BMP – Refaire le plein d’énergie, ou comment le garder

BMP – Refaire le plein d’énergie, ou comment le garder
Je trouvais que c’était un sujet à aborder par rapport à tous ces changements induits par la crise sanitaire, le mode de vie qui a changé. Mais je trouve que ce changement, ces changements sont aussi angoissants.
Refaire le plein d’énergie, c’est une phrase que j’entends souvent. comment doit-on faire ? C’est bien quelque chose que je ne pense pas à faire, pourtant cela donne à réfléchir.
Après réflexion, par exemple, je sais que quand j’essaie de profiter et de savourer l’instant présent, c’est cela qui me permet de ne pas perdre toute mon énergie, d’en conserver un peu, mais non de refaire le plein. De même, je crois aussi qu’il est important de faire ce qui nous procure du bien-être, tout comme, si on le peut, pouvoir mettre un peu de couleur dans nos « obligations » de la vie. Ce n’est pas toujours facile, mais pourquoi ne pas essayer ?
Pour parler de ces petites touches de bien-être, j’aime bien quand je suis en état de prendre mon petit-déjeuné tôt, avec les fenêtres ouvertes sur mon jardinet. L’air frais est alors au rendez-vous, ainsi que parfois un petit vent léger, et des bruits qui restent dans le lointain. J’aime bien aussi me lever avec un appartement rangé car ça me sécurise, un lieu qui n’est pas une source d’angoisse, mais dans lequel on trouve le mouvement de la vie. Rangé mais avec cette goutte du juste milieu. Ou encore, la veille je laisse sur mon bureau à dessin, une esquisse ; comme ça, à chaque fois que je me lève je passe devant et je pense aux idées pour faire naître son manteau de couleur.
Pour moi, se redonner de l’énergie, peut-être pas le plein, mais en retrouver, c’est  l’accumulation des petits gestes positifs, d’événements dans notre journée. C’est aussi savoir prendre son temps, réfléchir avant de prendre des décisions. Je rajouterais également les exercices du livre « Gérer la dissociation d’origine traumatique » et éviter d’avoir trop de dissociations.
Je me dis aussi, en fait, c’est nous qui créons notre propre vie. Quelques soient les situations que nous vivons, je crois que nous avons parfois plusieurs choix qui se présentent à nous. Mais il faut pouvoir choisir les bons pour éviter de créer ce manque d’énergie et de se retrouver complètement vidé de nos émotions et incapables de prendre des décisions. Ce n’est pas toujours facile, c’est même anxiogène parfois, mais il faut essayer.
Aujourd’hui, je vais donc faire une production pour accompagner mon écrit.

Comment allez-vous concrétiser votre esquisse ?

Avec du recul, je faisais cette relation, sur faire le plein d’énergie et la vie, vivre. Je me disais que nous ne pouvions pas vivre si nous n’avions pas de cœur. Ce cœur est aussi par moment l’un des endroits avec le cerveau où l’on garde au chaud ce qui nous touche, etc, et donc si notre cœur est moins solide, lui aussi se fatigue. J’aurais pu aussi dessiner un cerveau, mais à cet instant précis, c’est le cœur qui a été le plus fort dans ma tête. Le cœur fait parler la vie.
L’idée était donc de faire apparaître un message sous forme d’humour, mais qui reste pour autant sérieux. Ça sera donc un cœur qui sera relié à l’aide d’un tuyau à une pompe qui nous apportera du positif. Autour, j’écrirais en phrase ce que cette pompe peut nous apporter pour nous aider à refaire pour des personnes, ou pour garder constamment le plein de force et d’énergie pour d’autres.
J’ai donc fait apparaître sur ma feuille en premier le cœur, avec ce petit bonhomme qui attend que celui-ci se remplisse de « recommandations » positives puis j’ai ensuite dessiné cette pompe. Une fois mon esquisse terminée, j’y ai déposé les couleurs. Celles-ci proviennent de la spontanéité de mon cerveau. Dans ma tête ça sonnait le coloré et pas de prise de tête. Car, pour faire passer un message, la force ne fonctionne pas. J’ai des souvenirs de ça et ça j’en retiens une leçon. Je préfère la douceur. Ce n’est qu’après que j’ai écrit toutes les phrases qui retranscrivent ce qui se trouve dans cette pompe de pleine d’énergie. Quelques finitions ont été faites aux feutres.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille blanche de format 36 x 40 cm. Comme médium : un crayon HB pour mon esquisse, de la peinture aquarelle, et des feutres.

