Anne Brun « Historique de la médiation artistique dans la psychothérapie psychanalytique »,Psychologie clinique et projective 1/2005 (n° 11), p. 323-344.
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M. Milner n’a pas développé ce concept de medium malléable, que R. Roussillon (1991) a redéfini : il souligne que M. Milner a introduit l’idée d’un objet médiateur qui, par sa matérialité spécifique, offre la possibilité de matérialiser la problématique interne d’un sujet, par la mise en forme du matériau proposé. Le medium malléable désigne donc l’existence d’objets matériels, qui ont des propriétés perceptivo-motrices susceptibles de rendre perceptible et manipulable l’activité représentative ; celle-ci consiste à représenter en chose le processus de symbolisation lui-même. Il en résulte donc que le medium malléable ne signifie rien par lui même, mais qu’il prend une forme différente selon la manière dont on s’en saisit. À l’appui de ce concept de medium malléable, les cliniciens qui usent de médiations artistiques envisagent les propriétés spécifiques (propriétés sensori-iconico-affectives) de tel ou tel objet médiateur, ainsi que leur rôle dans la dynamique thérapeutique. Le travail du thérapeute consiste en partie à se demander quelles composantes sensori-perceptivo-motrices du medium malléable le patient a utilisées, et à s’interroger sur ce qui a pu être symbolisé, grâce à telle ou telle qualité symboligène propre à la matérialité de l’objet médiateur.
Roussillon R. (1991). Le medium malléable, in Paradoxes et situations limites de la psychanalyse, Paris, PUF.
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