Livre – Mon secret – Niki de Saint Phalle

Niki de Saint Phalle
Récit autobiographique.
Écrit à la main.
24 x 30 cm.
40 p.
Hors collection.
ISBN : 2-7291-0978-1
Réédition : 2 décembre 2010

« J’ai écrit ce livre d’abord pour moi-même, pour tenter de me délivrer enfin de ce viol qui a joué un rôle si déterminant dans ma vie. Je suis une rescapée de la mort, j’avais besoin de laisser la petite fille en moi parler enfin… J’ai longtemps pensé que j’étais une exception, ce qui m’isolait encore plus ; aujourd’hui j’ai pu parler à d’autres victimes d’un viol : les effets calamiteux sont tous les mêmes : désespoir, honte, humiliation, angoisse, suicide, maladie, folie, etc. Le scandale a enfin éclaté ; tous les jours des révélations jaillissent sur ce secret si jalousement gardé pendant des siècles : le viol d’une multitude d’enfants, filles ou garçons, par un père, un grand-père, un voisin, un professeur, un prêtre, etc. Après le Secret j’ai l’intention d’écrire un autre livre adressé aux enfants, afin de leur apprendre à se protéger : parce que l’éducation qu’on leur donne les laisse sans défense contre l’adulte… »
Niki de Saint Phalle.
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Autres billets sur Niki de Saint-Phalle

Unica Zürn – Exposition Centre d’Étude de l’expression – du 29 mai au 28 juillet 2015 au Musée Singer-Polignac.

Deux œuvres d’Unica Zürn seront présentées lors de l’exposition L’art pour l’art, La Collection Sainte-Anne du 29 mai au 28 juillet 2015 au Musée Singer-Polignac.
inv.-n°0273-300x218Berlin, juillet 1916 – Paris, octobre 1970
Unica Zürn
Sans titre
9 novembre 1961
Encre noire sur papier
50 x 67 cm
© crédit photographique
Collection Sainte-Anne
inv. n°0273
Pour aller sur le site du Centre d’Étude de l’expression, cliquez sur le dessin
La dédicace de la page de garde.
« Son père est le premier homme dont elle fait la connaissance… »
page 36
Elle décrit ce qui s’est passé avec son frère.
« En ce mois de juillet tranquille et brûlant, par un après-midi où l’orage menace, son frère se faufile dans sa chambre et la jette sur le lit. Le visage comme pétrifié et gardant un silence inquiétant, il déboutonne son pantalon et lui montre entre ses jambes l’objet qui s’est allongé. Elle est tourmentée par la curiosité et l’angoisse. Elle sait ce qu’il veut faire. Mais elle le méprise. A ses yeux il n’est qu’un jeune sot de seize ans. Elle se défend de toute son énergie, mais il est plus fort qu’elle et elle ne peut plus se dégager. Elle le méprise parce qu’il est trop jeune. Il se jette sur elle et il lui plante son « couteau » (comme elle l’appelle) dans sa « blessure ». Haletant il pèse de tout son poids sur son petit corps. Il s’agite sur elle en un rythme accéléré. Elle sent une douleur cuisante et rien d’autre. Elle est honteuse et déçue. De s’abandonner la nuit au cercle sombre des hommes autour de son lit est suffisamment excitant et voluptueux pour renoncer à cette misérable réalité que lui offre son frère. Après un moment qui lui paraît un siècle, son frère roule du lit et sort sans un mot. Il revient quelque temps après, rouge de colère. « Si tu en parles à mère, je te tuerai. » Elle le regarde, muette et méprisante. Elle est indignée et furieuse. Cet événement fait du frère et de la sœur des ennemis mortels. Elle a envie d’assassiner son frère. C’est seulement parce qu’il est plus fort qu’elle qu’il a réussi ce qu’il voulait. Elle lui souhaite tout le mal possible. Elle va songer à la manière de le faire mourir à petit feu. »