Jean-Claude Ameisen : « Vivre c’est avoir réussi pendant un temps à ne pas déclencher son autodestruction »

Jean-Claude Ameisen : « Vivre c’est avoir réussi pendant un temps à ne pas déclencher son autodestruction »
19/07/2018
Jean-Claude Ameisen fait sa Masterclasse : vous comprendrez pourquoi nous avons des doigts et non des palmes, ça s’appelle la mort cellulaire.

« Vivre c’est avoir réussi pendant un temps à ne pas déclencher son autodestruction. Ce qui est nécessaire à la vie d’une cellule, c’est la présence d’autres cellules. Au niveau cellulaire et donc élémentaire, c’est les relations entre les cellules qui déterminent leur survie ou leur disparition. Les relations entre la vie et la mort peuvent ne pas être celle de la destruction mais être de l’ordre des communications. »

« L’immunologie c’est l’étude de l’organe dans notre corps qui nous protège contre les microbes. Comment est-ce que cet organe fait la différence entre le soi et le non-soi, ce qui vient de l’intérieur et ce qui est à l’extérieur ? Comment fait-il la différence entre ce qui n’est pas dangereux et ce qui est sain ? »

A quoi ressemble le travail des hommes et femmes en blouse blanche, d’où viennent les idées, comment naissent les vocations ? Et dans ce moment de transition du culturel vers le scientifique nous devions faire entendre Jean-Claude Ameisen car ce dernier ne croit pas à cette frontière qui sépare les deux grands champs de la créativité et de la rationalité humaine.

« Tout enfant est un chercheur. L’âge adulte fait souvent perdre cet étonnement, ces questionnements, et on vit dans un monde rassurant car il est plus fait de réponses que de questions. Faire de la recherche c’est conserver cette part d’enfance. Les connaissances, les réponses sont rassurantes mais n’épuisent pas le questionnement. »

Il est médecin, chercheur et professeur d’immunologie à l’Université Paris Diderot. Ses recherches ont porté principalement sur la mort cellulaire, un processus dont il montre l’importance pour lutter contre des maladies comme le Sida ou des atteintes neurodégénératives. Ces travaux ont donné lieu à un livre, Sculpture du vivant : Le suicide cellulaire ou la mort créatrice (1989). 

« Durant mes études, j’ai été sensibilisé à la question de la mort cellulaire d’abord parce qu’on disait à l’époque que le phénomène d’autodestruction cellulaire jouait un rôle essentiel dans le développement de l’embryon. Par exemple, le fait que nos doigts soient individualisés. Au début du processus nos doigts sont joints par des palmes et à un moment, les cellules qui forment ces palmes s’autodétruisent, et nos doigts sont séparés. C’est ce qui émerge en terme de forme par ce qui est retiré : comme le sculpteur qui fait sa sculpture par ce qu’il retire de la pierre et pas forcément par ce qu’il ajoute. »

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Cancer : l’art-thérapie pour soulager les malades


Cancer : l’art-thérapie pour soulager les malades
PAR JADE BOCHES
20 AVR 2018
Des chercheurs américains ont réalisé une étude pilote afin d’observer les effets de l’art-thérapie chez des personnes atteintes de leucémie.
« La musique adoucit les mœurs », mais c’est le cas de l’art en général. Afin d’en observer les effets chez des malades atteints d’un cancer, des chercheurs de l’université de Rochester, aux Etats-Unis, ont proposé des séances d’art-thérapie à des patients souffrant de leucémie. Les résultats de leur étude sont parus dans l’European Journal of Cancer Care.
Le but de cette étude pilote était de savoir si une simple initiation à l’art-thérapie au chevet des patients améliorait l’humeur, réduisait la douleur et l’anxiété. Les chercheurs ont proposé ce projet, consistant à enseigner des techniques artistiques pendant 30 minutes, à 31 patients (21 femmes et 10 hommes). Au final, 21 malades ont accepté de participer, soit 19 femmes et 2 hommes.

Se sentir mieux grâce à l’art

Résultat, les chercheurs ont observé une amélioration significative dans l’humeur, la douleur et l’anxiété. 95 % des volontaires ont qualifié cette expérience de « positive » et 85 % d’entre eux souhaitaient participer à d’autres ateliers de ce genre. Selon les auteurs de l’étude, l’art-thérapie pourrait être considérée comme un complément aux traitements traditionnels contre la douleur et l’anxiété. D’autres études, avec un plus grand nombre de participants et une égalité entre les sexes serviront à généraliser ces résultats. En France, des associations développent l’art-thérapie dans les hôpitaux et notamment dans les services de cancérologie, comme l’association Aparthé dans la ville de vichy.

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