Un livre à l’envers pour exprimer ces mots qui m’échappent.
Ne vous est-il jamais arrivé, lorsque vous écrivez un texte, ou quand vous parlez aux personnes, que brusquement vous ne trouvez plus les mots. Les mots se sont échappés. Et là, pour ma part, je me retrouve légèrement déstabilisée devant ce fait.
Ce que je décris là, est présent dans ma vie depuis quelque temps. Cela n’a rien à voir avec le phénomène de dissociation. Je suis bien dans le présent. Je suis capable de dire l’heure et le jour, tout comme le lieu où je me trouve. Est-ce un moment d’inattention ? Ma concentration serait-elle devenue subitement fragile ?
L’effet que je ressens est que mon cerveau se vide d’un coup et qu’il faut le re-nourrir du mouvement de la vie. C’est ça qui est déstabilisant sur le moment présent. Ce fait que vous ne pouvez pas gérer sur le moment présent. C’est donc cette » tracasserie » que je vais retranscrire par une production.
Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?
Pour concrétiser mon esquisse, le fil directeur était : les mots et les phrases. Car mon souci vient de là. Trouver les bons mots, afin de donner la bonne tournure à ma phrase qui racontera ce que je ressens et que j’aimerais communiquer aux personnes en face de moi, par exemple quand je converse. Mais j’avais une autre idée : dessiner un livre. en effet je faisais ce lien dans ma tête que c’est dans les livres que nous apprenons entre autre, le vocabulaire et l’orthographe.
De ce livre, que je dessinerai, sortiraient tous les mots, toutes les phrases et le vocabulaire. Le tout sera mélangé avec des points d’interrogation qui feront parler le fait que les mots m’échappent par moment.
J’ai donc fait apparaitre le livre ouvert avec mon crayon à papier HB sur ma feuille. Ce livre est retourné. Retourné, ainsi les mots qui en sortiront glisseraient sur ma feuille, comme pour évoquer un mouvement d’échappement. Pour concrétiser ceci, j’ai juste fait quelques traits très discrets pour pouvoir positionner les premiers mots et phrases que j’écrirais au moment de mettre des couleurs sur mon esquisse.
Une fois mon ébauche terminée, je suis passée à la couleur avec comme médium la peinture aquarelle. J’y ai déposé du jaune mélangé avec une goutte de couleur marron. Un peu de noir pour le contour des pages du livre. Ensuite, avec de l’encre de Chine de couleur : rouge, bleue, verte et avec un porte-plume, j’ai écrit des mots et des phrases comme s’ils sortaient du livre. Puis, je suis passée à la dernière étape qui était de mettre quelques couleurs sur la couverture du livre que je trouvais sur le moment trop tristounette !
Quels matériaux avez-vous utilisé ?
Production conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon à papier HB. Peinture aquarelle, encre de Chine de couleur, porte-plume.
Que ressentez vous une fois votre production terminée ?
Je me sens beaucoup moins turlupinée. Mais une angoisse apparaît rapidement quand on aborde le sujet du cerveau que j’esquive parfois. Dessiner sur ce sujet aujourd’hui m’a aidée à m’apaiser un peu sur le moment présent ! Il y a une grande angoisse qui se fait sentir en moi, quand je m’aperçois que j’ai mal tourné ma phrase. A chaque fois j’essaie de la remettre dans le bon ordre, dans un Français correcte. Cette langue que j’apprécie beaucoup.
Une réflexion au sujet de « BMP – Un livre à l’envers pour retranscrire ces mots qui m’échappent »
Et bien voilà une forte émotion esthétique, vous avez vu. Même dans des situations difficiles vous arrivez à nous balancer une « claque » en pleine figure.
Elle est là votre force BMP !
Max-wars