BD – Pyrogravure sur bouteilles en plastique

BD – Pyrogravure sur bouteilles en plastique
Dans la nouvelle association où j’interviens, en atelier arts plastiques, j’avais demandé aux participantes quelles étaient les découvertes qu’elles aimeraient faire. Une personne m’a répondu : la pyrogravure. C’est alors que m’est venue cette idée d’essayer, non sur du bois, mais sur un autre support, la bouteille en plastique.
Je ne savais pas du tout comment m’y prendre, et surtout je ne savais si la bouteille supporterait la chaleur sans fondre. C’était vraiment la curiosité qui était là en moi, avec l’envie, le mouvement d’essayer. Pourquoi pas me lancer dans cette nouvelle expérience qui me rappellerait légèrement la broderie Bretonne. J’ai en moi des images de ces très belles coiffes de Bretagne qui sont la fierté et la tradition de ce peuple. Car la Bretagne offre la plus grande variété de vêtements traditionnels, coiffures incluses, dans toute l’Europe. J’en ai vu de très près à Quimper, c’est un vrai travail d’orfèvre, et cela jusqu’aux moindres détails et finitions. Il en apparaît de la finesse, de la beauté et de l’élégance, sans oublier cette couleur blanche éclatante.
Il y avait un lien entre la taille de la bouteille, sa hauteur et celle de la coiffe bretonne. Alors je me suis lancée.

Comment avez-vous concrétisé votre création ?

J’ai donc commencé par faire apparaître un premier « prototype ». De ce fait, j’ai choisi une petite bouteille en plastique, j’ai sorti le pyrograveur et en attendant qu’il chauffe, je regardais la bouteille en essayant de repérer où je ferais apparaître les premiers motifs. Pour cet essai je voulais couper le haut de ma bouteille, pour que cela ressemble à la forme d’un vase ou l’on pourrait mettre par exemple des fausses fleurs, mais aussi des ciseaux, des crayons. Me voilà donc à couper le haut de ma bouteille avec l’aide de ciseaux. Ensuite le pyrograveur ayant atteint le degré de sa chaleur, je commence à travailler sur la bouteille doucement, en appuyant dessus légèrement en faisant des petits motifs. Je me rends compte que la bouteille fond très vite sous cette chaleur, et là je me dis : « Béatrice tu dois rester présente et bien connectée avec l’instant présent pour éviter de faire un mauvais geste, et surtout  éviter de me brûler !
Au début j’ai eu un peu de mal pour faire fondre la bouteille pour en faire apparaître les petites formes, car la chaleur allait très vite dans la fonte de la bouteille, je devais alors repérer le bon mouvement et c’est ainsi ce que j’ai procédé, même si par moment je loupais. Mais petit à petit ce qui apparaissait sur cette bouteille me donnait plus confiance en moi et donc j’ai pu cesser de me tendre autant, de relâcher la tension dans ma bouche, de desserrer les dents. Petit à petit j’arrive au bout de ma bouteille, celle-ci était toute recouverte de ses motifs aux formes mélangées, jamais les mêmes ou presque.
Je commençais à trouver cette nouvelle façon de faire de la pyrogravure alléchante, je devais par contre la retravailler pour qu’elle puisse être plus dans une finition plus finie et plus dans une émotion esthétique. Pour terminer complètement cette forme, j’y ai rajouté un peu de couleur rouge et bleue en bombe que j’ai laissée sécher pendant plus d’une heure à l’extérieur. Sans oublier de rajouter du vernis transparent pour ne pas abîmer la couleur et apporter un aspect brillant à ma forme.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Création conçue sur une sur bouteille en plastique, pyrograveur, bombe de couleur, ciseaux.

Que ressentez-vous face à votre production ?

J’observe ce premier prototype que je trouvais intéressant dans l’idée. Dans ma tête, je sens un étonnement du fait que j’ai pu arriver jusqu’à la fin de ma production. J’ai envie de recommencer pour mieux travailler le geste avec ce pyrograveur. Je me sens sourire dans ma tête.

BMP – Le chapeau à plume 

BMP – Le chapeau à plume 
Un peu moins dans le cubisme, mais dans la plume. Parfois des envies arrivent en soi, mais on ne sait pas trop d’où elles sortent ! C’est ce qui se passe en ce moment pour cette création.
Envie de plume et envie de plein de couleur à en perdre la fin de cette envie. Mais quoi de mieux de faire de cette envie une composition, c’est donc ce que je vais faire avec plaisir.

Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?

