BMP – A la spatule

Je voulais juste travailler mon geste avec la spatule, comme il y a un moment que je ne me suis pas servie de ce matériel.
J’ai cette impression de perdre vite le mouvement avec ma main, que celui-ci reste parfois hésitant, je me disais que je devrais prendre plus d’assurance, et peut-être moins contrôler mon geste, et le laisser s’épanouir.
C’est le mot débordement qui m’effraie, y compris dans mes dessins. J’ai remarqué aussi qu’il restait encore en moi ce petit côté « carré » qui était présent lors de la réalisation de ce petit tableau. J’en reviens à ce lâcher-prise, laisser venir ce qui se présente en moi sans y mettre des barrières, et observer ce qui se passe. Oui combien de fois on me le dit. Mais ce côté de n’être plus maître de ce que je fais, pour moi, est assez affolant. C’est un peut comme si je me laissais me violée c’est ça qui me viens de suite en réaction dans ma tête, c’est tétanisant. Et je me met en mode défense. C’est comme me donner le droit d’avoir une certaine liberté et oui c’est angoissant, se donner, s’autoriser quelque chose sans avoir cette frayeur qui vient nous envahir. Sans avoir cette angoisse des regards des autres personnes. Autant je suis à l’aise dans certaines situations dans mon petit coin tranquille, mais dans d’autres où je dois me montrer là je me mets sous un lit, cachée. Quel manque d’assurance franchement! oui je constate que c’est dingue que dans une petite réalisation il en ressort des questionnements et fait.

Matériaux utilisés :

Pinceau, spatule.
Peinture réalisée sur feuille de format de 36 x 4 8cm à grain fin.
J’ai utilisé les couleurs aquarelles suivantes : blanc de Chine, rouge carmin, jaune, bleu de cobalt, orange, bleu céruléum.

BD – Ne plus tout ranger

Vous savez ce que j’aime bien faire le soir maintenant c’est laisser mon appartement en vie.

Ce que je veux dire par là c’est que je range moins. Ça déborde un peu. Attention c’est ranger mais sans plus, c’est moins au carré je dirais. Ce que j’aime bien aussi encore c’est laisser tout en plant sur mon bureau, attention ce n’est c’est pas le bordel, mais  c’est rangé à ma façon. Il y en a un petit peu partout mais c’est classé dans l’ordre par dossier et par couleur. Ça ressemble parfois à un bureau qui se met en veille et dès qu’il entend mes pas s’approcher de lui, hop, il se réveille et il est prêt à fonctionner de nouveau. Et ceci à n’importe quelle heure. On dirait que le temps ne s’était jamais arrêté.
J’ai remarqué que c’était un côté moins angoissant pour moi. Avant j’avais cette obligation,  dans ma těte, de laisser tout net derrière moi . Aucune trace ne devait rester. Afin d’éviter toute réflexion.
Il y a une chose par contre  qui ne change pas,  je n’ai pas d’heure pour me coucher, car ceux  que j’aime laisser derrière moi le soir dans cette maisonnette qui reste en vie, j’aimerais le trouver dans ma tête avant de me  coucher. Je veux dire je ne pas retrouver mes cauchemars ,mes sueurs etc. Mais  juste cette vie où le temps me semble jamais s’arrêter. Où dès que je me lève tous se réveillent et se mettent en mouvement sans que je m’aperçoive que le temps s’est arrêté. Ça me donne  cette impression de ne plus vivre avec des dissociations. Mais ce n’est qu’une impression  car elles sont toujours là et bien oui !

Il y a une autre chose que j’aime bien faire avant de me coucher; c’est sur mon grand chevalet qui  se trouve dans le salon,  j’y pose mon esquisse qui attendra son manteau pour le lendemain. Ça aussi ça a un côté rassurant. Pour me dire voilà il t’attend  cela après ton petit-déjeuner j’aime trop.  Voilà quelques mots… sur ce, je vais boire un verre d’eau pétillante citronnée avec plein de glace comme j’aime.. à plus tard. Reposez-vous bien.