Prendre les fruits très très abîmés pour en faire une création.
C’est le moment des fruits : figue, poire, banane, orange, tous remplis de bonnes vitamines pour nous préparer à l’hiver.
A l’association la TJM, il y avait des figues très abîmées dans la poubelle, quand je peux récupérer des fruits ou autre pour donner une deuxième vie, soit je demande que l’on mette de côté et je passe les prendre, ou alors je les choisis moi-même et c’est de là que mon idée est venue. Mon côté « petite sorcière” et mon côté envie de découvertes ont pointé leur nez. Pourquoi ne pas m’amuser avec la couleur de ces fruits ? C’est comme un recyclage que je faisais là. Comme là avec ces figues !
Aussitôt une idée me vient, car j’étais vraiment attirée par cette figue. C’est beau une figue coupée en deux, c’est un festival de couleurs et de saveurs, puisque la figue est un fruit gourmand et gorgé de soleil. Avec le temps en ce moment, cette figue était la bienvenue. Selon les variétés, les couleurs vont du vert au noir, en passant par le jaune et le rouge. Sa chair est onctueuse, avec une saveur douce, parfois acidulée.
Celle dont j’allais me servir pour faire naître ma production était de couleur rouge avec un joli dégradé ; l’idée lui donnait une autre vie avec ce que je pouvais récupérer de ce fruit abîmé, qui vaut très cher, avant de le remettre à la poubelle.
Je voulais rajouter un petit plus, car si mon intention était de faire apparaître les couleurs de ma figue, avec les couleurs aquarelles, il me manquait une touche qui allait avec cette originalité de jouer avec les couleurs du fruit. J’ai pensé à rajouter un peu de mousse au chocolat, qui remplacerait la couleur aquarelle c’est-à-dire, le marron-noir.
Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre création ?
Pour commencer ma production, j’ai récupéré la partie saine de ma figue, il n’y en avait pas beaucoup, mais suffisamment, j’étais contente, de pouvoir laisser une empreinte de cette figue sur ma feuille. J’avais donc un peu de sa peau et des couleurs de son intérieur. J’ai déposé cela au centre de ma feuille, en appuyant doucement avec mes doigts, puis j’ai mouillé un peu plus ma feuille avec de l’eau. J’ai commencé par rajouter de la peinture aquarelle jaune, car ce jaune et ses nuances allaient bien. Puis j’ai rajouté du bleu, du vert, toujours en rajoutant parfois de l’eau, parfois pas.
Ensuite, je remets un peu de couleur venant de la figue, qui même très abîmée m’a donné de sa couleur. Comme pour le début, je la presse doucement. J’avais aussi envie d’y laisser les petits pépins. Un petit plus de relief mais qui reste discret : on pourrait même penser que c’est de la peinture.
C’est à ce moment-là, que j’ai donc rajouté un peu de crème au chocolat, que j’ai travaillé avec mon pinceau et la peinture aquarelle qui se trouvait déjà sur ma feuille. J’ai juste rajouté vers la fin, un peu plus de jaune et de vert.
L’odeur agréable était là, on pourrait penser que finalement l’été était toujours là et c’est ce que je souhaitais : profiter de toutes ces couleurs et de tout ce que j’avais pu récupérer de cette figue avant qu’elle soit jetée définitivement.
Sur ma feuille j’avais une autre vie qui était apparue grâce à ce recyclage. Comme quoi, et ce n’était pas prévu, cet imprévu est source de plaisir. Dans le dessin les imprévus sont presque toujours de bonnes choses, ce qui n’est pas le cas toujours dans la vie de tous les jours.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Composition conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm Figue abîmée, peinture aquarelle, mousse au chocolat, eau, pinceau.
Que ressentez-vous en regardant votre production ?
J’ai passé un bon moment, l’empreinte de la figue abîmée est là sur ma feuille, accompagnée de la bonne odeur de mousse au chocolat. Pas trop d’angoisses, du moins elles sont moins fortes. J’essaie de profiter de l’instant présent, sans trop penser loin devant moi, pour éviter les questions trop complexe etc.
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