Quand on pense à la reine d’Angleterre, on pense à ses chapeaux. L’incontournable de la mode. Me concernant, j’avais bien envie de dessiner un chapeau haut de forme avec en plus quelques plumes. Restons chique pour commencer cette nouvelle année 2022 !
Mais avant quelques mots sur ce chapeau haut de forme, je veux raconter son origine, son histoire :

« Si le chapeau melon laissait présager un futur démocratique, le haut de forme augurait pour sa part et selon les mots de l’historien chapelier Colin McDowell : « le pouvoir du conservatisme politique et le statu quo ». »Les origines du Haut de Forme remontent au Moyen-Âge, à la Renaissance et à la découverte du sucre en occident avec les chapeaux aux allures de pains de sucre. Après un hiatus au XVIIIe siècle durant lequel le tricorne et le bicorne (connu également sous le nom de chapeau de gendarme) ont littéralement supplanté le haut de forme en termes de mode, celui-ci est revenu en grandes pompes dans une déclinaison particulièrement haute à la fin du siècle. Enfin, sa réputation fut fermement et définitivement ancrée quand est parue en 1910 dans la St. James Gazette cette phrase : Quand l’on nous dit que c’est un homme en haut de forme et redingote, on s’imagine aisément le genre d’homme qu’il est ou quand Edgar Degas peint sa série de portraits à la Bourse et qu’il dépeint cette classe sociale guindée et aux antipodes des masses. Évidemment les Freudiens auront leur propre interprétation de la signification de ces chapeaux et y verront des symboles phalliques flagrants.
Aussi amusants et peu pratiques qu’ils puissent sembler à notre époque en termes de mode et d’usage quotidien, ces chapeaux ont résisté à l’épreuve du temps. Ils ont néanmoins dû s’incliner face à l’avènement de l’automobile au début du XXe siècle pour des raisons pratiques évidentes. Le haut de forme a donc amorcé son déclin avec le développement des Temps Modernes. Quoi qu’il en soit, ce type de couvre-chef est un irréductible et survivra encore et toujours. Les étudiants en recherchent pour leurs cérémonies, les ordonnateurs de pompes funèbres pour leur profession, les chorales pour Noël ou plus récemment les aficionados de steampunk pour le plaisir. Le haut de forme est également toujours d’usage pour les mariages et certaines courses hippiques. Petite anecdote: le chapeau à claque, haut de forme pliable ou Gibus (du nom de son inventeur Français Antoine Gibus), est toujours suffisamment sollicité pour être le fonds de commerce d’un fabricant New Yorkais de chapeaux. Enfin, l’Oncle Sam, symbole démocratique à l’Américaine, continue de préférer le haut de forme aux autres chapeaux, plausiblement (et paradoxalement) pour ses connotations élitistes. »

Source : https://www.chapeauxetcasquettes.fr/pages/histoire-du-haut-de-forme
Pour cette nouvelle création bien colorée, j’avais envie de faire apparaître un visage avec un œil, une toute petite bouche, mais aussi une grande oreille. De toute façon, je me disais que ce chapeau haut de forme nous emmènerait dans une émotion avec toutes ces plumes quelle que soit la forme de ce visage.
Je commence donc par dessiner ce chapeau, puis je continue par le visage où je retranscris à l’intérieur toutes ces envies dont je viens de parler, puis je finis par le corps et enfin par les plumes sur le chapeau.
Mon esquisse terminée je me suis donc lancée à travers les couleurs. J’ai choisi de créer de la gaîté et du rayonnement. Tout cet ensemble me plaisait bien. Il me restait juste à bouger mon poignet et faire danser mon pinceau sur cette ébauche qui portera alors son lumineux manteau de tons différents. Pour terminer, je fais le tour de mes formes avec des feutres de couleurs. Je rajoute un peu de blanc sur le plumage.
Nous voilà maintenant dans le monde du chapeau, des formes et des couleurs. Bonne promenade.

Quels matériaux avez-vous utilisés ?

Cette production a été conçue sur une feuille de 36 x 46 cm. Comme médium de la peinture aquarelle, un crayon HB pour faire naître mon esquisse. Pour les finitions des feutres de couleur.

Que ressentez-vous en face de votre création ?

Je regarde ma création, je suis attirée par les plumes. Dans ma tête, je me sens angoissée, mais ces angoisses me semblent être situées au fond dans ma tête. Je m’amuse avec ce pinceau et ces différents mouvements qui ne me semblent jamais pareils.
En ces temps troubles, je ne peux qu’espérer que nous gardions la santé. Je vous souhaite pour cette nouvelle année 2022 de prendre soin de vous et de vos proches, de vivre en connexion avec tout ce qui peut vous procurer du plaisir, de la joie, du bien-être, qu’elle vous réserve également des bonheurs inattendus. Croisons les doigts pour que la Covid nous laisse tranquille d’ici la fin de l’année.