Que ressentez-vous en regardant votre production ?

Dans ma tête, je me sens moins angoissée. Cela me tape au centre de mon corps, puis ça remonte vers le haut de ma tête. J’ai trop chaud et je transpire beaucoup. Une fois passé et après mon repassage pour regarder ma production, je sens le plaisir revenu et c’est cela que je retiens !

BMP – La douleur transperçante

BMP – La douleur transperçante
Émotion ou pas, au moment de la naissance de cette création, je ressentais dans tout mon corps une douleur qui me transperçait. Jamais je n’avais ressenti une douleur aussi violente. Ma priorité était que ça s’apaise dans ma tête. A l’intérieur de celle-ci tout était d’une grande résonance. Je n’aime pas trop le calme mais là une petite touche aurait été la bienvenue. Je ne voulais pas non plus mettre des mots, d’ailleurs je n’y arrivais pas, ma concentration n’était plus là. J’étais agacée et puis rien ne se tenait ! Je voulais me débarrasser de cette douleur ! J’ai fait naître cette création car les idées noires commençaient à prendre le dessus et c’en était trop. Béatrice, la femme, veut se battre. Alors j’ai laissé la place à petite artiste BMP qui a pris son crayon à papier et j’ai commencé à faire apparaître mon esquisse. En fait je me suis laissée entraîner par le mouvement de mon crayon.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Déposer sur ma feuille cette douleur transperçante ne m’a pas pris beaucoup de temps. Mon crayon bougeait et moi je savourais de voir apparaître tous ces traits sur ma feuille. Je savourais de me dire tu « tues » cette douleur ! Plus j’avançais dans mon esquisse et plus je voulais y incorporer des détails et non des mots qui ne me parlaient pas du tout ! Je voulais laisser cette touche de silence dans mon corps et encore plus fort dans ma tête. J’ai donc commencé par dessiner la main, entourée de ce barbelé symbolisant un début de picotement avant la grande douleur. Pour retranscrire cette celle-ci j’ai incrusté un clou qui va aller très loin dans son mouvement car, comme j’étais envahie, je devais aussi dessiner un corps replié sur lui-même. Ce clou transpercerait la main et le corps. Dans mon esquisse l’émotion ne me parlait pas, rien d’ailleurs, je voulais juste transposer en une forme cette douleur transperçante.
Une fois mon ébauche finie, je suis passée à déposer son manteau de couleur. Je souhaitais déposer, du bleu, du rouge, du violet, du noir, du blanc et du jaune, sans oublier mes divers mélanges.  Concernant les couleurs bleues, violettes et rouges, dans ma tête s’exprimait la douceur et non la violence. Je ne me souviens pas de m’être dit que je voulais prendre le rouge pour faire sonner, pour crier cette douleur. Ces divers tons utilisés m’attiraient mais dans le sens positif. Tout allait bien pour cette production. Quelques finitions ont été faites aux feutres.

Quels matériaux avez-vous utilisé ?

Création conçue sur une feuille de format de 36 x 46 cm. Comme médium de la peinture aquarelle, un crayon HB pour l’esquisse. Pour terminer, j’ai utilisé des feutres pour les finitions.

Que ressentez-vous en face de votre création ?

J’observe ma production, je ne cherche pas si l’émotion s’exprime. Ma forme est dessinée et recouverte de son manteau, elle a été posée et elle s’est incrustée dans ma feuille. J’ai envie de déchirer ma production, le geste de faire, me dirait que j’ai un peu moins de douleur en moi. Ça me parlerait encore beaucoup plus fort dans mon cerveau. Je me sens en vie. Je me dis qu’heureusement en art thérapie il n’y a pas de « beau ou de moche » en regardant ma production. En attendant ça ma fait du bien !