L’artiste japonaise Ayumi Shibata qui a choisi le papier comme base de son art

L’artiste japonaise Ayumi Shibata qui a choisi le papier comme base de son art, construit des villes et des paysages miniatures, au relief inouï.

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Ayumi Shibata est une artiste japonaise connue pour ses créations minutieuses réalisées à partir de simples feuilles de papier blanc. L’artiste affirme dans une interview accordée à Colossal qu’elle n’utilise pas de contour au crayon, principalement parce que le papier blanc qu’elle utilise n’est pas assez résistant pour subir les coups de gomme en cas d’erreur. Au lieu de cela, elle envisage les formes tridimensionnelles qu’elle veut créer et commence à couper.

« Le papier blanc exprime le yang, la lumière et le processus de coupe exprime le yin, l’ombre. Lorsque le soleil brille sur un objet, une ombre naît », dit-elle. “Avant et arrière, yin et yang, deux faces de la même pièce.”

Ayumi Shibata 1

Des créations féeriques

L’artiste construit des paysages urbains naturels complexes pouvant aussi bien tenir dans la paume de sa main qu’être aussi grands qu’un homme. À l’aide de dizaines de couches de papier pour un seul projet, Ayumi Shibata découpe des maisons miniatures, des nuages ​​et des forêts remplies d’arbres qui sont finalement soit éclairés dans des récipients en verre, stockés dans des livres ou érigés dans des installations à grande échelle.

Ayumi Shibata 2

L’artiste Japonaise réalise donc des œuvres aussi somptueuses que poétiques aux matériaux authentiques. En effet l’artiste affirme que les matériaux choisis font référence à la relation délicate que les humains ont avec notre environnement et les forces naturelles de notre monde, tout en se rapportant à la traduction japonaise du « papier ». Sur le site de l’artiste, on peut notamment y lire ces quelques phrases :

« Kami est le mot japonais qui signifie « dieu », « divinité » ou « esprit » ; mais cela signifie aussi « papier ». Kami réside dans la nature. Ces esprits habitent dans le ciel, dans le sol, dans le vent ainsi que dans divers objets tels que les vieux arbres, les gros rochers et les créations artificielles. Kami se déplace librement au-delà du temps, de l’univers et des lieux, apparaissant lors d’événements, ainsi que dans nos maisons et nos corps. Ces esprits habitent également dans le papier. Dans la religion shintoïste, le papier blanc est considéré comme un matériau sacré. »

En utilisant ce matériau chargé de significations, Ayumi Shibata tente de construire un dialogue sculptural et poétique sur la façon dont nous nous relions et répondons à notre monde naturel.

Le 14 décembre 1926 Agatha Christie fut-elle atteinte de fugue dissociative ?

L’étrange disparition qui fit d’Agatha Christie une superstar
Elise Costa — 06.07.2016
Jusqu’où une personne acculée par le chagrin peut-elle se rendre pour apaiser sa douleur ? Certains videraient les verres d’alcool. D’autres se refuseraient à l’inaction et trouveraient un exutoire dans la fureur. Quelques-uns, enfin, pourraient se réfugier dans une folie passagère. C’est peut-être bien ce qu’a connu Agatha Christie entre le 3 et le 14 décembre 1926. Quoique, il ne s’agit que d’une hypothèse. Ce qu’il s’est passé durant les onze jours de sa disparition, elle l’a emporté dans sa tombe. Retour sur ce fait divers qui a marqué l’Angleterre.

