Un peu dans tous les sens, un peu comme ce temps qui nous fait des caprices. Des gestes dans tous les sens, mélangés dans un arc-en ciel de couleurs, légèrement saccadé dans son mouvement, un coup en haut, un coup sur les côtés comme un vent qui venait semer la panique pour réveiller et illuminer toutes ces couleurs.
Un moment de pause, pour me vider la tête. Rien de bien précis dans la forme. Limite à rentrer dans une pagaille accompagné d’une danse des couleurs. Tout se fait apparaître rien n’est caché. Comme pour ne pas rester dans un secret dans ici et maintenant. Des couleurs ou aucune grandeur ne se ressemble à l’autre.Ce qui fait apparaître ce côté, rien de précis.
Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre œuvre ?
Installée dehors, ma palette de couleurs près de moi. J’avais en tête de ne mettre aucune couleur triste, le but était de passer un moment de détente. Je voulais prendre plaisir sans me poser des questions. L’angoisse à ce moment est déjà pas mal forte. Mais je reste dans la mentalité de ne pas me laisser submerger, du moins essayer. Ainsi de toujours me tenir droite et si je penche, je dois tout faire pour me redresser. J’ai laissé, « parler » le hasard, j’ai lancé le premier geste avec mon pinceau plus ou moins dans la timidité. Je ne savais pas où j’allais vraiment, mon idée était comme prise en photo dans ma tête. Dans la façon de la faire naître il y avait ce décalage. Mais je me suis laissée emmener dans le geste de mon poignet également dans les couleurs, que je choisissais un peu selon mon regard qui s’arrêtait sur ma palette. Puis sur le côté inattendu dans les mélanges, quand je rajoutais une nouvelle couleur comme par exemple du bleu sur du orange etc. Pour moi les couleurs étaient sur ma palette et donc celles-ci seraient également sur mon dessin, même si c’était le hasard de mon regard qui s’exprimait. Comme un rayon inattendu. C’est ainsi que j’ai aperçu de plus en plus ce côté coloré inondé ma feuille. Mais j’étais là à me demander à quoi pouvait ressembler cette forme sur ma feuille. Je ne savais pas, mais c’était devenu comme important. Alors qu’au début, j’étais plus à me dire laissons l’imprévu se faire entendre.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Dessin conçu sur feuille blanche 36 x 48 cm
Peinture aquarelle.
Que ressentez-vous en regardant votre production ?
J’avais cette impression d’avoir besoin d’un encrage dans le temps présent pour ne pas me disperser afin de finir ce dessin. Je ne voulais pas perdre ce mouvement de toutes ces couleurs. Je voulais juste les garder pour moi pour continuer à me laisser bercer par elle… Plus j’avançais vers la fin de mon dessin et plus je me sentais mieux. Je dirais même que l’angoisse allait dans la direction de la transparence. Une fois mon dessin fini, j’avais le sourire. Le bazar était présent dans les couleurs, mais je dirais que c’était un bazar bien canalisé. Il restait sur ma feuille et n’allait pas se rependre ailleurs pour tout gâcher sur le moment présent.
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