BD – Gérer la dissociation – Ici et Maintenant – Objet 1 – Grandes oreilles – Chambre

Le doudouSi j’étais mon doudou et que je pouvais parler voilà ce que je dirais.
Ne me coupez plus ma petite langue, car j’en ai plus. Qui peut la remplacer ? c’est fini, je dirais ne me fuyez pas, regardez moi avec votre tendresse et avec du recule, et cherchez juste une petite couleur en moi, même si elle n’est pas éclatante, même si elle est timide, et discrète. Parfois c’est la plus jolie, et la plus forte, même si elle ressemble à un reflet, observez là, et regarder ce que cela provoque en vous. Passez au-dessus de la colère car je sais qu’il arrive que je ressorte cela envers vous, ne rechercher que le positif. Essayez de voir aussi si derrière il n’y a pas d’ autres couleurs car cela peut être d’autres qualités que je peux cacher pour plusieurs raisons.
Je vous dirais ne me laissez pas sans nouvelles, apprenez-moi à faire des câlins, car je ne suis pas sûre que moi je sache bien faire cela. Mes petits poils frisés peuvent parfois déranger le bout de votre nez, et mes bras sont tous petits mais je sais qu’ils sont tout doux et capables de faire de doux câlins. Faites-moi ressentir cette douceur, cette tendresse que vous avez en vous. Faites-moi entendre votre voix, vos de timbres différents comme des notes de musique.
Je vous demanderais aussi de ne pas laisser la poussière se transformer en manteau lourd sur mes petites épaules, je vous dirais de ne pas laisser cette odeur de renfermé étouffer mon petit nez, que je ne veux plus voir ce noir de ces pièces dans mes yeux non plus accompagné de ces silences qui rodent autour de moi de mon petit corps fragile.
Je vous demanderais de me peindre un joli manteau de couleur, à ma taille, avec de belles chaussures.
Je vous demanderais de ne plus me criez dessus, mais de me prendre contre vous et de me rassurez avec de doux mots de couleurs arc en ciel.
Je vous demanderais de ne plus me secouez et de me balancer mais juste me bercer dans vos bras, je vous demanderais je vous demanderais.
Et moi je demanderais de pouvoir me transformer en humain pour pouvoir être moins triste et en colère ou autre car je pourrais réellement exister et pouvoir remplacer peut être un manque peut-être j’écris bien peut-être un manque qui fait tant souffrir chacun d’entre nous …. ou pour juste vous consoler si c’est possible, ou pour juste simplement passer vous faire un petit coucou fleuri rempli d’une partition de jolies notes de musique de couleurs


 

Je l’ai choisie ce matin car je me sens bien seule chez moi.
Pas de conversation que je peux partager avec mon « ami » juste avec les enfants mais je ne peux pas tout leur dire, le coté protection est là.
Pas de nouvelle de ma grande depuis son déménagement il y a quinze jours.

Donc j’ai fait cet exercice de mon lit.

La vue
Quand je regarde ce doudou, il ne change pas, il est  toujours le même. Ce matin sa petite langue était tordue, je n’ai pas aimé, je l’ai remise droite. S’il pouvait parler je serai curieuse de savoir ce qu’il pense et ce qu’il en temps… Ses poils sont toujours un peu frisés au toucher, je trouve qu’il est moins doux au toucher, je dirais qu’il a muet… j’aime ses oreilles qui pendent comme cela si je cris trop fort ou si je pleure trop il peut se cacher, c’est une protection pour lui, une carapace.

Les odeurs
Quand je le sens, il a l’odeur de chaud mais pas désagréable, mais une autre odeur est derrière, un mélange de produit de beauté je dirais.

Le toucher
Au toucher il a un bras plus maigrichon que l’autre, et il a un bon petit ventre, je dirais que ses yeux me fixent, ils sont ronds, et cousus. Je n’arrive pas à définir la matière. Sa langue est en tissu rouge et petite, juste comme il faut, discrète, comme lui. Il n’est pas à se faire voir.
Sa taille n’est pas grande, il est marron clair et foncé.

Les bruits
Les bruits que j’entends de ma chambre, j’entends le tapement du rideau en plastique de dehors, la 2ième porte de ma chambre, donne sur le parking, j’entends l’eau couler dans la salle de bain « mon ami » la chasse d’eau, le chat qui joue derrière la porte, dans la chambre par contre les bruits j’entends pas, la chambre est silencieuse angoissant.

Les bruits de dehors
J’entends le jet d’eau de la dame qui nettoie les poubelles, le roulement des poubelles, et la porte qui claque. J’entends le balais. J’entends la dame parler fort et je dirais qu’elle n’est pas contente. J’entends les oiseaux chanter, mais de loin. Une moto qui démarre en assistant, il fait du bruit avec le moteur, une voiture qui se gare, elle fonce dans la haie en reculant, l’odeur du gaz est désagréable elle rentre dans la chambre.