En 1926, Agatha Christie vient de publier son sixième roman, Le Meurtre de Roger Ackroyd. Elle a la cote dans les librairies britanniques, quoique sa popularité n’atteigne pas encore des sommets. Et pendant que sa carrière décolle, son cœur prend l’eau : son mari, Archibald, souhaite divorcer pour épouser sa maîtresse. Il lui reproche de préférer ses livres à leur couple et à leur fille, Rosalind. Agatha Christie vient de perdre sa mère. Il dit ne pouvoir supporter de vivre avec des gens malheureux. Le départ de son mari, dont elle est très éprise, finit de l’achever.
Le vendredi 3 décembre au soir, elle embrasse Rosalind – qui a alors 7 ans – et laisse une lettre à sa secrétaire lui demandant d’annuler ses rendez-vous. Elle prend alors le volant de sa Morris Cowley et quitte sa demeure du Berkshire en pleine nuit. Au petit matin, elle n’est toujours pas réapparue et ses draps sont froids.
Sa voiture est identifiée au bord de l’étang sombre de Silent Pool, les phares allumés, sans qu’il n’y ait vraiment de trace d’accident. À l’intérieur, la police retrouve ses affaires personnelles, son manteau en fourrure et son permis de conduire périmé. Plus loin, le poudrier de sa mère. Les journaux s’emparent de l’histoire. S’agit-il d’un suicide ? d’un kidnapping ? d’un meurtre commandité par Archibald Christie ? Dans ce dernier cas, le crime serait parfait : malgré des aéroplanes survolant la zone (une première à l’époque), les chiens, le drainage de l’étang, une battue de 1.000 policiers, suivie d’une autre de 15.000 volontaires, son corps reste introuvable. Qu’est-il arrivé à Agatha Christie ?

Après tout, Agatha Christie adore se déguiser. Les journaux ne vont pas jusqu’à la grimer d’une moustache, mais un témoin prétend l’avoir vue habillée en homme. Un autre pense l’avoir aperçue chez Harrods, à Londres. Deux collègues auteurs de polars participent à leur manière aux recherches : Dorothy L. Sayers visite les lieux de sa disparition, Sir Conan Doyle confie un de ses gants à un médium, qui affirme qu’elle est vivante et qu’elle ne va pas tarder à se montrer. En attendant, le pays se passionne pour l’affaire et 100 livres sterling sont promis en récompense de toute information sérieuse.

Fugue dissociative ?

Le 14 décembre 1926, le monde est toujours sans nouvelle d’Agatha Christie. À Harrogate, une ville charmante du nord de l’Angleterre, un groupe de jazz entre au Swan Hydropathic Hotel pour donner un concert. Le saxophoniste (ou le batteur, selon les versions) reconnaît l’écrivaine. Quand son mari vient la chercher, Agatha Christie ne le reconnaît pas. Les enquêteurs découvrent qu’elle est enregistrée sous le nom de Theresa Neele. Le même nom que la maîtresse d’Archibald. Elle remonte dans sa chambre payée cash, essaie plusieurs robes afin d’en choisir une qui lui convienne, et redescend dans le hall. Puis, au bras de son mari, elle rentre chez elle sans adresser un mot à personne.

Jamais Agatha Christie ne parlera de sa disparition. Pas même à Rosalind.

Son histoire a inspiré, entre autres, Alfred Hitchcock (pour le film The Lady Vanishes) et Gillian Flynn (pour son best-seller Les Apparences)
Interrogée sur le sujet des années après, elle dira bien avoir enregistré, pour son autobiographie, un chapitre consacré à cette escapade sur son magnétophone. Que, malheureusement, les bandes étaient inaudibles. Et que de toute façon, eh bien, elle a des problèmes de mémoire.
Les théories sur le sujet se comptent sur les doigts de la main. Ou bien Agatha Christie voulut donner une leçon à son mari (ce que la famille a toujours démenti). Ou bien elle fut atteinte de fugue dissociative, sorte d’amnésie temporaire causée par le stress, la dépression. Les plus cyniques y virent un formidable coup de pub : car à la suite de sa disparition dans la nuit brumeuse et des gros titres des journaux, Agatha Christie atteignit son rang d’écrivaine superstar. Aujourd’hui, la reine du polar a dépassé les 350 millions d’exemplaires vendus à travers le monde.

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