Depuis un temps, je me trouve lente dans mes gestes, je suis moins sûre de moi, je tremble beaucoup. Ce que je dois faire me prend plus de temps, et j’ai l’impression de régresser ce qui m’angoisse beaucoup.
Il s’en va de même pour la minutie. Quant à la concentration, je dois la travailler encore plus, pour qu’elle se maintienne dans la durée. Alors oui, les personnes me disent : « mais non Béatrice ! Mais non ! » Et bien, me concernant, je vous écris que oui ! Voilà, c’est la vie, mais cela ne m’empêche pas de continuer à dessiner et à vous faire voyager, sauf que vous allez voyager moins vite ! Ce n’est pas cool ça 🙂
Cette lenteur, je voulais la poser sur ma feuille.
L’idée de la forme m’est venue lorsque j’étais dans mon jardin. En effet, je venais de constater que les feuilles d’une de mes fleurs avaient été rongées. Je regarde autour, je vois une sorte de filament blanc baveux sur le sol, et j’aperçois alors un gros gastéropode qui se dirigeait dans une autre direction. Je le prends et je le mets nettement plus loin.
C’est à ce moment-là, que j’ai fait, dans ma tête, la relation avec le déplacement de cet escargot et la lenteur de mes mains. Alors j’ai pensé à lier ensemble ces deux formes, l’escargot et mes mains. Je devais juste positionner les mains à la bonne place. Elles seront donc la coquille de l’escargot qui mange les feuilles de mes fleurs.
Comment avez-vous concrétisé votre esquisse ?
Mon idée étant bien présente et claire dans la tête. Je commence, en conséquence, par dessiner en premier le début d’un escargot avec les antennes, puis j’y ai intégré doucement la forme de deux mains. Bon certes, ça sera une coquille légèrement uniforme, mais je trouvais que l’on pouvait bien la reconnaître. Ce sera un escargot pas comme les autres. Mais cela ne changera en rien la lenteur du gastéropode qui traduit bien celle du mouvement de mes mains. Et cette lenteur, c’est bien une réalité, car je m’en rends compte, par exemple, au moment des finitions qui me demandent nettement plus de temps.
Mon ébauche terminée, je recouvre celle-ci de couleur avec comme médium la peinture aquarelle, tout en restant dans les tons gris-blanc et marron, marron allant dans le plus clair.
Pour apporter une note encore plus douce, je décide donc d’y déposer une nuance avec du pastel sec, du bleu, gris et blanc mélangé.
Quand je donne naissance à cette production, je ne ressens plus dans ma tête cette anxiété ; ça glisse tout seul. C’est cela que je dois laisser faire quand je dessine et quand j’arrive aux finitions pour une création. D’ailleurs celles-ci ont été faites au feutre noir.
Quels matériaux avez-vous utilisés ?
Cette production a été conçue sur une feuille blanche de format de 36 X 46 cm. Comme médium, de la peinture aquarelle, un crayon HB pour mon esquisse et pour terminer un feutre noir pour les finitions.
Que ressentez-vous quand vous regardez votre création ?
Dans ma tête, je me sens moins angoissée, j’essaie de positiver. J’angoisse quand tout n’est pas fait au carré jusqu’aux finitions, car je ne me sens pas rassurée, pas en sécurité. J’ai toujours la frayeur qu’une main vienne m’attraper, bref des peurs liées à mon éducation. Pourtant, je sais que je ne crains rien, mais dans mon cerveau ce n’est pas si simple.
Finissons en positivent je peux continuer à dessiner et à prendre plaisir après pour le temps que je vais mettre pour faire naître une création ça j’ai envie d’écrire ça sera la surprise tout comme pour la forme de ma production. Alors zen Béatrice! et tu es dans le présent !
Je profite de l’instant présent 😉
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