Le goût
Ce matin en goût j’ai pris une pêche de vigne, que j’avais épluchée et coupée en petits morceaux. Sa couleur était blanche mais je l’ai trouvée pâteuse et encombrante, pourtant c’était un petit morceau. Un petit tremblement est apparu, je ne sais pas si elle est sucrée, je ne ressens pas, je n’ai pas senti la fraîcheur non plus. Mon goût amère qui ne me quitte pas parfois était là mais désagréable en bouche, j’ai vomis, peu de temps après, et ma langue s’est mise à tournée.

31 réflexions au sujet de « BD – Gérer la dissociation – Ici et Maintenant – Objet 1 – Grandes oreilles – Chambre »

  1. « c’est très clair. Dessiner une louve et la faire parler, ça peut être très intéressant aussi ! »

    Je vais déjà la dessiner après on verra, la faire parler ça je verrais sur le moment là rien ne vient.

    1. Béatrice, il n’y a pas d’obligation. Je me demande parfois si je ne donne pas l’impression de vous donner des devoirs de vacances ou du surcroît de travail ? Ce qui est important c’est que vous vous sentiez libre de dessiner, que ce soit ce que d’autres vous proposent ou ce qui vous vient. Et pour l’écriture, pareil !
      Donc si rien ne vient, ce n’est pas grave.

      1. Je me demande parfois si je ne donne pas l’impression de vous donner des devoirs de vacances ou du surcroît de travail ?

        C’est bon là ! grr va vous manger.
        Je vous l’ai déjà dit ça nr me gène pas du tout !
        Sauf une chose j’oublie alors il faut me le redire si cela est possible.
        J’ai plus de mal avec l’imagination et l’écriture mais je dois bien avancer non ?

        1. Oh, et pourquoi Grr me mangerait-il à votre avis?
          Je sais bien que cela ne vous gène pas, mais je sais que vous suivez aussi la trame de ce livre sur la dissociation et il ne faudrait pas que les idées qui fusent en parallèles en regardant vos dessins ou textes ne viennent parasiter votre travail. Mais je suis d’accord, vous êtes une grande fille, alors si vous pensez que pour vous ce n’est pas un souci, je vous fait confiance!
          Bon, je ne suis pas là en tant que psy, mais de vieux réflexes ressortent parfois! Alors voilà: je crois que votre imagination se bloque parce que vous avez peur qu’elle vous submerge (un peu comme la vague qui surplombe l’arbre du dessin sur l’inquiétude). Pareil pour contacter vos émotions à vous; vous pouvez écrire sur les émotions des autres (le doudou, par exemple) mais votre cerveau se met en mode sécurité (blocage) dès que vous voulez toucher à vos émotions à vous! Ou bien mr Grr débarque…
          Est-ce que cette hypothèse vous aide un peu?

          1. Le livre que je travaille à côté avec Emmanuelle vous pouvez lire aussi.
            Mais on va doucement 🙂 et j’aime pas bâcler, donc ça se fait.

            Mais votre cerveau se met en mode sécurité (blocage) dès que vous voulez toucher à vos émotions à vous !

            Je ne le voie pas cela, le problème c’est que je ne comprends pas pourquoi. Le problème du départ est là aussi, ce blocage pour les sensations, le peu que je peux ressentir j’en doute et je suis mal dans cette tête.

  2. « aux autres les limites de votre territoire »

    Ça fait une louve sauvage dans la forêt, quand je vois le mot « territoire » elle se défend. Ou pour sécurisant mais il lui manque quelque chose à ce doudou ? Il ne me parle pas assez. Je voudrais quelque chose de plus fort, qu’il ressorte en lui, de lui mais il est dans ma chambre mais pas dans mon lit, je dois trouver.

    1. Bonne recherche pour le doudou, j’espère que ça fera un beau dessin.
      A l’occasion, ce serait sympa aussi de nous parler de cette louve et de la dessiner (ou faire un collage si vous préférez).
      Récemment j’ai fait jouer mon groupe d’art thérapie avec des cartes appelées « terre de louve » justement : un rêve éveillé (sorte de visualisation) durant lequel elles étaient invitées à devenir la lune puis une louve et enfin à rencontrer un être de sagesse. C’était très beau et instructif !
      Les Amérindiens pensent que les animaux sont de grands professeurs, je suis sûre que la louve aurait beaucoup à vous enseigner (d’où la suggestion du collage ou dessin).

