« Le cubisme est l’art de peindre des ensembles nouveaux avec des éléments empruntés non à la réalité de vision mais à la réalité de conception ».
Guillaume Apollinaire
Ce mot a été prononcé pour la première fois par Henri Matisse au sujet d’une toile de Georges Braque datant de 1808. Je ne le savais pas et je l’ai découvert. J’aime apprendre et je crois que je ne serai jamais rassasiée là-dessus ! Un manque du passé qui reste marqué dans mon cerveau par moment. Mais ce manque je le transforme dans le présent en un plaisir, dans une découverte, dans des essais.
Cette création, que je vais faire naître, ne ressemblera pas à celle que j’ai faite il n’y a pas si longtemps dont le corps était recroquevillé :
Pourtant je l’apprécie, car c’est ma position actuelle.
Non, cette fois, ce sera un corps qui se montre sur toute sa longueur. J’apprécie beaucoup ce travail, en forme cubiste, même de plus en plus. J’apprécie cette géométrie que je fais naître par des cubes, des triangles et des rectangles. Mélanger cela avec quelques courbes. Sauf que par moments je m’y perds un peu et je perds pieds pour conserver la forme initiale de mon esquisse au moment où je dépose les couleurs. C’est un vrai jeu, il y a ce côté complexe mais au final on y prend goût. À chaque fois j’ai l’impression de composer quelque chose de nouveau, sans oublier les couleurs. Jouer parfois avec la perspective est également enrichissant. Sans oublier que cela fait travailler ma concentration mais également mon observation.
Comment avez-vous concrétiser votre esquisse ?
L’idée était de dessiner un corps allongé, couché sur le côté. Plus j’avançais dans la naissance de mon esquisse et plus j’avais l’impression que je pouvais plier ce corps. Ce sont les formes qui m’ont fait penser à cela. J’aurais tendance, par moment, à faire ce lien dans ma tête ; la technique cubiste avec l’origami et ça il n’y à pas longtemps.
Je souhaitais également me rapprocher pour cette ébauche vers une finesse, et la minceur. Je ne sais pourquoi cette idée est venue en moi. Par moments j’ai l’impression que c’est mon cerveau qui me guide et non moi qui guide mon cerveau. Mais quand j’y réfléchis, il y a quand même un ordre que notre corps doit respecter pour fonctionner. Bon j’arrête de partir un peu dans tous les sens, dans mes questions et je continue mon esquisse.
Mon esquisse terminée, je l’observe. Subitement une envie de remplir cette feuille de couleur était là. Mais là encore, je serais incapable de dire si c’est moi qui en ai eu l’idée ou si c’est mon cerveau qui me l’a dicté, parce que je ne sens rien du tout. Tout ce que je voulais, c’était prendre mon pinceau et jouer avec les couleurs. D’ailleurs, j’ai repris des couleurs d’une ancienne production que j’avais mise de côté sur une palette et que j’avais recouvert d’un sac plastique. En fait quand je les ai regardés, il y avait des couleurs qui ne parlaient pas du tout. Mais je me suis dit que ce n’était pas grave car j’allais m’en servir pour en faire des mélanges. C’est ce que j’ai fait et j’y ai pris beaucoup de plaisir. Avec mes couleurs, je faisais des habits sur mesure pour ce corps. J’ai trouvé cette pensée très positive.
Une fois ce corps recouvert de son manteau, j’ai fait quelques finitions aux crayons de couleur. Un peu comme les finitions quand on fait un vêtement en couture.
Quels matériaux avez-vous utilisé ?
Production conçue sur feuille blanche de format 36 x 48 cm. Un crayon à papier HB pour faire naître mon ébauche et de la peinture aquarelle comme médium.
Que ressentez-vous en face de votre création ?
Je regarde mon esquisse, je vais chercher l’autre production que j’avais faite, il y a quelques temps, dont le corps est recroquevillé. Je trouvais que les deux allaient bien ensemble. Il y a ce détail important : les morceaux ne sont pas éparpillés même s’ils sont légèrement décalés. Dans mon cerveau je me sens au chaud.
Une réflexion au sujet de « BMP – Corps allongé à la manière cubiste »
Bonjour BMP,
Même si vous ne recherchez pas l’émotion esthétique, elle est là. Le mouvement de votre crayon plus celui de votre don fait briller votre œuvre.
Ce qui est extraordinaire c’est que vous vous amusez tout le temps. Vous me faites rire avec vos envies.
Max-wars