Voilà ce qui m’arrive depuis quelque temps et je dois dire que cela, est vraiment déstabilisant, car bien souvent, dans ces moments-là, ça me donne la sensation de ne plus avoir de cerveau dans ma boite crânienne. Pourtant je ne suis pas dissociée, car les symptômes ne sont pas du tout les mêmes.
Cette sensation provoque en moi une incapacité à réagir, une incapacité à réfléchir. En fait je ne sais pas vraiment quelles sont les fonctions d’un cerveau. Alors en moi, il y a ma tête et à l’intérieur de celle-ci, une super légèreté avec cette sensation de creux, de vide. Je ne sais rien, je ne connais rien, et d’ailleurs je ne sais même pas ce que tout cela veut dire ! Cela ne dure pas longtemps, mais cela reste violent dans le mouvement, car quand tout me revient dans mon cerveau, toutes mes connaissances, alors je ressens une grosse douleur et je suis en sueur. Mon cerveau refonctionne comme si rien ne s’était passé. Ce n’est que beaucoup plus tard que je ressens par contre une grande pulsion de connaissance dans mon cerveau et ma tête devient plus lourde.
C’est donc ce mouvement anxiogène que je vais retranscrire par le biais d’une production.
Comment avez-vous procédé pour la concrétisation de votre esquisse ?
Mon idée était de retranscrire cette violence qui m’est faite quand je ne sens plus mon cerveau, et à travers le geste de mon crayon à papier, je vais dessiner ce vide dans ma tête. Mes premiers traits ont dessiné un cerveau sorti de sa cage crânienne, qui sera déposé dans la main de la personne. Ceci confirmera bien le fait que celle-ci ne sent rien dans sa tête. Une fois ce mouvement important pour moi retranscrit sur ma feuille, j’ai continué en dessinant le corps de cette même personne sur un genou, on pourrait penser que l’autre est caché par sa posture.
Après avoir fini mon esquisse, je me sentais légère dans ma tête, donc différente de ce que je ressentais au début. Mon angoisse avait pris la forme d’une boule positionnée en haut de mon cou ; j’avais du mal à avaler ma salive, celle-ci n’était pas comme d’habitude. Mais j’ai continué, ma production en rajoutant mes couleurs, le violet, le rouge, en passant par les dégradés et les mélanges. Cela me plaisait beaucoup, car cela, en fait, m’apportait un apaisement. Je sentais diminuer cette boule d’angoisse, j’avais plus la facilité pour avaler ma salive j’avais moins de soucis. J’ai fini ma production en faisant les finitions aux feutres et au pastel sec.
Quels matériaux avez-vous utilisé ?
Production conçue sur feuille blanche 36 x 48 cm. Crayon HB. Peinture aquarelle et feutres de couleur. Pastel sec.
Que ressentez-vous en regardant votre production ?
Je regarde ma production que je trouve apaisante. Dans ma tête, je pense, je réfléchis, mon cerveau est bien à sa place, mon angoisse est encore là, mais elle ne m’est pas inconnue. Je me sens plus rassurée qu’au début de la naissance de mon esquisse qui a finalement permis de concevoir une création.
Une réflexion au sujet de « BMP – Sensation de vide, quand mon cerveau n’est plus là dans ma tête ! »
Bonjour BMP,
Quelle sensation de profondeur dans votre œuvre.
On en frissonne de violence et d’émotions fortes. Votre œuvre est tellement riche dans son mouvement qu’elle nous enlève toute cette violence que vous nous décrivez dans votre texte. Bravo !
Max-wars