        1. L’exercice de visualisation s’appuyait sur des cartes. Nous avions tiré une carte qui s’appelle La Louve et une autre qui s’appelle La Lune. Donc j’ai mis les participantes du groupe en état de relaxation puis leur ai demandé d’imaginer la Lune et la Louve, d’abord comme si celles-ci se tenaient près d’elles puis comme si elles devenaient elles-mêmes Lunes et Louves.

          1. Déjà, la relaxation est un gros problème, et le mot imaginé, me voir en lune ou en louve est difficile. Le mot imaginer, une louve ne peut exister, on est humain pas un animal. Voilà ce qui bloque : imaginer des situations comme celle-là. Je ne sais pas si j’arrive à me faire comprendre, mais imaginer une situation irréaliste. Par contre dessiner une louve oui car ça existe en animal.

          2. Bonsoir Béatrice,
            c’est très clair. Dessiner une louve et la faire parler, ça peut être très intéressant aussi !

          3. Il me semble que Muriel a mis des majuscules à Louve et à Lune. La louve est certes un animal, mais c’est elle qui en allaitant Romulus et Rémus a permis la fondation de Rome. Elle a donc en elle une partie maternelle qui transcende la partie animale. Il en est de même dans le livre de la Jungle où elle prend un charge un petit d’homme et lui permet de survivre. On parle aussi d’un enfant loup (et il y a de nombreuses histoires) qui parlent de ces enfants abandonnés et pris en charge par une meute, donc qui apprennent à vivre selon un certain comportement, mais qui doivent bien la vie à une louve qui les prend pour un de ses petits.
            Je pense que cet aspect louve (or je pense que pour défendre vos enfants vous êtes prête à tout) est un aspect important et montre que l’humain est présent dans l’animal. Enfin c’est une manière de parler. Quant à la Lune, elle représente une divinité dans les temps anciens, elle n’est pas juste cette boule qui fait que les loups justement hurlent à la lune.
            Et la lune a une incidence sur notre monde que ce soit les marées, les rythmes biologiques (les jardiniers tiennent compte de la lune pour planter) et surtout nous les femmes, nos cycles sont des cycles lunaires de 28 jours. Et la Lune apparait quand le soleil disparait. Il y a donc de quoi penser que ce soit sur la Louve ou sur la Lune. Et dans les deux il y a du féminin.

  3. Et bien vous savez quoi ? Il a un frère depuis ce matin 🙂 sauf que lui n’a pas de nom et juste un trait pour la bouche mais pas de petite langue qui dépasse mais les même poils et aussi doux et pas de grandes oreilles mais un beau nœud blanc… je dois voir cela…
    Grandes oreilles dans mes bras, celui qui est là ! Dessiné oui quand j’aurais fini mes objets. Il est en sécurité ici sur ce blog mais pas ailleurs jamais je le mettrais.

      1. Il n’est plus à moi, il appartient à ma petite dernière depuis cette nuit qui est venue me le prendre dans mon lit et je ne peux le lui retirer ce serait comme enlever cette langue et ça je ne le peux pas. Ma grande m’avait pris ourse comme cela aussi comme quoi les doudous restent une hgrrrrrr é e é eé e é e é e é e r e é e t e u e r e é e ele é e é e é e é e é e é e grrrrrr

        1. Il y a là une question de limites. Ne pas vous laisser prendre vos affaires. Maintenant vous pouvez lui demander de vous le rendre car il me semble que vous l’aviez un peu investi. Et l’affaire de la langue n’a rien à voir là-dedans, il ne s’agit pas de destruction, il s’agit de mettre des limites. Lui dire qu’il est à vous, c’est aussi lui imposer de vous le demander avant de vous l’emprunter. Et vous voyez bien que Grr Grr est en colère, parce que les limites ne sont pas marquées et que vous vous laissez faire. Ne vous racontez pas d’histoires avec trente six mille trucs impossibles. C’est simple : les limites.

          1. Là je ne suis pas sûre du tout que Béatrice redemande le nounours à sa petite dernière. Vu comme elle réagit avec les limites. Je pense qu’elle préfère faire plaisir à sa fille qu’à elle et trouver une autre solution pour éviter l’affrontement car elle ne veut pas lui faire de mal. Son problème est là.
            Un autre défit pour elle.

