Je ne ressens pas d’angoisse, mais j’essaie de rassembler les morceaux dans ma tête pour encore mieux comprendre. Je dirais que peut-être aussi que cette notion de lâcher-prise m’effraie moins. Je peux prononcer ces mots, sans avoir envie de prendre la fuite.