Ce que j’apprécie et cela je ne me lasserais jamais de le dire et de l’écrire, c’est l’inattendu des couleurs.
Quand le moral est en baisse, ou quand il est tout en haut, je prends ma feuille pour y mettre des couleurs, deux ou trois coups de pinceaux et voilà un mélange coloré qui apparaît. Il n’y a pas d’heure pour faire apparaître ce mouvement !
Par exemple, j’avais un petit moment. Alors, je me suis installée dans mon petit coin, ma feuille devant moi, mon matériel, sans oublier mes glaçons, qui par les temps qui courent sont les bienvenus.
J’attends qu’ils fondent un peu et je me sers de l’eau avec mon pinceau ou alors je prends un glaçon et je le fais glisser sur ma feuille doucement en le mélangeant avec un peu de peinture d’aquarelle ou alors comme ça sans rien, juste pour mouiller ma feuille en attendant quelle soit prête pour d’autres mélanges avec d’autres matières.
Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre production ?
Travailler avec les glaçons me permet de profiter du froid sous mes doigts, ce que je trouve agréable et rafraîchissant.
Pour en revenir à ma production, j’ai mis quelques pointes de couleurs aquarelles sur ma feuille, comme du jaune, du bleu, du vert et de la couleur rouge alizarine. Puis dessus j’ai rajouté trois petits glaçons que j’ai laissé fondre doucement.
En attendant, avec mon pinceau, j’ai commencé par étaler ma couleur au centre en faisant attention à ce que la fonte de l’eau de mes glaçons ne s’étale pas trop sur ma feuille. Tout un art !
Il y avait ces petits dégradés qui se faisaient tous seuls que je souhaitais garder au fur et à mesure, pour la naissance de ma production. Chaque petit détail était important. Ce : « tout seul » me ramenait à l’inattendu.
De temps en temps, je rajoutais une pointe de couleur aquarelle, comme le bleu clair qui avec le mélange finissait en un joli bleu turquoise. Tout comme il m’arrivait de rajouter une dose de blanc, quand il me semblait qu’une couleur était un peu trop foncée.
J’étais là et je faisais ma mixture. Plus j’avançais dans ma composition et plus l’eau de la fonte de mes glaçons disparaissait de ma feuille et les couleurs prenaient leur place.
Par moment celles-ci apparaissaient, je ne savais même pas comment ! C’est ça que j’apprécie : ce côté inattendu qu’ensuite je pourrais faire grandir d’une autre façon. Comme lui donner une autre vie.
Par moment encore, j’observais dans le mélange de mes couleurs cette transparence qui m’attire tant, transparence que je cherche, que j’aimerais tant garder, mais qui, avec l’eau des glaçons qui se faufilait, s’enfuyait. Impossible de la retenir. Je n’avais pas cette maîtrise, et c’est ça aussi dans la peinture, savoir laisser aller et ça ce n’est pas toujours facile, ce lâcher-prise ! Mais quand je la vois passer, je souris et je la regarde disparaître dans d’autres couleurs, car je sais que je n’ai pas d’autre choix ! Alors j’observe cette beauté de ce mouvement être là mais aussi disparaître.
Arrivée à la fin de ma production, j’étais plus tentée à mettre de la couleur blanche, tout comme de la couleur jaune. Je ne souhaitais pas quitter ce bien-être.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Production conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm. Peinture aquarelle, glaçons, pinceaux.
Que ressentez-vous en regardant votre production ?
Me servir ainsi de mes glaçons c’était vraiment agréable, même si ça débordait un peu de ma feuille. Cela ne m’angoissait pas, car j’avais cette impression que les couleurs allaient tout “réparer”. J’étais dans mon coin tranquille. Je trouvais même que feuille n’était pas assez grande ! Mon écrit me semble du charabia, mais me concernant je sais que j’ai passé un bon moment avec le RDV avec les couleurs 🙂
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