          2. Là, il ne s’agit pas d’un défit, il s’agit d’un choix et si Béatrice en rachète un autre au lieu de récupérer le sien en expliquant que c’est le sien et qu’on ne lui prend pas ses affaires, elle fait un choix. Si ce choix est de se laisser prendre ses affaires par sa fille, alors elle fait aussi celui de ne pas exister. Mais à ce moment-là, il sera malhonnête de venir pleurer qu’elle n’existe pas. Pour exister, il est obligatoire de faire le choix d’exister. Si on veut on peut être la victime de ses parents, de son conjoint et aussi de ses enfants, mais ça reste un choix et on en prend la responsabilité.
            C’est le moment de changer de paradigme et de ne plus vouloir être victime de ses enfants. C’est surtout ça la foutue « bonne mère », ce n’est pas la larve qui fait des bisous tout le temps.
            C’est un travail. Le viol est une effraction c’est-à-dire une dépossession de soi et la cure est de reprendre possession de soi.

        2. Bonjour Béatrice, bonjour Grr
          Tout à fait d’accord avec Emmanuelle.
          Le doudou c’est visiblement quelque chose d’important pour vous deux (Béatrice et Grr). Si vous ne récupérez pas votre doudou, ce serait bien d’en trouver un autre (voire de le fabriquer ?) et de le garder, par exemple en proposant à vos enfants de trouver eux-mêmes leur doudou. Même si on vous a imposé le partage de doudou enfant, aujourd’hui vous avez le droit d’avoir un doudou à vous. Ce serait l’opportunité de réparer cette injustice et d’expliquer à vos enfants que ce lien individuel est important.

          1. Emmanuelle, Muriel,
            ma petite à deux doudous déjà mais elle aime bien prendre ce qui appartient à maman comme autres choses, comme les chaussettes ou dormir à sa place dans le lit, mes crayons etc… mais je ne vois pas le mal là-dedans. Ça je ne comprends pas et je ne comprends pas les limites dedans non plus, parfois je dis non mais ce mot 😉
            je l’ai récupéré mais il manque quelque chose sur lui et j’ai pas trouvé encore, je dois le laver déjà pour enlever les mains mais il mgrrrrrr é e é e é e r e é e é e é e t e u e r e é e é e é e ele é e é e ée é e grrrrrrr

          2. Oh ça, toute maman sait combien les filles aiment « chiper » leurs affaires (ma cadette fait pareil) !
            Il ne s’agit pas d’y voir un mal, c’est plus l’occasion pour vous de vous exercer dans un cadre rassurant à poser aux autres les limites de votre territoire : le doudou c’est vraiment très personnel, comme une brosse à dent par exemple ! De ce point de vue là c’est plus embêtant qu’une paire de chaussettes, surtout que ce doudou il vous sécurise car il a votre odeur, il y a toute une histoire entre vous… etc.
            Et je vois qu’une fois de plus Mr Grr (Bonjour !) rapplique parce que vous êtes contrariée par ce détail manquant…

  4. Pouvez-vous dessinez Grandes oreilles dans vos bras pour lui faire un câlin, celui dont parle Muriel ?
    J’ai cherché partout d’autres dessins de Grandes oreilles et je me suis rendu compte qu’il y a deux ans, vous envoyiez des photos de lui, mais vous ne l’aviez jamais dessiné. Ceci dit vous prétendiez ne pas savoir dessiner et pas vouloir le montrer.

  5. J’aime vraiment beaucoup ce texte sur le doudou. Il est pudique, timide, très touchant.
    En même temps il soulève une question : si quelqu’un répondait aux attentes du doudou, c’est-à-dire si on voulait lui faire un câlin, se laisserait-il faire ?

    1. Moi je le trouve enfantin, béatrice est comme cela aussi mais elle ne sait pas trop s’exprimer en mots … 😉

      Si quelqu’un répondait aux attentes du doudou, c’est-à-dire si on voulait lui faire un câlin, se laisserait-il faire ?

      Ça dépend qui ! par exemple les médecins n’avaient pas le droit d’y toucher, mon psy oui…l es amies jusqu’à présent non (les mains odeurs…) après à voir… pour moi mon doudou ressent la douleur mais il est fort…

      1. Est-ce si ennuyeux de ne pas trouver les mots ? Lorsque vous trouvez les images (dessins) et que vous en parlez, de très jolis mots viennent. Et là je vais prendre le risque de vous contrarier (et de faire arriver Mr Grr ?): je trouve que ça montre que vous êtes aussi une belle personne. Personnellement, cela me fait plaisir quand vous vous autorisez à nous le montrer.

          1. Bonjour Béatrice,
            je crois que les mots comptent autant que les gestes, ce sont deux langages différents (comme par exemple l’italien ou l’allemand). Ce qui est important c’est de faire passer son message pour être entendu, que ce soit par des mots, des images ou des gestes.
            Ce n’est pas le miroir qui nous rend beau, c’est le regard que nous portons sur les choses. Si vous cherchez vos « défauts » dans un miroir, vous les trouverez ! Si vous cherchez vos « qualités », vous les trouverez aussi !

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